Cotidienne du 14 octobre 2020

Tendance Céréales/Oléagineux du 14 octobre : l'achat algérien et la météo dopent le blé tendre alors que le colza se replie, sous la pression de l’huile de palme.

Les prix du blé ont franchi la barre des 200 euros la tonne rendue Rouen sur le marché physique français, toujours soutenu par l'appel d'offres algérien. L'OAIC devrait acheter un peu plus de 500 000 t de blé meunier d'origine optionnelle à (263,50 $/t) d'origine UE au regard des prix pratiqués. Les volumes russes pourraient avoir été écartés faute de compétitivité. "Il semble d'après les informations actuellement disponibles qu'il y aurait dans la course des blés des pays baltes et des blés français", a déclaré Marc Zribi, chef de l'unité grain et sucre de FranceAgriMer, lors d'un point presse le 14 octobre. Cette hausse des prix russes s'explique, selon le spécialiste, par "les conditions climatiques très sèches qui ont contribué à réduire les perspectives de récolte sur la zone mer Noire (Ukraine, Roumanie et Bulgarie), même si la Russie réalise en face des niveaux de récolte records", et "une certaine rétention des producteurs russes, par rapport à la hausse des prix, à mettre en marché leur récolte". 

La demande mondiale, au-delà de cet appel d'offres de l'OAIC, reste présente avec l'achat jordanien de 60 000 t de blé hard d'origine optionnelle à charger à partir de février. Par ailleurs l'Algérie est à la recherche de 25 000 t d'orge et de 30 000 t de maïs fourrager à charger en novembre, et la Turquie souhaite se procurer 175 000 t de blé meunier d'origine optionnelle à livrer également en novembre.

De plus, les conditions météorologiques peu favorables à la levée des semis en Russie et aux États-Unis notamment continuent de soutenir les cours du blé. 

L'orge fourragère a également observé une hausse des cours, dans le sillage du blé tendre. Les prix du maïs ont marqué eux aussi une progression, dopés par une certaine rétention des vendeurs dans un contexte de récolte décevante et d'une hausse potentielle de la demande à venir. 

Côté fondamentaux, compte tenu de la révision à la hausse de l'export de blé vers les pays-tiers à 6,7 Mt et à la baisse de la récolte hexagonale par Agreste (29,2 Mt), les réserves françaises de blé tendre de fin de campagne 2020/2021 tomberaient à 2,621 Mt, contre 2,928 Mt le mois précédent, selon FranceAgriMer. Notons que FranceAgriMer estime un léger recul de la consommation de la meunerie française (pour la panification) entre septembre et octobre, passant de 2,7 Mt à 2,68 Mt. « Il est possible que la consommation de la meunerie soit affectée par la Covid-19 », a justifié Marion Duval de FranceAgriMer.

Pour l'orge, l'export 2020/2021 est attendu à 2,9 Mt (-100 000 t par rapport à septembre) avec le retrait de la récolte estimée par Agreste à 10,539 Mt. Ainsi, les stocks nationaux de fin de campagne 2020/2021 passent de 1,388 Mt à 1,032 Mt entre septembre et octobre. 

En blé dur, le bilan continue là aussi de se tendre, les stocks de fin de campagne 2020/2021 passant de 105 000 t à 82 000 t entre septembre et octobre d'après FranceAgriMer, en raison de la révision à la baisse de la production hexagonale par Agreste (à 1,286 Mt en octobre, contre 1,302 Mt en septembre). 

Enfin, en maïs, l’organisme public estime les stocks nationaux de fin de campagne 2020/2021 à 2,194 Mt, contre 3,091 Mt précédemment, en raison notamment de la forte révision à la baisse de la récolte française 2020 par Agreste, passant de 14,12 Mt à 13,519 Mt. A noter que la France pourrait profiter d'une éventuelle mesure de cas de force majeur en Roumanie, limitant la capacité exportatrice de cette dernière. Ainsi, les perspectives d'exportation de maïs ont été revues à la hausse à 4,138 Mt. 

Les prix du colza sur Euronext et le marché physique français ont cédé un peu de terrain entre les 13 et 14 octobre, compte tenu de l’effritement de ceux de l’huile de palme à Kuala Lumpur. 

Les cours du soja à Chicago ont grimpé de leur côté.

Du côté de l’huile de palme, la baisse des prix est essentiellement technique à Kuala Lumpur, des opérations de prises de profits étant survenues suite aux hauts niveaux observés ces derniers jours. Mais la Nina menace de provoquer des inondations en Malaisie et en Indonésie, susceptibles d’endommager les cultures.

En soja, les prix à Chicago ont monté en raison de la bonne dynamique de la demande chinoise pour des origines US. L’USDA a annoncé hier une nouvelle vente de 264 000 t à destination de la Chine, campagne 2020/2021. Autre élément haussier, des analystes craignent que les pluies attendues au Brésil dans les prochains jours ne soient pas suffisantes pour améliorer de manière significative les conditions de semis. Les averses déjà tombées depuis le 10 octobre ont été faibles et localisées. Le rapport de la Nopa (association des triturateurs de soja états-unien) est prévu pour aujourd’hui et sera à suivre avec attention.

Euronext indique le 14 octobre que les opérateurs non commerciaux ont augmenté leurs positions nettes longues de 1 500 lots environ entre les 2 et 9 octobre, à 10 234 lots. Les opérateurs commerciaux ont de leur côté procédé à des opérations inverses, augmentant leurs positions nettes courtes (ou short), passant de 19 109 lots 21 516 lots sur la même période.

En tournesol, les cotations sont de nouveau en hausse, toujours en raison d’une récolte française moindre qu’attendue, sachant que d’autres pays (Roumanie notamment) verront leurs disponibilités reculer.

Marchés physiques français du 14 octobre 2020 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 8 octobre 2020

Cotations des issues de meunerie du 13 octobre 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 8 octobre 2020

Evolution dollar / euro du 14 octobre 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 14 octobre 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 14 octobre 2020

Cotations des marchés internationaux du 14 octobre 2020