La faillite retentissante du négociant allemand BMG
Si la déconfiture du négociant BMG ne laisse aucun producteur sur le carreau, elle a des conséquences financières dont l’ampleur reste à préciser.
Si la déconfiture du négociant BMG ne laisse aucun producteur sur le carreau, elle a des conséquences financières dont l’ampleur reste à préciser.
Ne plus être collecté du jour au lendemain ? C’est la désagréable surprise que le négoce en lait BMG (Berliner Milcheinfuhrgesellschaft), a réservé le 13 mars dernier à environ un millier de producteurs de lait qu’il ramassait à travers toute l’Allemagne. Privé du soutien de ses banques, l’entreprise s’était déclarée en faillite la veille… Sa situation s’était détériorée au fil des mois car sur les quelque 900 ML collectés, un tiers était vendu sur le marché spot qui a plongé à 150 €/1 000 l en janvier 2018. Les deux autres tiers étaient contractualisés à prix fermes correspondant peu ou prou à la moyenne du prix payé par les laiteries situées sur la même zone que les livreurs collectés. Ce grand écart persistant a épuisé l’entreprise. Entre mars 2016 et décembre 2017, elle s’était contentée d’un prix de base moyen de 270,70 €/1 000 l. En février, l’entreprise annonçait vouloir régler seulement sur la base de 200 €/1 000 l, attisant les rumeurs et incitant aux premiers préavis de départ.
La solidarité des coopératives
La crainte de la faillite s’est transformée en panique le 13 mars. La mobilisation des organisations professionnelles a permis de sauver les meubles. « Aucun litre n’est resté en ferme », se félicite Hans-Jürgen Seufferlein, directeur de la Fédération des producteurs de lait de Bavière. Si certaines laiteries privées ont « poliment refusé » tout lait supplémentaire alors qu’elles en achetaient jusqu’au jour précédent via … BMG, les coopératives se sont montrées plus solidaires. Elles ont repris la majorité du lait en souffrance en signant des accords de collecte. Certains éleveurs ont pu négocier des contrats à long terme. D’autres se sont contentés d’engagements limités à quelques semaines, le temps de se pencher sur la nature de leurs futures relations avec leur nouveau collecteur.
La disparition de BMG laisse des traces. La première est l’ardoise léguée aux éleveurs. Le lait collecté entre le 1er février et le 12 mars ne leur a pas été payé. Les chances qu’ils revoient cet argent sont minces. Le lait produit après le 12 mars a certes trouvé un débouché, mais à des prix en baisse. Les plus mal lotis ont été réglés pendant quelques semaines au prix du spot, les plus chanceux au prix de la coopérative moins 30 €/1 000 l. En outre, des volumes assez conséquents de lait bio ne sont valorisés qu’en conventionnel. Des producteurs ne souhaitant pas avoir directement à traiter avec une laiterie avec laquelle l’entente laissait à désirer, appréciait le rôle d’intermédiaire joué par BMG. Il va leur falloir renouer ces relations. Compliqué …