Estimer le rendement annuel d’une prairie sans mesurer la hauteur d’herbe
HerbValo est un outil développé dans le cadre du RMT Prairies Demain pour évaluer dans chaque parcelle la quantité d’herbe valorisée par an. Un document du type planning de pâturage est à remplir.
HerbValo est un outil développé dans le cadre du RMT Prairies Demain pour évaluer dans chaque parcelle la quantité d’herbe valorisée par an. Un document du type planning de pâturage est à remplir.
« HerbValo est un moyen de donner confiance aux éleveurs dans leurs pratiques et de leur fournir une base de réflexion pour mieux valoriser l’herbe », explique Rémy Delagarde de l’Inra de Rennes. Par rapport à l’estimation a priori du rendement annuel de telle ou telle parcelle, il y a bien souvent deux ou trois tonnes de matière sèche de plus à aller chercher en améliorant ses pratiques.
HerbValo ne nécessite pas de mesurer la hauteur de l’herbe et s’adapte à toutes les techniques de pâturage. Il est basé sur un support (papier pour l’instant, appli web prochainement) sur lequel l’éleveur enregistre les événements pour chaque parcelle. « L’ingestion du troupeau est estimée par un modèle simplifié des unités d’encombrement de l’Inra, adapté au pâturage car tenant compte des conditions de pâturage et de la qualité de l’herbe, et d’une éventuelle complémentation des animaux. » Un facteur de sévérité du pâturage en quatre classes a été conçu : pâturage libéral, pâturage équilibré, pâturage sévère, pâturage très sévère. Le temps d’accès à la parcelle est aussi intégré au modèle. Quatre types de prairies et quatre classes de qualité sont distingués. Pour la complémentation, quatre niveaux sont définis.
Quatre classes définissent la sévérité du pâturage
Pour les vaches laitières, le modèle tient compte de leur race, du format intrarace (petit, moyen, grand), de la production, du mois de vêlage. « Chaque classe de ces facteurs joue sur moins de 5 % de l’ingestion. Se tromper dans son choix d’une classe n’entraîne donc pas une grosse erreur sur l’estimation finale, estime Rémy Delagarde. La méthode est robuste. » La validité de la méthode a pu être vérifiée en comparant à la ferme expérimentale de Méjusseaume le résultat obtenu avec la méthode de référence "Inration" qui se base sur les mesures de biomasse, quantité offerte et valeur alimentaire.
Remplir le document n’est d’autre part pas jugé fastidieux par les quelques éleveurs qui ont eu l’occasion de tester la méthode. Une formation initiale est nécessaire et l’important ensuite est de ne pas oublier de cycle d’exploitation dans les enregistrements.
Le modèle a aussi été développé avec succès sur les vaches allaitantes et les chèvres. Le développement d’une version pour les ovins est prévu.