Transformation céréalière
Stagnant au niveau mondial, la production d’éthanol de l’UE devrait s’accroître en 2012/2013
Le durcissement de la réglementation sur les importations d’éthanol pourrait dynamiser la production européenne de iocarburants. Ce débouché capterait ainsi 24 % de céréales supplémentaires.
L’utilisation industrielle mondiale de céréales devrait augmenter à un record de 311,6 Mt en 2012/2013, indique le Conseil international des céréales dans son rapport diffusé le 24 mai. Toutefois, à 2,4 %, le taux de croissance devrait être beaucoup plus lent que ces dernières années, essentiellement du fait d’un essoufflement du secteur de fabrication d’éthanol aux États-Unis.
Réveil de la production d’éthanol en Europe, mais ralentissement aux États-Unis
Après avoir augmenté de 23 % en moyenne chaque année au cours de la dernière décennie, l’utilisation mondiale de céréales pour la fabrication de biocarburants devrait croître de seulement 1,8 % en 2012/2013, à 149,9 Mt.
Le secteur de fabrication d’éthanol à base de maïs aux États-Unis a impulsé les progrès récents. Mais la production américaine dépasse désormais les niveaux obligatoires exigés par les autorités fédérales et, avec une production de mélanges à 10 % d’éthanol (E10) suffisante pour honorer la demande actuelle, tout nouvel essor se trouve bridé par la croissance timide de l’utilisation des mélanges E15 et E85. En 2012/2013, l’utilisation de céréales pour la production de biocarburants aux États-Unis est estimée plus ou moins égale à l’année précédente, à 128,5 Mt, y compris 127,0 Mt de maïs, niveau identique à l’an dernier.
L’activité de l’industrie européenne du bio-éthanol n’a pas suivi la même tendance. L’essor de la production d’agrocarburants à base de céréales est resté timoré dans l’UE en 2011/2012, entravé par un environnement économique difficile et par la forte concurrence exercée par des importations à prix plus faibles. Mais de récents changements apportés à la réglementation des importations pourraient stimuler la production. Cette décision pourrait même permettre de redynamiser l’activité de certaines usines tournant au ralenti. L’utilisation de céréales pour la fabrication de biocarburants dans l’UE devrait augmenter de 24 %, à 10,5 Mt, y compris 5,2 Mt (4,2 Mt) de blé et 4,5 Mt (3,6 Mt) de maïs.
La Chine cherche à valoriser d’autres substrats que les céréales
L’utilisation de céréales pour la fabrication d’éthanol en Chine devrait rester stable en 2012/2013, à 5,4 Mt, y compris 4,1 Mt de maïs. Mais une utilisation accrue pour la production de sucres d’amidon et de boissons alcoolisées verra le total de la demande industrielle atteindre un record de 61,9 Mt, une hausse de 5 % d’une année sur l’autre. Le gouvernement veut que la croissance future de la production de biocarburants se fasse à partir de charges non céréalières, comme le manioc. Bien que les cinq usines d’éthanol existantes, qui utilisent principalement du maïs et du blé, continuent de recevoir des subventions de l’État, celles-ci diminuent progressivement.
Relative stabilité de la transformation canadienne
Au Canada, l’achèvement attendu d’une usine de fabrication d’éthanol à base de blé dans l’Alberta courant 2012 va doper le total de la capacité de production à un niveau proche de 2 milliards de litres. Ce volume serait plus ou moins suffisant pour satisfaire aux obligations imposées au niveau fédéral d’une teneur de 5 % de bioéthanol dans l’essence. L’utilisation de céréales pour la fabrication d’éthanol devrait afficher une modeste hausse en 2012/2013, à 3,1 Mt (3 Mt), y compris 2,4 Mt (2,4 Mt) de maïs et 0,7 Mt (0,6 Mt) de blé.
L’Argentine s’équipe pour satisfaire ses besoins domestiques
La production de biocarburants à base de céréales en Argentine devrait augmenter une fois que la construction de cinq nouvelles usines sera terminée, probablement fin 2012, ce qui devrait suffire pour satisfaire à l’obligation de mélange à hauteur de 5 % dans le carburant. L’utilisation de maïs devrait atteindre 0,7 Mt une fois que les usines auront lancé la production.