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Alerte aux mycotoxines dans les maïs

Dans les ensilages de maïs, le niveau de contamination en mycotoxines de champ est supérieur de 20 à 30 % par rapport à l’an dernier. Soyez vigilants.

LES MYCOTOXINES DE CHAMP sont sécrétées par des
champignons de type fusarium suite à un stress.
LES MYCOTOXINES DE CHAMP sont sécrétées par des
champignons de type fusarium suite à un stress.
© C. Gloria

"Le nombre et le niveau de contamination en mycotoxines dans les rations à base de maïs ensilage s’avèrent élevés cette année, prévient Emmanuel Pruvost de Zootech. Je reçois quasiment deux fois plus d’analyses positives que d’habitude. »

Mais les mycotoxines, c’est quoi exactement ? Il s’agit de métabolites produits par des champignons, au champ ou lors du stockage, et qui ont des effets indésirables sur les animaux. Les mycotoxines de champ (trichothécènes, zéaralénone, fumoni- sines...) sont de loin les plus répandues en France. Leur présence tient essentiellement aux conditions météorologiques.

La pratique du semis direct contribuerait aussi au maintien de la contamination. « En 2011, les pluies importantes au moment de la période sensible de floraison des maïs ont entraîné davantage de fusarioses. Il suffit ensuite qu’un stress (thermique, hydrique, attaques d’insectes...) intervienne en cours de culture pour que les champignons issus des fusarioses libèrent des mycotoxines. »

La flore ruminale ne détruit que 20 à 30 % des mycotoxines

Il reste difficile de prédire la présence ou non de mycotoxines sans analyse. Tous les laboratoires ne disposent pas de moyens permettant de les détecter sous un certain seuil. La référence est le LDA des Côtes-d’Armor, qui détecte 43 mycotoxines à des niveaux très bas, permettant un diagnostic complet. « Nous traitons entre 50 et 80 échantillons par semaine, indique Eric Marengue, responsable du laboratoire. Sur les maïs, je remarque des contaminations de 20 à 30 % supérieures à celles de l’année dernière, avec une recrudescence des trichothécènes de type A sur D céréales et herbe également. »

À même teneur, ces dernières se révèlent 5 à 10 fois plus toxiques que la DON (trichothécène de type B).

Même s’ils sont plus résistants que les monogastriques, les bovins ne se montrent pas pour autant insensibles aux mycotoxines. Elles peuvent entraîner une toxicité aigüe, généralement détectée par une baisse brutale de la produc- tion laitière. Mais le plus souvent, la toxicité est chronique, liée à une multicontamination en mycotoxines présentes à des niveaux d’exposition faibles mais sur du long terme. Les effets sont alors plus pernicieux. L’animal se voit fragilisé, son système immu- nitaire est affecté, ce qui le rend plus sensible à des pathologies diverses et diffuses. On observe également parfois une baisse de l’ingestion, des performances de reproduction...

Des multi-contaminations aux effets synergiques

« Certaines mycotoxines ne sont dégradées que partiellement par le rumen, et parfois les métabolites issus de cette dégradation s’avè- rent encore plus toxiques, signale Eric Marengue. De plus, la multi- contamination en mycotoxines peut présenter des effets additifs, voire synergiques. » En cas de doute sérieux, une analyse de la ration complète est préconisée.

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