Aides Pac: double peine pour les laitiers spécialisés de plaine
Les élevages concentrant les aides directes sur une surface limitée seront particulièrement impactés.
Les élevages concentrant les aides directes sur une surface limitée seront particulièrement impactés.
Avec les annonces du 27 juillet concernant la Pac, le ministre de l’Agriculture a réussi à se mettre tout le monde à dos. Même les bios qui ont pourtant le vent en poupe auprès du gouvernement ! Ceux qui vont être particulièrement pénalisés par les deux mesures qui ont été notifiées le 1er août à Bruxelles sont les éleveurs laitiers spécialisés de plaine. Notamment ceux de l’Ouest, du fait de la concentration des DPB sur une surface limitée.
La première mesure concerne le transfert de 4,2% des aides directes du 1er pilier vers le second pilier, soit environ 310 millions d’euros (4,2% sur 7,3 milliards d’euros d’aides directes). Ce transfert est censé combler un trou de près d'un milliard d'euros sur les aides du développement rural d'ici 2020 (ce qui est très contesté). L'ensemble des agriculteurs devra mettre la main à la poche pour permettre à l’Etat d’honorer les engagements pris par le précédent gouvernement sur l’ICHN, les MAEC, et le bio. Ce prélèvement vient s'ajouter au transfert annuel de 3,3% acté en 2013 pour financer la gestion des risques. Pour tout le monde, les DPB baisseront donc de 7,5% en 2018.
Les éleveurs laitiers seront fortement touchés par ce transfert en contribuant pour un tiers à cette ponction. En 2016, les aides directes versées aux éleveurs laitiers de plaine s’élèvent en effet à 2,45 milliards € et celles versées aux laitiers de montagne à 557 millions €, soit un impact des 4,2% de 126 millions d’euros. A titre d’exemple, une exploitation de plaine spécialisée du réseau Inosys qui produit en moyenne 600 000 litres de lait avec 100 ha a touché 27 450 € d’aides directes en 2016: l’impact du 4,2% sera de 1150 €.
Les DPB baisseront de 7,5% en 2018
La deuxième mesure est le maintien du taux de prélèvement pour la surprime des 52 premiers hectares à 10%. Le gouvernement renonce à majorer ce taux, comme cela avait déjà été le cas l’année dernière. Initialement l’aide devait passer à 15% en 2017 pour atteindre 20% en 2018. La surprime restera donc à 50 €/ha en 2018 au lieu de 100€/ha, soit un manque de 2 600 € pour 52 ha. L’impact n’est pas le même pour tous les secteurs : d’après des données publiées l’année dernière, le maintien d’un taux de 10% au lieu de 15% a un impact négatif sur l'Otex bovins lait de - 12 M€, positif sur l’Otex polyculture élevage de +5 M€, et très positif sur l’Otex grandes cultures de +34 M€.