Des clôtures virtuelles à l'étude
Un herbomètre connecté aux colliers des vaches en lieu et place des clôtures, ce n'est plus tout à fait de la science fiction: l'Institut de l'élevage y travaille avec des centres de recherche irlandais (Teagasc) et écossais (SRUC). Le projet s'appelle ICT Grazing Tools. "L'idée est de créer un lien entre une mesure de hauteur d'herbe géopositionnée et une clôture virtuelle. Et d'envoyer directement au collier de la vache un signal lui indiquant là où elle peut pâturer et là où elle ne peut pas," explique Éric Pottier de l'Institut de l'élevage.
Un outil de mesure connecté au smartphone
"La mesure automatique de la hauteur d'herbe existe depuis pas mal d'années. Une première étape consiste à équiper l'herbomètre d'un GPS qui permet de géolocaliser chaque mesure." Ces mesures sont directement transmises sur le téléphone portable puis transférées à une base de données web sur laquelle auront été rentrées la cartographie de l'exploitation, la nature de chacune des surfaces... Ainsi, l'appareil est capable de reconnaître la parcelle sur laquelle la mesure est en cours, et il dispose d'une vision 3D du couvert. "L'objectif n'est pas seulement de fournir à l'éleveur la biomasse dont il dispose, mais de lui indiquer le positionnement optimal des piquets de clôture pour assurer la ration optilmale du troupeau (1)", précise-t-il. Cet outil de mesure optimisé est opérationnel sur androïd depuis la fin de l'année.
La seconde étape consiste à connecter cet outil au collier de la vache. "On est aujourd'hui capable d'envoyer l'information à la vache. Mais il reste encore à mettre au point une 'punition' dissuasive, un signal sonore ou une vibration par exemple, permettant d'orienter l'animal dans la bonne direction". Le principe de la clôture virtuelle est déjà testé en estive avec des troupeaux allaitants, mais il n'est pas encore au point. Et les chercheurs ont encore du pain sur la planche pour disposer d'une clôture virtuelle suffisamment précise pour être utilisable en systèmes de pâturage intensif. L'objectif de ces outils est bien de faciliter une gestion maximisée du pâturage "avec du pâturage rationné, basé sur des temps de séjour court".
A. C.
(1) Il permet aussi de moduler la fertilisation à l'instar de ce qui se fait en grandes cultures.