Cotidienne du 25 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 24 mars 2020

Petit coup de frein sur les marchés des céréales, sauf pour le maïs états-unien 

Alors que les cours du blé tendre enchaînaient les hausses depuis quasiment une semaine, ils se sont légèrement repliés, mardi 24 mars. Pendant ce temps le prix du maïs états-unien gagnait un peu de terrain mais continuait d’en perdre en Europe.

Les acteurs des marchés ont profité de la hausse importante du cours du blé tendre des dernières séances pour réaliser quelques profits et se sont reportés sur le maïs. Pour ce dernier, la situation reste complexe, avec toujours une forte baisse des consommations de carburants comme toile de fond : offre très importante mais demande en berne pour raison de Covid-19. L’industrie états-unienne de l’éthanol à base de maïs s’apprête à fermer, avant la fin de la semaine, des usines dont la capacité annuelle de production représente 2 milliards de gallons (à titre de comparaison, cette industrie produit 15 milliards de gallons chaque année). Sur le front du Covid-19, il semblerait que les bonnes nouvelles se confirment en provenance de Chine et de Lombardie (nord de l’Italie) même si la pandémie progresse partout ailleurs dans le monde.

Au Brésil, la ville de Canarana (Mato-Grosso), un endroit clé pour le transit de grains dans cette région, a pris la décision d’interdire toute activité de transport de produits agricoles pour freiner le Covid-19. La ville et les grandes entreprises de trading comme Cargill et Louis Dreyfus se sont mises d’accord pour un sursis de dix jours afin d’écouler les chargements en stocks. La Russie a suspendu sa décision, prise le 20 mars, de restreindre ses exportations de certains produits transformés à base de blé, selon l’agence de presse Interfax. De son côté, le gouvernement du Kazakhstan a suspendu ses exportations de farine de blé, grains de blé prêts à manger, sucre et tournesol au moins jusqu’au 15 avril, selon Reuters. Enfin, les meuniers de Taiwan ont lancé un appel d’offres pour l’achat de 100 000 t de blé meunier origine états-unienne pour chargement en mai-juin. L’agence ukrainienne APK-Inform rapporte que pour la campagne actuelle, l’Arabie saoudite, la Chine, l’Espagne, la Turquie et l’Algérie constituent le top 5 des destinataires des exportations ukrainiennes d’orge.

Quelques questions affleurent sur la situation météo en Ukraine. « Le temps sec diminue fortement les réserves hydriques. Pour le moment, rien d'alarmant mais à suivre de près car cette période est importante pour la formation du nombre de grains au m2 pour les céréales », note Visio-Crop dans un récent bulletin. L’agence APK-Inform rapporte aussi des nuits plutôt froides (-5 °C) dans les régions du nord et du centre du pays, avec des gels à la clé. Dans ces régions, les semis ont déjà commencé. Du coup, le ministre de l’Economie en charge de l’Agriculture a revu les prévisions de récolte de grains du pays : cette dernière pourrait s’élever à 65 Mt (contre 75 Mt en 2019) ; la récolte de blé pourrait s’élever à 23 Mt (contre 28 Mt en 2019).

 

Net recul des prix du colza

Les cours du colza sont en repli entre les séances du 23 et du 24 mars sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de la hausse de l'euro face au dollar qui pénalise la compétitivité de la graine européenne sur la scène mondiale et d'une demande émanant de la filière Biodiesel en berne. Les cours du soja ont légèrement progressé sur Chicago, et ceux du palme sur Kuala Lumpur ont connu une hausse plus marquée.

En soja, la petite hausse des prix sur Chicago est notamment liée aux soucis logistiques au Brésil et en Argentine, limitant les exportations de ces deux pays. Ensuite, le marché espère de nouveaux achats chinois, notamment dans le cadre de la signature de la phase I de l'accord signé entre les États-Unis et la Chine en début d'année 2020. Les douanes chinoises rapportent une multiplication par six des importations de soja états-unien entre janvier-février 2019 et 2020, passant de 1 Mt à 6 Mt. Ceci en raison de l'arrivée de bateaux commandés avant cette période, lors de la trêve commerciale conclue entre les deux pays fin 2019.

Signalons la hausse des cours mondiaux du pétrole sur New York et Londres, après l'annonce des mesures de soutien à l'économie états-unienne par la Fed (Réserve fédérale états-unienne). Ceci a notamment entraîné une progression des prix de l'huile de palme sur Kuala Lumpur. Autre élément haussier : les restrictions imposées par le gouvernement malaisien dans certaines parcelles de palmiers à huile, limitant la production du pays. Néanmoins, plusieurs analystes ont indiqué, à Reuters, s'attendre à une faible demande mondiale en huile de palme durant la première moitié de l'année 2020, en raison des mesures de confinement dans bon nombre de pays, liées au Covid-19. L'association malaisienne des producteurs de biodiesel s'attend à une baisse des exportations de biocarburant à base d'huile de palme du pays entre 2019 et 2020, passant de 609 000 t à 500 000 t.

En tournesol, les cotations sont en recul, à l'image de la graine de colza et des huiles.

Marchés physiques français du 24 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 24 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 19 mars 2020

Evolution dollar / euro du 24 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 24 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 24 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 24 mars 2020