Aller au contenu principal

Gestion du quota laitier
Et si vous passiez à une traite par jour ?

D´après les résultats d´essais de l´Inra-Enita de Clermont-Ferrand, avec une traite par jour, la production diminue de 30 %, sans poser de problèmes majeurs.


En France, quelques éleveurs pratiquent déjà une traite par jour. D´autres s´interrogent, pour des raisons de travail, ou de dépassement de quotas. Quelles sont les conséquences du passage à une traite ? En France, deux essais ont été publiés et présentés aux dernières journées Rencontre Recherche Ruminant début décembre, l´un portant sur toute la lactation, l´autre sur deux mois en milieu de lactation. Ils ont montré que la production laitière était diminuée de 30 %, tandis que les teneurs en protéines et en matières grasses étaient légèrement augmentées. Aucun trouble sanitaire particulier et aucun comportement anormal n´ont été observés.
Limiter cette pratique à de courtes périodes « sensibles »
« La traite une fois par jour de vaches laitières à haut potentiel ne semble pas poser de problèmes majeurs. Il reste à étudier son impact sur les premières lactations et l´enchaînement des lactations avant d´envisager sa mise en place en exploitation sur des lactations complètes », en conclut Dominique Pomiès, chercheur à l´Inra de Theix. Il semble pour l´instant plus réaliste de limiter cette pratique à de courtes périodes « sensibles ». Même s´ il reste à mieux cerner l´influence du stade de lactation et la rémanence de l´effet après le retour à deux traites, et bien sûr à confirmer les résultats.
Un premier essai a été mené d´octobre 2000 à septembre 2001, sur toute la lactation, sur 18 vaches Prim´Holstein multipares du troupeau de l´Inra-Orcival.

Pas d´augmentation de cellules
Les vaches ont été réparties en deux lots équivalents dès le vêlage : un lot témoin trait deux fois par jour, et un lot expérimental trait le matin pendant toute la lactation. Au cours de l´hiver les animaux ont reçu la même ration complète distribuée à volonté, et durant l´été, ils ont été conduits ensemble au pâturage. « Les deux lots ont été nourris de la même façon ; nous voulions mesurer l´effet dû strictement à la fréquence de traite », explique Dominique Pomiès.
Les animaux ont été alimentés individuellement au cornadis électronique, et la production laitière individuelle a été mesurée à chaque traite. Les vaches du lot témoin ont produit en moyenne 7270 kilos de lait en 305 jours. Le lot « une traite » a eu une lactation plus courte de 12 jours, une production laitière inférieure de 6,3 kg/j, un taux butyreux supérieur de 4,3 g/kg et un taux protéique supérieur de 2,0 g/kg. Aucun écart n´a été constaté au niveau du taux de lactose et du rapport caséines/protéines. Ni au niveau du taux de cellules.« Mais nous sommes partis d´un niveau bas de cellules (50 000), » précise-t-il.

Les essais menés en Nouvelle-Zélande, avec des taux plus élevés, ont eux montré une augmentation du nombre de cellules. Les vaches du lot « une traite » pesaient en fin d´essai 30 kg de plus et avaient un point de plus en note d´état corporel. Elles n´ont pas eu plus de mammites (une seule contre deux dans le lot témoin).
Un deuxième essai a été mené pendant la période de pâturage sur une période deux mois (juin-juillet 2001) au domaine Inra de Marcenat. Les 32 vaches étaient au début de l´essai à un stade moyen de lactation de 4,7 mois. Elles recevaient une quantité de concentré basée sur leur production avant l´essai. Les vaches se sont habituées en quelques jours à une traite par jour. Chez les Prim´ Holstein, le lot « une traite » a produit 26 % de lait en moins ; cet écart était à peu près le même pour tous les animaux. Le lait était plus riche en matières grasses (+ 3,1 g/kg) et en matières protéiques (+1,8 g/kg). Le nombre de cellules n´a pas varié. Trois semaines après le retour à deux traites, les écarts se sont en partie estompés (-1,7 kg). Il existe vraisemblablement des écarts entre races, mais le nombre de Montbéliardes et de Tarentaises a été trop faible pour conclure.

Les plus lus

<em class="placeholder">gaec legentil</em>
« Nous travaillons chacun 60 heures par semaine, et pourtant, nos parents nous aident encore dans le Calvados »

Les parents de Nicolas et Emmanuel Legentil sont partis à la retraite en même temps, il y a un an. Les deux frères veulent…

<em class="placeholder">Daniel Rondeau (à gauche) est beaucoup plus serein depuis qu’il s’est réassocié avec Amaury Bourgeois et Raymond Papin (absent sur la photo). </em>
« Je me suis réassocié avec deux voisins, après avoir délégué l'alimentation et les cultures en Vendée »

Le Gaec Les 3 B, en Vendée, s’est constitué le 1er avril 2024. Daniel Rondeau s’est de nouveau associé, après…

Jérôme Curt, éleveur
Bâtiment : les 7 reportages qu'il ne fallait pas râter en 2024

Retrouvez les 7 reportages sur les bâtiments d'élevage qui vous ont le plus marqué en 2024.

Cartographie de la zone régulée pour la FCO 3, à la date de jeudi 2 janvier 2025.
FCO 3 : le département du Finistère à son tour touché par la maladie

À date de jeudi 2 janvier 2025, le ministère de l'Agriculture annonce 9 155 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

%agr
« Finies les fièvres de lait avec notre ration pré-partum base foin à BACA négatif pour nos vaches taries »

Le Gaec de Goirbal dans le Morbihan a modifié la composition de la ration de ses vaches taries, qui atteint désormais un Baca…

Selfie de Yohann Allain dans son champ avec ses vaches laitières.
« J’espère que mon salarié deviendra mon associé sur mon exploitation laitière en Loire-Atlantique »

À la SCEA du Chêne Vert, en Loire-Atlantique, après le départ à la retraite de son père, Yohann Allain a modernisé sa salle de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière