Filière bois-énergie
La mécanisation « booste » le bois déchiqueté
Filière bois-énergie
Le bois déchiqueté se développe en même temps que les chaudières à plaquettes. La mécanisation du déchiquetage permet de diminuer son coût.
Le déchiquetage du bois issu de l´entretien des haies se développe parallèlement à la diffusion des chaudières à plaquettes de bois. Depuis une dizaine d´années la filière décolle et les matériels utilisés ont évolué, au fur et à mesure de l´augmentation du volume d´activité. Des machines issues de l´activité forestière sont ainsi utilisées depuis peu pour le déchiquetage de bois de bocage.
« Dans l´Ouest de la France, les premières déchiqueteuses sont arrivées en 1995, témoigne Murielle Douté, de l´association Aile(1). Il s´agissait de machines à alimentation manuelle utilisées en Cuma par une dizaine d´agriculteurs. Ces machines peuvent déchiqueter des branches jusqu´à 25 cm de diamètre maximum et les chantiers nécessitent trois à cinq personnes. C´était déjà un progrès par rapport aux chantiers de bois en bûche, mais il fallait toujours de la main-d´oeuvre et il y avait toujours une certaine pénibilité. »
Il y a trois ans seulement que l´association Aile a travaillé avec les agriculteurs sur la question de mécaniser davantage les chantiers. « Nous avons découvert dans l´Est de la France les déchiqueteuses forestières à grappin. Même si ces déchiqueteuses peuvent avaler des troncs, ce n´est pas le but recherché. Nous étions surtout intéressés par une plus grande mécanisation du chantier. L´une de ces machines est venue travailler dans l´Ouest en 2003, pour voir si elle pouvait être utilisée dans le bocage ».
Contrairement à la forêt, où il s´agit de billons qui sont rassemblés sur des chemins forestiers, la ressource est plus diffuse en bocage et il y a beaucoup de branchages. Se posait aussi la question de la capacité de la machine à évoluer dans les champs, avec des sols pas toujours portants.
Le besoin de main-d´oeuvre avec les déchiqueteuses à alimentation manuelle ©au premier plan peut être réduit avec des machines d´origine forestière ©au second plan. ©A. Conté |
Des Cuma départementales ou régionales pour démarrer
L´association a travaillé sur l´organisation du chantier pour optimiser l´utilisation de ce type de matériel. Il est également nécessaire de former les chauffeurs, notamment pour l´utilisation du grappin et l´entretien. En fonction de la qualité des plaquettes, ils doivent pouvoir détecter le moment où la machine nécessite un affûtage.
A l´automne 2004, la Cuma départementale de l´Orne a été la première à investir dans ce type de machine.
Une Cuma régionale vient également d´être créée en Bretagne. Elle a investi dans un matériel de déchiquetage et un grappin adaptés sur une ensileuse.
Par ailleurs en Bretagne, plusieurs entreprises de travaux agricoles proposent la prestation de déchiquetage avec des machines à grappin.
L´arrivée des grosses déchiqueteuses ne signifie pas pour autant que les machines plus petites sont obsolètes. « Elles restent moins contraignantes par rapport à l´organisation des chantiers, plus flexibles pour le déchiquetage de petits volumes et plus facilement déplaçables dans des parcelles peu portantes » explique Murielle Douté.
La préparation des chantiers a un impact important sur le rendement de la déchiqueteuse à grappin. ©Aile |
(1) Association d´initiatives locales pour l´énergie et l´environnement.
Chiffres clés
1 stère (m3) de bois bûche = 1,5 map (m3 apparent de plaquettes).
1 map sec (à 25 % d´humidité) pèse 250 kg.
1 map équivaut à 80 litres de fioul en termes d´énergie.
Prix moyen des plaquettes (sec et livré) : 90 ? HT/tonne, soit 2,50 ?/100 kWh contre 3,30 ?/100 kWh en bûche.
Consommation de carburant des tracteurs : 0,6 à 1 litre de gasoil par map déchiqueté.