« J’ai transformé mon combiné en semoir à trémie frontale Isobus »
Dans les Côtes-d’Armor, Samuel Alix a investi moins de 4 000 euros pour se doter d’un semoir à trémie frontale en reconfigurant un combiné de semis à l’aide d’un kit de pilotage Isobus.
Dans les Côtes-d’Armor, Samuel Alix a investi moins de 4 000 euros pour se doter d’un semoir à trémie frontale en reconfigurant un combiné de semis à l’aide d’un kit de pilotage Isobus.
« Mon combiné de semis herse rotative et semoir pneumatique Alpego de trois mètres, acheté d’occasion 13 000 euros il y a quatre ans, manquait de polyvalence. Je ne l’utilisais que pour l’implantation des céréales et des prairies, indique Samuel Alix, agriculteur à Guenroc dans les Côtes-d’Armor. En transférant sa trémie arrière sur le relevage avant du tracteur et en équipant la distribution d’un entraînement électrique à pilotage Isobus, je la valorise désormais pour apporter l’engrais au semis de maïs. Et à partir de l’an prochain, cette cuve frontale alimentera une tête de répartition montée sur un déchaumeur à dents pour semer les couverts. »
Le polyculteur-éleveur, installé en Gaec avec deux associés, apprécie la précision de dosage obtenue, grâce au kit de régulation Dickey John IntelliAg Iso6, distribué par Oria Agriculture, Acquis pour environ 3 500 euros, ce dispositif a été installé par l’agriculteur. « L’étalonnage est beaucoup plus facile qu’auparavant. Avec l’entraînement électrique, plus besoin de faire tourner la roue. J’ai juste à lancer le test de débit depuis le terminal Isobus du tracteur et à faire une pesée. Je réalise une seconde pesée après quelques passages pour affiner encore les réglages. »
Une dose de semis plus précise
Samuel Alix souligne notamment le niveau de précision avec les petites graines. « Désormais, à la fin d’un chantier, il ne reste quasiment plus rien en fond de trémie. » Outre l’avantage de pouvoir piloter le débit depuis la cabine, le nouveau système électronique donne accès à la modulation de semis. « J’ai pu me lancer depuis l’achat, l‘an dernier, de notre tracteur John Deere 6R 195, dont la console est compatible avec cette fonctionnalité. »
En passant à une combinaison avec trémie frontale, Samuel Alix a amélioré l’accessibilité au doseur et a simplifié la conversion du combiné en mode céréales ou maïs. « Auparavant, pour réinstaller la trémie et la barre de semis à céréales, il me fallait démonter le relevage de la herse rotative, qui supporte le semoir monograine. »
La nouvelle configuration a aussi profité à l’équilibre du tracteur. « Comme j’ai un fissurateur devant la herse rotative, je devais fortement alourdir l’avant du tracteur, lorsque la trémie était à l’arrière. J’atteignais d’ailleurs les limites d’adhérence de mon quatre cylindres de 160 chevaux dans les grosses terres. Désormais, même si je peux m’en passer avec le John Deere 6 cylindres de 195 chevaux, je conserve seulement une masse de 600 kg sur le relevage avant, afin de préserver un bon équilibre, uniquement quand la trémie est chargée de graines légères. »
Le kit Isobus installé en une journée
À l’aise avec la mécanique, l’agriculteur a passé l’équivalent d’une journée de travail pour installer le kit Dickey John. « Le plus long a été l’adaptation du moteur électrique entraînant la distribution. J’ai dû pivoter d’un quart de tour le doseur et souder un support de fixation pour le moteur. Les deux sont reliés à l’aide d’un flexible hydraulique serti à la bonne longueur. » L’aménagement des composants électroniques n’a posé aucune difficulté à Samuel Alix. « J’ai fixé le boîtier principal sur la trémie et relié les capteurs de fond de trémie et de vitesse de soufflerie déjà présents sur le semoir.
J’ai simplement réalisé une petite adaptation pour installer un capteur de position sur le troisième point du relevage avant. Il sert à enclencher le doseur quand l’appareil est abaissé. Avec le John Deere, je pourrais cependant me passer de ce dernier capteur, en récupérant l’information de la hauteur de relevage par l’intermédiaire de l’Isobus. » L’exploitant a aussi installé, sur le côté du tracteur, la tuyauterie reliant la soufflerie et la tête de répartition. Sur le même trajet, passe le câble reliant le boîtier à la prise Isobus du tracteur.
Transformer la cuve arrière en trémie frontale
Finalement, le poste le plus gourmand en main-d’œuvre réside dans le travail de soudure nécessaire à l’adaptation, sur la cuve arrière, d’un attelage trois points et d’une embase, mais aussi au repositionnement de la passerelle de chargement, afin de pouvoir l’atteler sur le relevage avant. « J’ai aussi intégré des phares de travail à l’avant de la trémie. Il ne me manque plus que des feux de signalisation, poursuit Samuel Alix. À l’avenir, la trémie frontale me laissera aussi l’opportunité de passer en quatre mètres en changeant uniquement la herse rotative et la barre de semis. »
En chiffres
Des cartes de modulation créées à partir de cartes de consommation de GNR
Samuel Alix a profité des données recueillies grâce à la télématique et au GPS de son tracteur pour se lancer dans la modulation de dose de semis en céréales. « J’ai récupéré la carte de consommation de GNR acquise lors du passage de la charrue ou du déchaumeur pour caractériser les différentes zones de terre des parcelles. La corrélation est très nette, plus la terre est argileuse, plus on consomme. J’ai ainsi augmenté la densité de semis dans les zones argileuses où la culture lève et talle plus difficilement, tandis que je l’ai abaissée dans les zones de terres légères. »