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Soja - Une croissance trop rapide des capacités de trituration aux Etats-Unis ?

Une étude réalisée par le bureau Knowledge Exchange, dépendant d'une banque états-unienne, la CoBank, a été publiée fin mars 2024. Elle rappelle que les capacités de trituration de soja aux Etats-Unis pourraient grimper de 23 % dans les trois prochaines années.

© SooYeongBeh-Pixabay

Et si les capacités de trituration de soja aux États-Unis augmentaient trop vite ? C'est la crainte qui ressort d'une étude réalisée par le bureau Knowledge Exchange, filiale de la banque états-unienne CoBank, spécialisée dans le financement de projets agricoles, publiée fin mars 2024. Cela pourrait à terme menacer la pérennité économique de certains projets et, par ricochet, réduire la demande locale en graines

Lire aussi : Cargill Australie projette d'investir 600 M$ dans une usine de trituration de colza

Selon un croisement de données entre diverses sources (USDA, Association états-unienne des producteurs de soja, etc.), le bureau d'études états-unien rappelle que la croissance des capacités de trituration de graine de soja au pays de l'Oncle Sam s'est élevée à 7 % entre 2021 et 2023, et est projetée à 23 % lors des trois prochaines années. Plus en détail, 11 nouvelles installations sont attendues entre 2024 et 2026, pendant que 4 autres déjà existantes verront leurs capacités s'accroître, ou se réorienter vers le broyage de soja. Ceci en raison de marges de trituration record ces derniers temps, permettant de financer de nouveaux investissements, et d'une demande accrue en biodiesel renouvelable, utilisant la technologie HVO (Hydrotrated Vegetable Oil), explique Knowledge Exchange. Cela devrait dans un premier temps engendrer une pression haussière sur les prix de la graine, qui pourra être tempérée par l'augmentation des importations états-uniennes de graine de soja, en provenance d'Amérique latine, argue la société.

Source : CoBank

Y aura-t-il suffisamment de demande en tourteau de soja ?

Mais cela signifie que les usines devront supporter des coûts de matières premières plus élevés. De plus, la profitabilité des sites via la vente de tourteaux pourrait reculer, au vu de la forte augmentation de la production nationale, faisant pression sur les prix de la matière première, alors que la demande états-unienne en viande voire les besoins de la Chine semble faiblement progresser. « La hausse des coûts des intrants et l’incertitude de la demande des consommateurs (de viande) ont freiné les prévisions de croissance des protéines animales. (...) La production états-unienne de protéines animales se stabilise et n’a toujours pas retrouvé son niveau de 2019 », précise l'étude.

Enfin, l'augmentation récente des taux d'intérêt renchérit les coûts de financement, ce qui fait dire à Knowledge Exchange que cela peut menacer la viabilité de projets locaux ayant eu recours à un fort endettement. Ainsi, le nombre de sites ou les capacités de trituration pourraient ne pas augmenter aussi vite qu'attendu après 2026 aux États-Unis.

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