Cotidienne du 19 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 18 mars 2020

Le maïs en difficulté, les autres céréales résistent ou progressent

La journée du mercredi 18 mars a été difficile pour le cours du maïs à Chicago, avec un recul encore assez marqué. En revanche, les prix du blé sur le marché à terme états-unien et des céréales en Europe ont plutôt bien résisté voire progressé, y compris en orge fourragère.

Après la publication, au 13 mars, du volume hebdomadaire d’éthanol (fait à partir de maïs), produit par les Etats-Unis (1 035 000 bbl/j, soit 9 000 bbl/j par rapport à la semaine précédente), et des stocks cumulés (24,598 Mbbl, soit +264 000 bbl versus la semaine précédente), les cours du biocarburant, entraînant ceux du maïs, ont nettement reculé. La pandémie de Covid-19 limite les transports internationaux et donc les exportations de ce carburant. Un courtier indique même qu’une trentaine d’éthanolerie serait en difficulté aux Etats-Unis. C’est la deuxième semaine consécutive que la production d’éthanol est annoncée en baisse outre-Atlantique.

Par ailleurs, Reuters fait remarquer que la Corée du Sud a acheté beaucoup de maïs ces derniers temps, avec encore un volume de 169 000 t la nuit dernière. La Conab a mis à jour ses chiffres concernant les exportations de maïs brésilien qui devraient atteindre 34 Mt pour la campagne 2020/2021 (en retrait par rapport aux derniers chiffres publiés par le rapport Brugler, à 41,17 Mt). De son côté, la bourse de Rosario (Argentine) a annoncé des exportations de maïs à 33,5 Mt pour la campagne 2020/2021 contre 37 Mt pour 2019/2020.

Le cabinet de courtage et d’analyses Allendale vient de publier une enquête réalisée début mars auprès des « farmers » aux États-Unis. Ils planteraient 94,631 millions d’acres (Ma) de maïs en 2020, une estimation supérieure à celle publiée dernièrement par l’USDA (94 Ma) et aux semis de 2019 (89,7 Ma). En blé, ce sont 44,465 Ma (dont 1,1 Ma en blé dur) qui sont attendus cette année, contre 45 Ma projetés par l’USDA et 45,2 Ma ensemencés pour l’année 2019.

De façon plus générale, les conditions météorologiques (retour d’un temps sec) permettent l’avancement des semis de printemps en Europe. Dans la zone mer Noire, c’est également vrai mais le déficit hydrique des sols pose problème.

Sur le marché mondial, l’OAIC a confirmé l’achat de 400 000 t de blé dur. Dans ce pays, la pandémie de Covid-19 a aussi poussé les Algériens à se ruer sur les produits à base de blé et de semoule. La demande a été multipliée par dix ces derniers jours, et sera sans doute encore très forte dans les deux semaines à venir, selon le magazine francophone en ligne TSA. Plusieurs meuniers demandent au gouvernement algérien d’augmenter les quotas de blé dur et de blé tendre que les minoteries peuvent traiter, sachant qu’actuellement elles tournent à 40 % de leurs capacités, un rythme normal en temps ordinaire. La Jordanie a acheté 120 000 t d’origine optionnelle pour chargement dans la seconde partie du mois d’août et la première quinzaine de septembre à un prix qui pourrait avoisiner les 195 €/t Caf, selon certaines sources. Enfin, l’Arabie saoudite a lancé un appel d’offres pour un achat de 720 000 t d’orge pour chargement sur mai/juin.

Stabilisation des prix du colza, tiraillés entre la baisse du pétrole et la hausse du canola sur Winnipeg

Les cours du colza se sont stabilisés entre les séances du 17 et du 18 mars, tiraillés entre le repli des cours du pétrole et de la progression du canola canadien sur Winnipeg. Ceux du soja sur Chicago n’ont pas évolué.

Concernant l'or noir, la baisse des cours est liée à la hausse des stocks de brut aux États-Unis, selon le ministère de l'Energie local. Mais les chiffres n'intègrent pas encore totalement les effets de la pandémie de Covid-19, freinant la demande états-unienne et mondiale. Signalons que les cours de l'énergie fossile en Asie remontent ce matin, suite à la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d'injecter 750 milliards de dollars dans l'économie de l'UE. Dans le détail, il s'agit d'un programme de rachats de dettes publiques et privées, appliqué d'ici à la fin de l'année. Le rebond des prix du pétrole ne pourrait être que de court terme, des analystes privés alertant que tant que l'épidémie de Covid-19 sévira et engendrera des confinements et une restriction de la circulation des transports dans les pays, la demande en pétrole sera limitée.

Du côté du canola canadien, la hausse des prix est attribuée à la faiblesse du dollar canadien face à son homologue états-unien. Ceci redonne de la compétitivité aux origines canadiennes.

En soja, les prix sur Chicago n'ont guère évolué. Il se dit que des éthanoleries aux États-Unis fermeraient, réduisant les disponibilités en drêches de maïs (la maison de courtage Allendale parle d'une trentaine d'usines en difficulté), ce qui bénéficierait à la demande en tourteaux de soja et, par ricochet, en graines. Néanmoins, l'huile de soja est en repli, conséquence de la baisse du pétrole. L'intérêt pour le biodiesel est en baisse, pesant sur l’huile et la graine oléagineuse. Le cabinet de courtage Allendale table sur une sole de soja 2020 aux Etats-Unis à 83,74 millions d'acres (Ma), contre 76,1 Ma selon l'USDA en 2019. La sécheresse en Argentine et au Brésil apporte un peu de soutien au prix états-uniens.

Les cours de l'huile de palme sur Kuala Lumpur ont reculé, suivant la baisse du pétrole. Le gouvernement malaisien a autorisé la reprise des travaux dans les champs de palmiers à huile.

En tournesol, les cotations sont reconduites.

Marchés physiques français du 18 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 18 mars 2020

Cotations des issues de meunerie du 17 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 12 mars 2020

Evolution dollar / euro du 18 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 18 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 18 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 18 mars 2020