Au bar à lait, tout se consomme sans modération !
Dans le Finistère, les associés du Gaec de Kervannes ont créé un bar à lait pour renforcer le lien avec les consommateurs et faire connaître leur métier et leurs produits, en toute convivialité.
Dans le Finistère, les associés du Gaec de Kervannes ont créé un bar à lait pour renforcer le lien avec les consommateurs et faire connaître leur métier et leurs produits, en toute convivialité.
Un comptoir, des tables, un baby-foot… L’ambiance bar est bien au rendez-vous. « Mais ici, nous fonctionnons sans licence IV et les clients peuvent tout consommer, sans modération et à n’importe quel âge ! », souligne avec le sourire Alain Guichaoua, l’un des associés du Gaec à l’origine du projet.
Cela fait maintenant une bonne année que le bar a été créé sur cette exploitation laitière de 160 vaches, située au cœur du pays bigouden. « Notre objectif était de renforcer les liens avec le consommateur. Nous faisons de la vente directe depuis longtemps, en livrant nos produits - du lait cru ou pasteurisé et du beurre au lait cru - à des supermarchés, des crêperies, des écoles… Mais nous voulions aller plus loin, pouvoir accueillir sur l’exploitation, faire goûter nos produits dans une ambiance conviviale et montrer comment ils sont fabriqués , explique l’éleveur. Nous avons profité du fait que notre laboratoire de fabrication était à refaire pour créer ce bar à lait qui nous sert de magasin de vente directe et accueille également des produits fermiers locaux : farine et biscuits d’un moulin voisin, œufs, crêpes, jus de pomme et cidre, caramel au beurre salé, confitures, miel… » De quoi faire une bonne pause gourmande avec un verre de lait, nature ou aromatisé avec l’un des 19 parfums proposés, un milk-shake ou pour les « réfractaires » au lait, un thé ou un café, un sirop à l’eau, un diabolo ou un Breiz Cola… Le choix ne manque pas.
Le bar ((tenu par Aurélie, une salariée)) est ouvert toute l’année, du lundi au samedi de 10 h 30 à 12 heures et l’après-midi de 16 h 30 à 18 h 30. Hors saison touristique, il sert surtout de magasin de vente directe. Les habitués viennent faire leurs achats, discutent cinq minutes et repartent. Par contre, en été, les gens restent davantage. D’ailleurs, à cette période, les horaires d’ouverture s’élargissent un peu, de 15 heures à 19 heures « Nous sommes sur la route qui mène aux plages et, en été, il y a du passage », remarque l’éleveur.
Les gens qui viennent le matin peuvent voir la fabrication du beurre et goûter une tartine de pain beurrée. L’après-midi, ils peuvent assister à la traite du soir, qui a lieu de 17 heures à 18 h 15, et boire un verre de lait chaud et mousseux. Salle de traite de plain-pied facilement accessible, laboratoire de fabrication avec de grandes baies vitrées jouxtant le magasin, tout a été pensé pour que les visiteurs puissent voir le maximum de choses en toute sécurité et en respectant les normes d’hygiène. « Nous voulons faire découvrir notre métier, notre façon de travailler et engager la discussion avec les visiteurs, explique Alain Guichaoua. Nous faisons du beurre au lait cru sans ferments lactiques. Nous ne sommes pas nombreux à en fabriquer et nous avons envie de faire connaître ce produit et ce savoir-faire. Quand on voit un gamin qui croque dans sa tartine avec un grand sourire en disant que oui ça change du beurre de d’habitude. Pour nous, c’est motivant et gratifiant. »
« Je n’ai pas inventé le concept du bar à lait, reconnaît l’éleveur. Je sais qu’il en existe un qui fonctionne déjà depuis plusieurs années dans les Côtes-d’Armor. Pas très loin d’ici, il y a une ferme laitière caprine qui propose le même type de démarche en faisant visiter l’exploitation avec dégustation de ses produits. Toutes ces initiatives répondent à la demande d’un nombre croissant de consommateurs qui veulent savoir d’où viennent et comment sont fabriqués les produits qu’ils consomment. D’ailleurs les commentaires postés sur la page Facebook du bar à lait sont toujours chaleureux et très positifs ! »
De la vente directe depuis trois générations
Au Gaec de Kervannes, la vente directe c’est une longue histoire. C’est mon grand-père, Laurent, qui a commencé l’activité, en vendant du lait en bidons de 20 litres dans les années 1930. Mon père, René, a pris la suite dans les années 1960 et nous a passé le relais à mon frère et moi au début des années 1990. Au fil du temps, l’exploitation a évolué, s’est spécialisée en production laitière et a diversifié ses produits. Aujourd’hui, nous sommes trois associés et trois salariés avec 160 vaches croisées Normandes Holstein. Nous produisons 1,5 million de litres, dont 800 000 litres sont transformés à la ferme.