Comportement des bovins : comment obtenir leur collaboration grâce à l’éthologie ?
Obtenir la collaboration des animaux pour les déplacements, les soins, la traite fait gagner en efficacité et en sérénité. C’est possible en comprenant comment les bovins perçoivent le monde autour d’eux, en s’appuyant sur les animaux les plus curieux et en démarrant dès le jeune âge.
Obtenir la collaboration des animaux pour les déplacements, les soins, la traite fait gagner en efficacité et en sérénité. C’est possible en comprenant comment les bovins perçoivent le monde autour d’eux, en s’appuyant sur les animaux les plus curieux et en démarrant dès le jeune âge.
Une meilleure compréhension du comportement des bovins et de leurs perceptions de l’environnement permet d’adapter la gestion du troupeau et d’anticiper les réactions possibles dans les différentes manipulations. L’éthologie, science du comportement, permet de connaître leurs besoins naturels.
Les bovins ont notamment des besoins de contacts sociaux ou de toilettage, auxquels on peut répondre via la vie en groupe, ou encore des besoins de grattage auxquels on peut répondre via l’installation de brosses ou de supports pour se gratter.
S’adapter à leur perception du monde
Porter des couleurs sombres et éviter les changements de luminosité
La perception que les bovins ont de leur environnement est très différente de la nôtre. Près de 70 % des informations sont visuelles. Ils ne distinguent pas le rouge, ont un champ visuel très large, une vision saccadée des mouvements et un temps d’accommodation aux changements de luminosité cinq à dix fois plus long que nous. Porter des couleurs sombres et se déplacer doucement permet de faciliter les manipulations sans effrayer ou stresser les vaches.
De même, réfléchir la conception de son bâtiment pour éviter les longs couloirs droits car ils n’ont pas de perception de distance, ou pour éviter les gros changements de luminosité lors des déplacements permet de les faciliter, comme en sortie de salle de traite.
Des aménagements faciles et peu coûteux peuvent rapidement faciliter les déplacements des animaux : modifier les éclairages pour homogénéiser la luminosité et éviter les reflets, les alternances de luminosité et les ombres.
Attention aux ultrasons
En ce qui concerne l’ouïe, les vaches entendent des fréquences plus élevées que nous et perçoivent certains ultrasons, ce qui les rend plus sensibles. Il faut donc faire attention à limiter les sons aigus et métalliques, et à s’assurer d’identifier les sources d’ultrasons inhabituelles.
Nettoyer les lieux où des animaux ont pu être stressés
Leur odorat est bien plus développé que le nôtre, et leur permet de communiquer via des phéromones notamment en cas de stress. Il est important de nettoyer les lieux où il y a eu des animaux stressés (contention, bétaillère, etc.) pour ne pas stresser les suivants.
Le goût des bovins est très développé : ils ont deux fois plus de papilles gustatives que les humains et reconnaissent cinq saveurs (sucré, salé, acide, amer et umami).
Se gratter permet de réduire la fréquence cardiaque des vaches
Quant au toucher, notamment le grattage, il permet de réduire la fréquence cardiaque des bovins. Certaines zones sont particulièrement appréciées : attache de queue, garrot, haut de l’épaule, base des cornes et joues.
Habituer ses vaches dès le plus jeune âge
Objets, musique et grattage
L’habituation des animaux est la clé d’un fonctionnement dans le calme à la ferme. Il peut être intéressant de passer du temps avec les jeunes animaux. Vous pouvez les habituer à différents sons (à l’aide d’une radio, de musiques, ou de sons qu’elles seront amenées à entendre en concours), leur faire découvrir des odeurs ou des objets nouveaux et insolites (cône de chantier par exemple). Vous pouvez aussi les habituer à se faire gratter, et à prendre de l’aliment en main pour avoir confiance lorsque vous les manipulez.
Se lancer dans l’éthologie avec des jeunes animaux
Cet apprentissage peut commencer dès le plus jeune âge, pour permettre d’en faire des animaux adultes plus facilement manipulables et en confiance face à des éléments nouveaux du quotidien : embarquement en bétaillère, concours, contention, etc. Ces manipulations permettent aussi de repérer les meneuses, qui seront plus en confiance et mettent en confiance les animaux plus réservés, les soumises.
Domitille Fouvez, Marylise Le Guénic, Anne Briend
Mise en garde
La mise à disposition d’objets doit être faite sous surveillance, et avec des objets suffisamment résistants. Les jeunes animaux se lasseront rapidement des objets, vous pouvez les laisser à disposition quelques jours avant de les changer.
Attention aussi à ne gratter les animaux que lorsqu’ils ne vous le demandent pas, et à ne pas récompenser des « quémandages » pour éviter d’avoir des animaux trop dociles et dangereux.
Côté web
Retrouvez plus d’informations sur le site de Bien vivre le bien-être animal