À TRÉVAREZ DANS LE FINISTÈRE
ALIMENTER LES VACHES UNE FOIS PAR SEMAINE FAIT GAGNER 30 À 40 % DU TEMPS D’AFFOURAGEMENT
Le passage à une distribution hebdomadaire des fourrages
a permis d’économiser 30-40 % du temps passé autour de l’alimentation par rapport
à un affouragement quotidien. Sans entraîner de modification des performances laitières.
des cornadis a été importante,
sans saturer la place.
La réduction de la fréquence d’alimentation des vaches laitières a été testée à la station expérimentale de Trévarez sur deux hivers. L’économie sur le travail d’alimentation a été estimée à 32 %. « Sur un troupeau de 60 vaches, on peut espérer un gain de 30 à 40 %, soit 1h30 à 3 heures par semaine selon la situation de départ », rapporte Yvon Sèité des chambres d’agriculture de Bretagne.
PAS PLUS DE BUTYRIQUES
Deux lots de 20 vaches ont été constitués. « L’un était affouragé une fois par semaine à l’aide d’une désileuse-cube, et les cubes de maïs ensilage étaient repoussés par un poussefourrage une à deux fois par jour. L’autre était alimenté une fois par jour à l’auge par une mélangeuse, et la ration repoussée manuellement deux à trois fois dans la journée. » Ces deux lots recevaient une même ration à base d’ensilage de maïs, avec le concentré au DAC.
Les quantités ingérées et la production laitière sont restées semblables pour les deux lots. « Les comptages cellulaires et le nombre de mammites se révèlent proches. Par contre, le TB apparaît significativement moins élevé dans le lot pousse-fourrage. » L’une des questions soulevées par le changement de mode d’alimentation portait sur l’évolution de la teneur en spores butyriques du lait. « Nous n’avons pas observé de différence significative, même si chaque année les résultats sont apparus plus élevés pour le lot pousse-fourrage. » Enfin, l’essai n’a pas non plus révélé de comportement très agressif dans le lot pousse-fourrage, malgré une moindre place à l’auge, seulement un peu plus de coups de tête. ■
Enquête en élevages : Attention aux butyriques !
Quatorze élevages bretons réduisant la fréquence d’alimentation des vaches laitières ont été enquêtés. « Contrairement à l’essai de Trévarez, nous avons observé sur ces élevages une tendance à l’augmentation des butyriques dans le lait suite à la mise en place des auges mobiles, évoque Yvon Sèité des chambres d’agriculture de Bretagne. En moyenne sur douze mois, elles sont passées de 575 à 726 spores/ml. Sur ce critère, la situation s’est dégradée dans 8 élevages sur 14. »
En revanche, aucune différence n’est constatée sur la lipolyse, les germes et les cellules. D’autre part, plus de 50 % de temps a été gagné sur l’affouragement, comparé à une distribution quotidienne.