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Cotidienne du 10 août
Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 11 août 2020

 

 

 

© Samuel Cauchois La Dépêche Le Petit Meunier

Nouveau repli des cours du blé en Europe et à Chicago

Les cours du blé ont à nouveau cédé du terrain sur Euronext et sur le marché physique national ce lundi 10 août alors que ceux du maïs reculaient un peu sur Euronext et demeuraient stables sur le marché physique. Outre-Atlantique, le prix du blé à Chicago a également baissé mais celui du maïs a suivi la hausse du colza. Les orges fourragères bénéficient d’un bon courant d’affaires mais les prix restent stables.

Dans le monde, les jours se suivent et se ressemblent : si la moisson en blé ne s’annonce pas excellente en volume en Europe, les prévisions pour les zones Etats-Unis, Russie – Mer Noire, Canada (on parle de record en volume) et Australie s’améliorent à chaque séance. A titre d’exemple, de nouvelles pluies tombées début août en Australie permet d’envisager une nette hausse des productions d’hiver dans ce pays. Selon la banque australienne Rural Bank, ces dernières pourraient être de 45 % supérieures à celles de l’an passé et 9 % au-dessus de la moyennes quinquennale. La demande en cultures d’hiver pour l’alimentation animale pourrait être moindre, libérant des volumes pour l’exportation selon cet établissement financier. Des orages sont attendus en Europe (France en particulier) mais aussi aux Etats-Unis (Iowa) : attention aux dégâts.

Les opérateurs restent donc très attentifs à ce que le ministère américain de l’Agriculture publiera ce mercredi dans ses prévisions de productions et de demandes mondiales en produits agricoles.

L’Egypte passe aujourd’hui un nouvel appel d’offre (volume non précisé et fin de l’appel le jour même) en blé meunier pour livraison entre le 25 septembre et le 5 octobre.

En France, côté maïs, les derniers ajustements de planning de récolte se font en maïs fourrage via l’observation des grains qui permet, 3 à 4 semaines après la sortie des soies (stade repère de la floraison), d’affiner la date optimale de récolte. L’analyste Elena Faige Neroba estime que tout va se jouer dans les semaines à venir pour la production de maïs en Ukraine : des pluies sont attendues pour améliorer les volumes mais elle estime cette dernière 38,5 Mt, en retrait en termes de rendement par rapport à l’an passé.

En Turquie, le cabinet de consultant et d’analyse SunSeedMan estime les récoltes du pays à 17,5 Mt en blé (moisson terminée), à 7,5 Mt en orge (moisson terminée) et à 6,65 Mt en maïs (début). En Ukraine, au 6 août, 23 Mt de blé ont été déjà récoltés (87 % des surfaces) selon APK-Inform. En ce qui concerne la Russie, le cabinet Ikar a déjà revu à la hausse ses prévisions de récolte et SovEcon s’apprête à faire de même.

 

Repli des cours du colza, dans le sillage de l'huile de palme

Les cours du colza se sont effrités entre le 7 et le 10 août sur Euronext et par ricochet le marché physique français, compte tenu de la baisse de ceux de l'huile de palme à Kuala Lumpur. Les prix du soja à Chicago ont gagné du terrain.

En huile de palme, le repli des prix est lié à la dernière publication du MPOB (Malaysian Palm Oil Board) du 10 août. Ce dernier estime un recul des réserves nationales, passant de 1,898 Mt à 1,698 Mt entre juin et juillet, soit une régression de 10,55%, mais le marché s'attendait à un repli plus significatif, autour des 12%. Autre élément baissier, des analystes privés ont révélé que les exportations malaisiennes d'huile de palme ont régressé de 4,8 % à 6,2 % entre les dix premiers jours de juillet et d'août. Enfin, la Commission européenne affiche une baisse des importations d'huile de palme au cours de la présente campagne par rapport à l'an dernier à pareille époque de 17%.

En soja, la hausse des cours à Chicago s'explique par l'annonce de l'USDA d'une vente de 699 000 t de soja US, dont 588 000 t à destination de la Chine, et 111 000 t à destination inconnue, livraison 2020/2021. De plus, quatre traders anonymes ont confié à Reuters que la Chine devrait encore acheter des graines états-uniennes entre octobre et décembre 2020, et ce à un rythme très soutenu. Dans le détail, les chinois devraient acheter 8 Mt de graines de soja par mois sur octobre-décembre 2020, dont une bonne partie en provenance des Etats-Unis, l'ancienne récolte brésilienne étant presque épuisée à cette période de l'année (période de semis de la nouvelle récolte, qui sera coupée au printemps 2021). Les marges de trituration en Chine seraient excellentes, à 41,48 $/t dans la province chinoise de Shandong selon Reuters, tirées par la bonne demande émanant de l'élevage porcin mais surtout des élevages de volailles. La progression des prix à Chicago est toutefois tempérée par l'amélioration des conditions de cultures aux Etats-Unis. L'USDA estime les conditions de développement de soja étatsunien bonnes à excellentes dans 74% des cas lors de la semaine s'achevant le 9 août.

Signalons que Reuters révèle également que si la Chine a nettement réduit ses importations de graines de canola canadien, compte tenu du différend géopolitique entre les deux pays, les exportations de graines canadiennes ont augmenté de 9% entre juillet 2019 et juin 2020, grâce à une progression des ventes sur l'Europe et les Emirats Arabes Unis. Dans le détail, les expéditions sur la France auraient triplées, bien aidées par la force de l'euro face aux monnaies concurrentes qui diminue le coût des importations, et celles sur les Emirats doublées, révèle le média. Les ventes vers la Chine ont de leur côté chuté de 45%. Les graines vendues aux Emirats sont triturées et l'huile obtenue revendue à la Chine, détaille Reuters.

En tournesol, les cotations sont reconduites.

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