Cotidienne du 10 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 9 mars 2020

Tous les voyants sont rouges pour les céréales françaises

Les cours des céréales hexagonales (blé tendre, orge fourragère et maïs) ont dévissé sur leur marché physique, lundi 9 mars, dans un contexte de ralentissement économique mondial mais pas seulement. Les contrats Blé et Maïs sur Euronext ont ainsi nettement reculé à la clôture. La forte baisse de l'échéance Mars en blé tendre n'est pas pour autant représentative de ce déclin, arrivant à échéance. 

Globalement, les reculs des bourses mondiales et la chute du pétrole ont tiré les cours européens vers le bas, certes, mais la hausse de l'euro face au dollar - alors que le rouble affichait lui aussi un fort recul - a aussi fortement contribué au retrait des prix européens. Notons aussi que la baisse du pétrole réduit les capacités financières de certains gros clients français dépendant de l'or noire comme l'Algérie. 

Ceci étant, la campagne commerciale approchant de la fin, avec une majorité de producteurs débarrassés de leurs volumes 2019, l'attention se focalise sur les conditions de semis sur le sol français toujours pénalisés par les pluies qui ne cessent de s'abattre sur les grandes zones de production. Pour rappel, selon FranceAgriMer, 33 % des surfaces d'orge de printemps (7 % dans les Hauts-de-France par rapport au 82 % l'an dernier la même semaine) sont plantées contre 88 % l'an dernier à la même époque ! Les conditions de culture "bonnes à très bonnes" sont stables en blé tendre et en repli pour l’orge d’hiver sur la semaine, respectivement estimées à 64 % et 65 % (64 % et 66 % la semaine dernière, 86 % et 80 % en 2019).

A Chicago, seul le contrat Maïs affichait un retrait, le contrat Blé finissant la séance en légère progression. Il a bénéficié du soutien apporté par la baisse du dollar. Les conditions de culture restent favorables aux parcelles de blé outre-Atlantique.

Sur le marché mondial, l'Algérie a lancé un appel d'offres en blé, malgré la chute des cours pétroliers. 

Dégringolade des cours du colza

Les cours du colza ont dégringolé entre les séances du 6 et du 9 mars sur Euronext et le marché physique hexagonal, suivant la chute de ceux du pétrole. Le marché de la graine européenne a réagi à la forte baisse des prix de 30% environ de l’or noir, lundi 9 mars au matin, suite à l’annonce par l’Arabie saoudite d’une augmentation de sa production, annoncée au-dessus des 10 millions de barils par jour en avril. La Russie a annoncé qu'elle supporterait une baisse des prix, confirmant sa volonté d'aller au bras de fer. Les places financières poursuivent leur baisse, compte tenu de l’épidémie de Covid-19.

Les cours du soja sur Chicago ont également cédé du terrain, à l’image du pétrole et en raison des inquiétudes quant à l’épidémie de coronavirus. La vente de 123 500 de soja états-unien à destination inconnue (livraison 2019/2020), annoncée par l’USDA, n’a pas permis d’inverser la tendance, ni l’annonce par les agriculteurs argentins, le 9 mars, d’une grève de quatre jours. Par ailleurs, un dirigeant de la compagnie spécialisée dans la logistique ferroviaire Rumo a indiqué que l’activité de trituration chinoise revient à la normale, et que les chargements sur le port brésilien de Santos restent élevés.

Concernant l'huile de palme, le rapport du MPOB (Malaysian Palm Oil Board) révèle une baisse des stocks malaisiens de 4,2 % entre janvier et février, contre 1,4 % attendu par les opérateurs interviewés par Reuters. Les exportations régressent de 10,8 % sur la même période.

En tournesol, les cotations sont également en recul.

Marchés physiques français du 9 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 3 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 5 mars 2020

Evolution dollar / euro du 9 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 9 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 9 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 9 mars 2020