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Conjoncture économique
Une activité conjoncturelle plus favorable dans l’agroalimentaire que dans d’autres secteurs.

La Banque de France a présenté ce lundi 14 septembre une mise à jour de la conjoncture économique en France et de nouvelles prévisions macroéconomiques.

© Nattanan Kanchanaprat / Pixabay

Le taux d’utilisation des capacités de production de l’industrie agroalimentaire (IAA) s’est élevé à 78 % en août, au même niveau que celui de juillet, selon la Banque de France.Sa note de conjoncture de septembre (portant sur août), précise que « l’activité est proche de son niveau d’avant-crise dans des secteurs tels que l’agro-alimentaire ». Quant à l’impact du Coronavirus sur la valeur ajoutée dans le secteur Agriculture et Agroalimentaire, l’institution bancaire l’évalue à – 3 % (- 5 % pour l’ensemble des richesses créées, - 10 % pour l’industrie manufacturière et – 7 % pour la construction).

La Banque de France a aussi interrogé les chefs d’entreprises du secteur sur leur jugement en matière de niveau d’activité. En avril, l’activité représentait pour eux 78 % du niveau jugé normal alors qu’il s’est redressé à 95 % pour le mois d’août. Les chefs d’entreprises des IAA ne prévoient aucune évolution, ni à la baisse ni à la hausse, pour septembre. Ce taux s'élevait sur ces périodes respectives à 51 %, 89 % et 89 % pour la totalité de l’industrie ou encore de 50 %, 88 % et 88 % pour la totalité des services marchands.

Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, la Banque de France a interrogé les chefs d’entreprises sur les perspectives de retour à la normale, cette notion s’entendant comme étant le retour durable de l’activité à un niveau supérieur ou égal au niveau d’avant-crise. Tous secteurs confondus, une toute petite majorité (51 %) se dégage pour estimer cette date vers la fin de l’année alors que 17 % estime que ce sera plutôt en 2021 et 9 % en 2022. Le solde (près d’un quart) ne se prononcent pas.

Un tiers des entreprises déclarent attendre un retour à la normale dès le mois d’août. Dans le secteur des IAA, les perspectives sont meilleures avec un retour à la normale déjà acté pour un plus grand nombre d’entreprises et un retour à la normale globale plutôt en octobre et novembre pour ceux qui émettent une opinion sur cette question précise de la date.

Conjoncture trimestrielle et projection annuelle

De façon générale pour la conjoncture économique du pays, la Banque de France estime qu’au « 2è trimestre de 2020, le PIB a baissé de 13,8 %. Pour le mois de juillet, la perte de PIB sur une semaine-type d’activité était de – 7 % par rapport au niveau d’avant-crise. Notre nouvelle enquête mensuelle de conjoncture (EMC), menée entre le 27 août et le 3 septembre auprès de 8 500 entreprises ou établissements, permet d’estimer la perte de PIB sur une semaine-type d’activité en août à – 5 %. En anticipant une stabilité de ce niveau pour septembre, nous estimons un rebond du PIB au 3e trimestre 2020 autour de + 16 % (par rapport au trimestre précédent) ».

Côté macroéconomie, la Banque de France fait une projection d’un taux de croissance annuel 2020 à - 8,7 % (meilleur que les - 9 % retenus ces derniers mois par différents acteurs de la vie économique de l’Hexagone). Il était de + 1,5 % pour 2019 et l’institution centrale projette un + 7,4 % en 2021 et un + 3 % en 2022. « Le niveau d’activité de fin 2019 serait retrouvé début 2022, avec une remontée du PIB de 7,4 % en 2021 et de 3 % en 2022. Cette projection est un peu plus favorable que celle faite en juin, à la fois parce que le choc du deuxième trimestre a été moins important qu’attendu et parce que le rebond suggéré par les enquêtes de conjoncture sur les derniers mois est plus fort. La détérioration du marché du travail serait ainsi un peu moins marquée, même si elle resterait importante avec fin 2020 un recul de l’emploi total d’environ 800 000 postes sur un an. En 2021 et 2022 à l’inverse, plus de 700 000 emplois seraient recréés en net » écrivent ses experts. Le taux d’inflation atteindrait + 0,5 % en 2020 après + 1,3 % en 2019 puis + 0,6 % en 2021 et + 1 % en 2022.

Aléas

Reste que tout cela est soumis à des aléas. En tout premier lieu bien sûr, l’évolution de la crise sanitaire en France et dans le monde. Viennent ensuite les craintes liées au Brexit, le réel impact du plan de relance en France et dans les pays de l’UE, les conséquences long terme de la dégradation des activités économiques dépendant fortement de l’extérieur (tourisme, aéronautique…)…

Le prix du pétrole sera aussi un facteur clé et sa tendance à jouer au yoyo ne facilite pas les prévisions (à titre d’exemple les projections de juin avaient été effectuées avec un prix moyen du baril à 24 $ contre 43 $ en moyenne annuelle aujourd’hui). La Banque de France fait une projection de 49 $ pour 2022. Les entreprises françaises, certes, se sont endettées pendant la crise sanitaire mais moins que prévu. Il n’empêche qu’elles devront arbitrer le besoin en fonds de roulement, celui de cash et le remboursement (même si les taux pour emprunter ne font pas peser de pression sur les chefs d’entreprises aujourd’hui).

Enfin, la grande énigme du cumul d’épargne des ménages demeure : rien n’indique, pour le moment, que les 100 milliards d’euros accumulés depuis le début de la crise seront dépensés ni comment. « On espère que le taux d’épargne reviendra à son niveau d’avant crise courant 2021 » ont indiqué les experts de la Banque de France ce lundi 14 septembre avant de conclure : « le revenu des ménages a été globalement protégé et la consommation est plutôt bien repartie. Pour la future consommation, le problème ce n’est pas les revenus mais la confiance ».

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