Aller au contenu principal

La fermentescibilité des maïs évolue au silo

La digestibilité de vos maïs ensilage évolue au cours de la conservation, ce qui impose d’adapter la complémentation en cours de saison pour en tirer pleinement profit.

Les résultats des analyses de maïs sont arrivés dans les élevages. Certaines aux valeurs amidon et énergie plutôt flatteuses promettent des productions laitières importantes, tandis que d’autres aux valeurs plus faibles laissent envisager un besoin de complémentation renforcé pour soutenir la production. Toutefois, ces résultats ne doivent pas être pris à la lettre, et ce d'autant plus que le comportement du maïs évolue dans le silo au cours du temps.

Les valeurs des fourrages ne traduisent pas tout

« Mon maïs devrait permettre de faire 30 litres de lait, mais malgré une complémentation adaptée calculée par mon technicien, les vaches font deux à trois litres de lait de moins que prévu. » C’est une réflexion souvent entendue dans les campagnes, en particulier dans les premiers mois de stockage de maïs.

Cela s'explique par deux raisons. La première est que « les techniques d’analyses classiques permettent de quantifier les nutriments : amidon, azote, fibres, et calculent une UFL théorique, mais sans en estimer la réelle disponibilité et donc la valorisation par les microbes du rumen », explique Philippe Laulhe, de la firme-service Wisium. La variété, la précocité, la date de semis et de récolte, le hachage, les conditions climatiques pendant la culture impactent la valorisation de l’amidon, des fibres et de la protéine de l’ensilage.

« Les techniques d’analyses récentes par fermentation d’échantillons dans du jus de rumen permettent d’évaluer plus précisément ce qui sera vraiment valorisé par l’animal et le lait qu’il pourra réellement produire avec ce fourrage. » L'objectif est de mieux quantifier l'énergie réellement disponible pour les microorganismes du rumen. Ces analyses approfondies mettent aussi clairement en évidence que la valorisation de l’ensilage par l’animal varie au cours du stockage. Cette évolution des valeurs est la seconde raison expliquant les écarts observés au fil de la conservation au silo.

L'amidon se solubilise nettement dans le temps

Dans le silo, les fibres peu fermentescibles dans le rumen en début de stockage deviennent de plus en plus digestibles au fil des semaines, l’amidon se solubilise nettement et l’azote disponible pour le rumen devient plus important.

« Au final, pour un même maïs, l’analyse classique ne change pas, qu’on la fasse en octobre, en février ou en mai. Pourtant, il faut adapter la complémentation pour valoriser au mieux le fourrage », conclut Philippe Laulhe.

Avis d'expert : Philippe Laulhe de la firme-service Wisium

« Accélérer au démarrage, freiner à la fin »

« Pendant les deux premiers mois de stockage, l’amidon, les fibres et l’azote sont peu dégradables et peinent à nourrir suffisamment les microbes du rumen pour maximiser la production laitière. Il faut augmenter la fermentescibilité de la ration en ajoutant de l’énergie rapidement dégradable (sucres) et de l’azote rapide pour accélérer les fermentations dans le rumen. Au contraire, passé six mois, l’ensilage devient très fermentescible. Les fibres, mais surtout l’amidon, deviennent très dégradables et accentuent le risque d’acidose. À cette période, c’est l’équivalent de 1 kg de blé qui est ajouté à la ration par l’augmentation de la fermentescibilité du maïs. Il faut alors sécuriser la digestion et renforcer l’utilisation de facteurs tampons pour prévenir les risques d’acidose. »

Les plus lus

<em class="placeholder">vache équipée pour mesure de courant électrique continu</em>
Courants parasites : un prototype embarqué sur vache laitière permet de mesurer en continu les courants perçus par l’animal

Les méthodes actuelles de diagnostic électrique, en élevage, ne permettent des mesures qu’à un instant t. C’est pourquoi un…

<em class="placeholder">Christian et Bernard Le Corre : « Nous cherchons à produire le plus de lait possible avec de l’herbe et sans concentrés. »</em>
Revenu : « Nous dégageons plus de 4 Smic par UMO avec du pâturage toute l’année en système laitier bio dans le Finistère »

Au Gaec Le Corre, dans le Finistère, l’objectif est simple : optimiser la production laitière avec ce qu’offre le…

Cyril Mignon, éleveur laitier dans le Finistère
Monotraite partielle : « À 10h30, l’astreinte de la journée est terminée dans mon élevage laitier du Finistère »

Réduire l’astreinte tout en palliant les annuités liées à son installation, c’est un challenge qu’aimeraient voir aboutir…

<em class="placeholder">Vincent Guérin, éleveur dans le Calvados</em>
Courants parasites en élevage : « Le problème venait de mes racleurs dans le Calvados »

À l’EARL de la Pérouze, dans le Calvados, les soucis de courants parasites ont commencé en 2012. L’année d’implantation de…

Carte de la répartition des foyers déclarés de FCO 3 en France, à date du 13 mars 2025.
FCO 3 : moins de 100 foyers en une semaine et libre circulation des bovins sur le territoire national

À date de jeudi 13 mars 2025, le ministère de l'Agriculture annonce 10 410 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3. La…

Grande championne normande sia 2025
Salon de l’agriculture 2025 : Olande, vache d'Ille-et-Vilaine, grande championne du concours de la race normande

Double championne du Space puis gagnante du national de la race, Olande, vache de race normande, issue du Gaec de la Roche aux…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière