Cotidienne du 12 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 11 mars 2020

Petites baisses pour les cours des céréales

Les cours du maïs (-0,75 cts $/boisseau à Chicago et -0,75 €/t sur Euronext) ainsi que ceux du blé (-9,5 cts $/boisseau à Chicago et -0,75 €/t sur Euronext) ont reculé, mercredi 11 mars, mais en faisant de la résistance.

Le Covid-19 continue de rythmer la vie des marchés financiers en général, mais avec des opérations qui dépendent bien plus de l’émotion et de la réaction à chaque nouvelle information qu’à quelques fondamentaux ou éléments de négociations commerciales. Le 11 mars, l’OMS a déclaré que le monde faisait face à une pandémie et non plus à une épidémie. Cuba a confirmé un premier cas du virus sur son territoire et le président Donald Trump a annoncé la suspension des voyages entre l’Europe et son pays pendant 30 jours, ce qui a replongé les cours du pétrole vers le bas. Par précaution, le marché à terme CME (Chicago Mercantile Exchange) a annoncé fermer temporairement son enceinte après le dernier jour de négociations de la semaine, ce vendredi 13 mars, pour éviter la propagation du Covid-19 entre traders.

En France, FranceAgriMer a tenu la réunion mensuelle de son comité spécialisé Céréales ce mercredi 11 mars. La nouvelle estimation pour la campagne 2019/2020 pour le blé tendre ressort inchangée par rapport au mois précédent à 39,58 Mt. Les exportations seraient très légèrement supérieures et les utilisations internes très légèrement inférieures, alors que les stocks restent quasi identiques, toujours par rapport à l’estimation précédente. Côté maïs, la production est annoncée à 12,08 Mt, à l’identique du mois dernier. Même schéma pour l’orge.

Sur le marché international, la Jordanie a acheté 120 000 t d’orge fourragère d'origine optionnelle, pour chargement seconde moitié de juin, à un prix d’environ 198 $/t Caf. La Tunisie a acquis 125 000 t de blé meunier d’origine optionnelle, à un prix d’environ 216,9 $/t Caf (Dreyfus et Olam), pour chargement entre le 20 mai et le 30 juin. Toujours en orge, la revue en ligne australienne Grain Central rapporte une vente de 150 000 t pour les fabricants d'aliments pour animaux chinois avec un prix en légère augmentation.

Les investisseurs attendent désormais la publication, à la fin du mois, d'un rapport regroupant les intentions d'ensemencement des agriculteurs aux Etats-Unis.

Les cours du colza repartent à la baisse, dans le sillage de la rechute des marchés financiers et du pétrole

Les prix du colza sur Euronext et le marché physique français sont repartis à la baisse entre les séances du 10 et du 11 mars, conséquence du nouveau net repli de ceux du pétrole et des places financières mondiales. Les cours du soja sur Chicago ont suivi le mouvement baissier.

La chute des cours de l'or noir sur les places à terme de Londres et New York est en partie attribuée à la nouvelle déclaration de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) qualifiant désormais l'épidémie de Covid-19 de pandémie. Les marchés financiers et opérateurs pétroliers craignent une nouvelle baisse de la demande internationale en énergie, compte tenu des restrictions de déplacements imposées aux populations. Le président états-unien Donald Trump a, par exemple, interdit aux Européens d'entrer sur le territoire états-unien. De nouvelles restrictions sont imposées dans plusieurs pays, notamment au Danemark, où les universités ont fermé. Le marché espère des mesures de soutien fortes à l'économie. La banque centrale européenne (BCE) se réunit aujourd'hui, et les Etats-Unis travaillent, eux aussi, sur ces mesures (à suivre, la réunion de la Réserve fédérale état-unienne, ou Fed, les 17 et 18 mars), sachant que la Banque d'Angleterre a diminué son taux directeur de 0,5 %. Autre élément baissier, les menaces de hausse de la production de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. Aramco, le bras pétrolier du gouvernement saoudien, a annoncé vouloir produire 13 millions de barils par jour en avril, contre 12,3 précédemment. Les Emirats ont déclaré, de leur côté, envisager une hausse de leur production de plus de 1 million de barils par jour. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a indiqué que ces déclarations n'étaient pas la meilleure option pour détendre l'atmosphère entre les pays de l'Opep et la Russie. Enfin, les stocks de bruts aux Etats-Unis sont en forte hausse.

Dans ce contexte, les prix du soja sur Chicago ont régressé. Les fonds sont vendeurs sur le marché à terme états-unien. Le CME (Chicago Mercantile Exchange) a annoncé qu'il fermerait son espace d'échanges physiques après la séance du 13 mars au soir, afin de limiter l'expansion du Covid-19. Seules les plates-formes électroniques seront fonctionnelles. L'annonce par l'USDA d'une vente de 194 000 t de soja à destination inconnue, dont 126 000 t pour la récolte 2019/2020 et le reste pour la récolte2020/2021, n'a pas suffi à empêcher le repli des cours. Pas plus que les conditions très humides dans les plaines du Delta du Sud et du Mississippi, où peuvent s'effectuer des semis précoces de soja. En Argentine, la Bourse de Rosario a révisé à la baisse les perspectives de production nationale de soja, passant de 55 Mt à 51,5 Mt, conséquence de la sécheresse qui frappe le pays. Les récentes pluies ne seront pas suffisantes pour améliorer la situation, précise la même source.

En tournesol, les cotations ont régressé quelque peu, à l'image du colza.

Marchés physiques français du 11 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 11 mars 2020

Cotations des issues de meunerie du 10 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 5 mars 2020

Evolution dollar / euro du 11 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 11 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 11 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 11 mars 2020