Des Montbéliardes chiliennes en Chine, une première !
Mille génisses montbéliardes viennent d’embarquer pour la Chine, un marché demandeur de génétique. D’autres vont suivre.
Mille génisses montbéliardes viennent d’embarquer pour la Chine, un marché demandeur de génétique. D’autres vont suivre.
Il y a deux ans, le Chili devenait le quatrième pays après l’Uruguay, l’Australie et la Nouvelle-Zélande à pouvoir exporter des bovins vifs vers la Chine. Depuis, le pays sud-américain y a envoyé la majorité des 47 000 animaux reproducteurs exportés lors de onze embarquements, selon le journal chilien El Heraldo Austral.
Le plus récent a eu lieu le 26 décembre dernier et a été réalisé par la coopérative Cooprinsem, basée dans la région des Lacs, à 1 000 kilomètres au sud de Santiago du Chili. Cet embarquement était constitué de 3 000 têtes de bétail, dont 1 000 génisses de race Montbéliarde pure pedigree vouées à la production laitière.
Le directeur des exportations de Coopriven, Felipe Gottschalk, précise qu’il s’agit de « génisses de 8 à 14 mois de 280 à 300 kg et que la valeur totale du lot s’élève à 4 millions de dollars, soit une valeur moyenne de 1 200 euros par tête. L’intérêt pour les éleveurs est qu’à travers ce débouché outre Pacifique, nous pouvons leur payer leurs jeunes vaches à un prix de 15 % supérieur à leur valeur locale ».
Pour Cooprinsem, représentante exclusive de Coopex au Chili, cet envoi est une première pour la Montbéliarde, mais le deuxième du genre vers la Chine, car la coopérative y avait exporté un contingent de Holstein en 2015. Elle prévoit déjà un troisième embarquement durant le premier semestre de cette année « avec 1 000 autres Montbéliardes », annonce Felipe Gottschalk.
Un marché pas prêt de s’ouvrir à la France
Le client chinois, un privé, recherchait d’abord des vaches Simmental. « Nous lui avons dit que nous pouvions rassembler un nombre important de reproductrices d’une autre race aux caractéristiques similaires." En effet, la Montbéliarde est bien implantée dans la région des Lacs, le principal bassin laitier du Chili. Selon Stéphane Fitamant, responsable export sur le continent américain pour Coopex montbéliarde, « on compte plus de 40 000 animaux de race montbéliarde » parmi les quelque 450 000 vaches du cheptel laitier chilien.
Les importateurs chinois de génétique bovine sont intéressés par la qualité bouchère de la race française et par sa précocité de vêlage. En effet, le déficit structurel en lait du géant asiatique explique sa politique laitière intérieure agressive, qui vise à y pallier. Or, l’avantage du Chili, par rapport aux trois autres pays autorisés à exporter du bétail vif en Chine, est la diversité de son cheptel qui comprend une « masse critique d’animaux de races alternatives à la Holstein », selon Felipe Gottschalk.
Le Chili, qui ne fait pas partie du Mercosur, mais a souscrit à de nombreux traités de libre-échange bilatéraux, par exemple avec la Chine, est un exportateur de premier ordre dans le secteur agroalimentaire et la stabilité de son économie en font un concurrent redoutable à l’export. Cet envoi de Montbéliardes, succès au lendemain certain, n’en reste pas moins une goutte d’eau dans l’océan du commerce extérieur chilien avec la Chine, qui lui achète du cuivre pour plus de 12 milliards de dollars par an.