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COMMENT PRODUIRE PLUS DE LAIT

Sur la campagne, chaque producteur va bénéficier d’un prêt de quota minimum de 10 %. Le point sur les différentes solutions pour produire plus.

L’augmentation des apports
de concentré permet d’intensifier
la production laitière, avec
un gain économique. Mais le
levier alimentaire à lui seul est
insuffisant pour espérer augmenter
ses livraisons de 10 %.
L’augmentation des apports
de concentré permet d’intensifier
la production laitière, avec
un gain économique. Mais le
levier alimentaire à lui seul est
insuffisant pour espérer augmenter
ses livraisons de 10 %.
© F. Mechekour

L’une des solutions qui vient immédiatement à l’esprit quand on veut augmenter la productivité laitière est de distribuer davantage de concentré. « C’est une option qui a l’avantage d’être facile à mettre en oeuvre et qui permet d’obtenir une réponse rapide. Même si les gains de production à en attendre sont dans la plupart des cas limités », estime Philippe Brunschwig, de l’Institut de l’élevage.

■ Le levier alimentaire : intéressant mais insuffisant
Au niveau économique, les quelques simulations réalisées montrent que cette stratégie est rentable. Les chambres d’agriculture de Bretagne ont ainsi évalué que pour un élevage avec une référence initiale de 300 000 litres (produite par 45 vaches), l’apport supplémentaire de 2,5 kg de concentré de production par vache et par jour (de novembre à avril) permettait d’augmenter les livraisons de 5 %.
Ces résultats sont obtenus sur la base d’une efficacité du concentré d’un pour un : la distribution de 1 kg de concentré permet de produire 1 kg de lait en plus. Economiquement, avec du concentré acheté 250 € par tonne et du lait valorisé à 340 € par tonne, l’augmentation des livraisons améliore le résultat de l’exploitation de 1200 €, soit un gain de l’ordre de 65 € pour 1000 litres vendus en plus. Un ordre de grandeur partagé par Philippe Brunschwig, qui évalue quant à lui le gain possible entre 5 et 10 centimes d’euros par litre de lait livré en plus, en fonction notamment du type de ration, de la conduite alimentaire de l’élevage et de la quantité totale de concentré distribuée.
On sait en effet que plus la quantité de concentré apportée augmente, plus l’efficacité marginale de ce concentré diminue alors que le prix, lui, est constant. Le gain potentiel à attendre est donc d’autant plus important que l’éleveur était dans une stratégie « économe » avec un apport de concentré limité. « De plus, on ne peut raisonnablement dépasser 30 à 35 % de concentré dans la ration totale, soit 7 à 8 kg, sous peine de courir le risque d’installer le troupeau en situation d’acidose. Et à ces niveaux de concentré, la conduite de l’alimentation doit être très rigoureuse. »
Pour un éleveur qui veut intensifier sa production laitière par l’apport de concentré, l’un des écueils à éviter est sans aucun doute d’augmenter fortement le niveau azoté de la ration, au-delà de 110 à 115 g PDI/UFL. « Dans ce cas, en effet, la réponse laitière sera au rendez-vous mais avec une augmentation du déficit énergétique auquel les laitières sont soumises et des risques de dégradation de la fécondité. » Concrètement, sur un régime de type ensilage de maïs équilibré, l’apport supplémentaire de concentré devrait se faire avec un aliment de type VL 18 ou VL 21. « Dans ce dernier cas, on creuse un peu le déficit énergétique. Le choix est à raisonner notamment en fonction de l’état corporel du troupeau. » « De plus, souligne Philippe Brunschwig, il faut avoir en tête que produire 10 % de lait supplémentaire sur cinq mois revient à en produire 20 % de plus sur une lactation complète, ce qui est considérable ! L’apport de concentré supplémentaire ne permettra pas à lui seul d’y parvenir et il devra être complété par la mise en oeuvre d’autres solutions. » Enfin, avant de penser à augmenter le concentré, il est impératif de vérifier que l’alimentation est bien optimisée, avec une bonne valorisation du potentiel des fourrages qui doivent, au minimum, être apportés à volonté et équilibrés en azote. « Un demi-kilo de ration totale consommée en moins fait perdre au moins un kilo de lait. » Ne négligez pas non plus les transitions alimentaires (entre saisons ou entre le tarissement et la lactation) afin de garantir une ingestion maximale et un fonctionnement du rumen optimum.

...LA SUITE... dans le numéro 208, novembre 2007, de Réussir Lait Elevage, page 60
Les autres leviers détaillées sont : 
- L'achat de vaches : 
à amortir sur 1,5 lactation au moins
- Retarder les réformes : 
examen au cas par cas
- Allonger la lactation
- Augmenter la fréquence de traite : 
un effet surtout en monotraite
- Economiser sur le lait donné aux veaux : 
un effet limité 

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