Cotidienne du 9 mars 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 8 mars 2021 : peu d’évolutions sur les marchés mondiaux des céréales, les prix du colza français atteignent des sommets !

Les cours du maïs cotés à Chicago ont encore légèrement progressé ce lundi 8 mars. Ceux du blé, pourtant à la hausse pendant une partie de la séance, ont fini par reculer. Sur Euronext, les cours du blé ont gagné du terrain alors que ceux du maïs demeuraient stables. Sur les marchés physiques hexagonaux, les prix du blé étaient à la hausse tout comme ceux de l‘orge alors que ceux du blé dur et du maïs restaient stables.

Malgré des marchés boursiers de valeurs mobilières un peu euphorique et un prix du baril de pétrole au-dessus des 70 $ en raison des avancées sur le plan de relance états-unien, les marchés de matières premières agricoles sont restés mesurés hier. Les opérateurs vont prendre connaissance ce mardi du rapport sur l’offre et la demande mondiales agricoles (Wasde) publié par l’USDA : outre des questionnements sur les stocks finaux en maïs, l’intérêt se portera aussi sur les niveaux d’exportations états-uniennes.

Côté météo, les prévisions de sécheresse en Argentine ont pesé à la hausse sur les cours du maïs alors que le retour d’un temps humide dans certaines zones des Etats-Unis a pénalisé les cours du blé.

Enfin, le billet vert continue d’évoluer à la hausse par rapport aux principales devises, ce qui pourrait freiner les exportations en provenance des Etats-Unis.

La Bulgarie a annoncé qu’elle serait en capacité de produire 5,8 Mt de blé en 2021, soit 15 % de plus que l’an passé.

Au 7 mars (semaine 36 de la campagne en cours), l’Union européenne a exporté 18 234 872 t de blé tendre (318 017 t pour la seule dernière semaine) contre respectivement 22 508 992 t et 1 030 859 à la même époque l’an passé. L’Union européenne a également vendu 5 161 865 t d’orge (80 795 t en une semaine) contre 5 333 994 t (198 086 t) et 1 634 748 t de maïs (6 254 t) contre 3 611 098 t (137 156 t). Enfin, l’Union européenne a importé 10 926 915 t de maïs depuis le début de la campagne (284 956 t en semaine 36) contre 15 008 150 t un an plus tôt (181 923 t).

Les dernières inspections à l’exportation aux Etats-Unis s’élèvent à 482 130 t en blé, dans les attentes des analystes, et à 1 544 460 t, également dans les attentes, pour le maïs. Les annonces d’exportations de maïs états-uniens fonctionnent très bien : la semaine précédente les volumes à l’inspection ont terminé à 2,05 Mt un quasi record par rapport à n’importe quelle autre semaine de tous les temps, selon Karen Braun de Thomson Reuters (fil twitter).

Les cours du colza ont atteint un record lors de la séance du 8 mars sur Euronext. Les prix de ce dernier ont flambé entre les 5 et 8 mars, entraînant dans son sillage le marché physique français, suite à la hausse du canola à Winnipeg et de l’huile de palme à Kuala Lumpur. Ceux de la graine de soja à Chicago ont également monté, mais dans une moindre mesure. 

Concernant le canola, le marché physique canadien reste très tendu, avec une offre faible, ce qui constitue le principal élément haussier du contrat à terme de Winnipeg. 

Du côté de l’huile de palme, la hausse des cours à Kuala Lumpur, qui ont atteint un plus haut depuis dix ans, est justifiée par un marché qui s’attend à un rebond de la demande internationale, avant la période du Ramadan. Les prix des huiles européennes (colza, tournesol) ont grimpé dans le sillage du palme. Notons que les attaques des rebelles Houtis sur des installations pétrolières de l’Arabie saoudite font craindre des effets sur la production de brut du pays, potentiels facteurs haussiers sur les places à terme de New York et de Londres. 

En soja, la hausse des prix à Chicago a été moins marquée, mais ont tout de même atteint un plus haut depuis presque sept ans. Le marché attend la publication du rapport mensuel de l’USDA du 9 mars aujourd’hui, tablant sur un repli des stocks de soja états-unien entre février et mars. Des analystes privés évoquent le chiffre de 117 millions de boisseaux (Mbu) pour la fin de campagne 2020/2021 aux Etats-Unis, contre 120 Mbu en février. Les opérateurs attendent également deux rapports trimestriels de l’USDA prévus pour le 31 mars prochain, sur les surfaces et les stocks états-uniens. 

Autres éléments haussiers : les récoltes au Brésil ont du retard. L’analyste AgRural les estime effectuées à seulement 35 % le 4 mars, contre 49 % l’an dernier à pareille époque, un rythme de récolte au plus bas depuis une dizaine d’années. Ceci en raison de pluies persistantes, qui dégradent également la qualité des grains. Les excès d’humidité perturbent également la logistique brésilienne. La sécheresse en Argentine fait également craindre un recul annuel de la production.  

En Chine, les importations de graines de soja ont atteint seulement 13,41 Mt sur janvier-février 2021, contre 13,51 Mt l’an dernier sur la même période, d’après les autorités locales. Mais ceci est essentiellement dû aux retards de chargement des bateaux brésiliens, du fait des pluies. La demande nationale reste très dynamique. Les services détachés de l’USDA basés en Chine tablent sur une hausse de la production porcine nationale de 14 % entre 2020 et 2021. Toutefois, le niveau de production restera inférieure à la période précédant la grosse épidémie de peste porcine africaine de 2018. Des développements de maladies ralentissent la reconstitution du cheptel porcin. Les autorités chinoises alertent sur la vente de faux vaccins contre la peste porcine africaine. 

En tournesol, les cotations sur les places hexagonales ont également augmenté, dans le sillage du colza et des huiles.

Marchés physiques français du 9 mars 2021 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 2 mars 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 4 mars 2021

Evolution dollar / euro du 8 mars 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 8 mars 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 8 mars 2021

Cotations des marchés internationaux du 8 mars 2021