La triple performance est-elle réaliste ?
"Oui, on peut concilier la performance économique et nourricière de l'agriculture avec la préservation de l'environnement, et un impact social positif (travail, emploi). C'est ce qu'ont révélé les résultats du réseau Grignon énergie positive (24 exploitations en 2014, dont 13 avec du lait).
De 2010 à 2015, 14 exploitations ont été suivies sur la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) ramenées aux volumes produits par an. Douze fermes ont baissé leur consommation d'énergie (-6 à -32%). Sept fermes ont réduit leurs émissions de GES de 2 à 10%, et trois exploitations les ont réduit au-delà de 10%. Treize systèmes ont amélioré leur performance nourricière.
Pour réduire les émissions de GES, le principal levier exploré est l'amélioration de l'efficacité alimentaire, de fertilisation... La hausse de la productivité laitière est une bonne solution sous réserve d'une bonne adéquation avec le potentiel des sols, et que les aliments ne soient pas trop coûteux. La réduction de l'âge au 1er vêlage et l'allongement de vie des vaches permettent d'améliorer l'efficacité au niveau du troupeau. Demain, des solutions de rupture permettront peut-être de diminuer plus fortement les émissions de méthane enthérique et celles liés aux effluents d'élevage.
Pour faire mieux, l'effort individuel ne suffira pas. Il faudra envisager des solutions collectives. Et un outil de gestion des risques pour inciter plus d'agriculteurs à tester les voies de la triple performance."