Tendances : tension du blé tendre en portuaire
Blé tendre : nette fermeté des cours
L’Egypte a acheté, le 19 février, 60.000 t de blé français, à 128,95 $/t fob, livrables du 20 au 31 mars. Le prix particulièrement bas de la transaction a surpris les opérateurs. «Le vendeur a dû spéculer sur l’octroi futur d’une bonne restitution de la part de Bruxelles», rapporte l’agence de presse Agra. L’appel d’offre initial de l’Egypte portait sur un achat de 30.000 à 60.000 t de blé de toute origine (États-Unis, France, Royaume-Uni, Canada, Australie, Argentine, Russie et Syrie). Pour rappel, le Caire a déjà acheté le 15 janvier dernier 120.000 t de blé français à 139,75 $/t.
Cet achat a permis aux cours du blé français de se raffermir nettement pour atteindre 101,50 €/t rendu Rouen ce mercredi, contre 99,25 euros/t il y a une semaine. Mais le renchérissement subit du blé sur Chicago pourrait encore accentuer cette tendance haussière. L’augmentation de 2 euros/t de la restitution à l’exportation accordée par Bruxelles jeudi dernier (6 euros/t) a redonné un petit espoir aux exportateurs de voir enfin les expéditions vers l’étranger prendre leur rythme de croisière, afin d’atteindre en fin de campagne les prévisions de ventes hors UE formulées par l’Onic lors de son dernier comité de gestion.
Cependant, tous les opérateurs ne sont pas aussi optimistes, et les organismes stockeurs continuent d’offrir d’importants volumes à l’intervention.
Ainsi les offres de céréales en France ont-elles dépassé au 21 février le million de tonne (1.008.300 t précisément, contre 742.020 t au 14 février), dont 805.600 t de blé tendre (608.900 t), 119.000 t d’orge (84.700 t), et 83.700 t de maïs (48.400 t). A noter que, dorénavant, les chiffres publiés par l’Onic correspondent aux offres à l’intervention nettes, c’est-à-dire déduction faite des retraits et refus. Quant aux offres européennes de céréales à l’intervention, leur cumul au 13 février atteignait déjà 9,02 Mt (8,79 Mt au 6 février), dont 4,60 Mt de blé tendre, 2,69 Mt de maïs et 1,73 Mt d’orge. Le marché est dans l’attente des répercussions, dû au sursaut de Chicago, et des résultats du comité de gestion de jeudi, face à la nouvelle faiblesse du dollar. Dans ce contexte, l’activité a du mal à passer la vitesse supérieure. Elle se contente de ronronner, à la faveur de quelques achats de compléments à destination du portuaire ou de couvertures d’utilisateurs hexagonaux, voire nord communautaire.
Blé dur : fermeté
Le marché est ferme sur une très bonne demande des pays du Maghreb. Cette tendance se vérifie sur l’ensemble du territoire, les disponibilités se raréfiant.
Orge mouture : statu quo
L’activité est des plus calmes et les cours de l’orge de mouture sont plutôt stationnaires, d’une semaine sur l’autre. Il faut dire que le résultat de l’appel d’offres tunisien s’est soldé par l’achat de 50.000 t en origine optionnelle (mer Noire, selon les opérateurs). Aujourd’hui l’espoir viendrait du Maroc pour de l’origine communautaire. A suivre.
Brasserie : rien à signaler
Après la chute enregistrée la semaine dernière, la Scarlett continue de s’affaisser. Les autres cours de l’orge de brasserie sont stables sur un marché sans ressort.
Maïs : modeste activité régulière
Les cours du maïs résistent grâce à une activité sporadique sur le rapproché en portuaire. C’est notamment le cas du Sud-Ouest, malgré de nouvelles attributions par Bruxelles de certificats à l’importation de maïs à droit réduit.
Protéagineux : hétérogène
La montée des prix sur la marché de la protéine à Chicago a conduit les acheteurs à se réintéresser aux pois dans la région Marne/Aisne/Ardennes où les cotations progressent. Sur le reste du territoire, les prix ont plutôt tendance à reculer ou à se stabiliser. En féveroles, l’activité est au plus bas.
Oléagineux : hausse
Le marché semble arrêté en colza, les besoins ont été bien couverts malgré la rétention passée de nombreux vendeurs. Les prix évoluent dans le sillage de Chicago, très ferme tout au long de la semaine avec la sécheresse brésilienne et d’importants achats des funds. En tournesol, les affaires sont plus nombreuses. En Argentine, la récolte est ralentie par les pluies et des incertitudes demeurent sur le niveau de la production.
Tourteaux : progression des prix
La sécheresse au Brésil et ses conséquences ainsi que les volumes achetés par les funds en soja ont fait flamber les prix de la graine de soja. Toutes les cotations progressent. L’activité est limitée dans cette situation de fermeté. Des échanges sont rapportés en tourteaux de colza sur l’éloigné.
Déshydratés : peu actif
Les échanges sont toujours très limités sur la marché des déshydratés. Quelques affaires en luzernes sont rapportées ainsi qu’en pulpes de betteraves 6 mm sur lesquelles la demande reste présente. Les volumes traités restent faibles.
Issues de meunerie : toujours fermes
Les prix continuent de progresser compte-tenu de la faiblesse de l’activité des meuniers et d’une demande persistante de la part des Fab. Les échanges restent peu nombreux dans ce contexte.
PSC : calme
Le marché évolue peu. Les prix sont reconduits. La demande est faible sur l’ensemble des produits.
Légumes secs : activité plus soutenu
L’activité du marché continue de progresser notamment en pois chiches. Les mexicains restent fermes alors que les produits indiens se stabilisent. En Algérie, les problèmes avec les Laird se règlent lentement.
Graineterie : activité ralenti
L’évolution des prix sur ce marché est un réajustement.
L’activité est moins importante que la semaine passée, les besoins étant couverts.
Graines fourragères : bonne activité
Plus actif que la semaine passée, le marché enregistre un courant d’affaires satisfaisant sur l’ensemble des produits de saison. La progression des cotations de luzernes et de trèfles violets s’explique par un amenuisement des stocks.
Pailles et fourrages : sans mouvement
Les chutes de neige n’ont pas entraîné de regain d’activité. Les opérateurs estiment les besoins bien couverts d’où l’apathie de ce marché. En foin de Crau, l’offre est toujours abondante mais la demande absente.