Oléagineux
Sofiprotéol pâtit du recul de l’activité biodiesel en 2011
Les chiffres restent positifs mais sont éloignés des attentes selon les secteurs d’activité.
Malgre un chiffre d’affaires en progression de 16 % à 6,5 Md€ (5,6 Md€ en 2010), le groupe Sofiprotéol affiche des résultats 2011 en retrait. Alors que le géant de la filière oléagineuse avait parié sur un excédent brut d’exploitation de 300 M€ , ce dernier observe un retrait de 17 % à 250 M€ (selon les estimations). Ce recul est essentiellement dû à la forte volatilité des prix des graines oléagineuses en 2011 qui a affecté les marges de trituration de Saipol, au repli de la production de la filière Diester qui a connu «sa plus mauvaise année», et aux chiffres du pôle nutrition animale.
Saipol pénalisé par le colza et le Diester
« Globalement, Saipol affiche une légère baisse par rapport à nos prévisions », explique Philippe Tillous-Borde, directeur général de Sofiprotéol. « La baisse des marges de trituration nous a surtout pénalisé pendant le second semestre » ajoute-t-il, précisant que « l’année a été difficile en raison de la baisse de la récolte en Europe. Aujourd’hui, la moindre baisse de production dans le monde entame les résultats. »
Sur l’année 2011, Saipol a trituré 4,7 Mt de graines soit 4,5 % de plus qu’en 2010. La production d’huiles semi-raffinées a reculé de 13 % à 1,3 Mt tandis que celle des huiles raffinées a gagné 0,7 Mt. Les conditionnées ont, elles, affiché une hausse de 12 % à 340 Ml.
La production de Diester (CA de 2,4 Md€) a également pénalisé Saipol. Avec seulement 2 Mt produites en 2011, Diester Industrie voit ses volumes reculer à 2 Mt au global (production européenne comprise, soit une baisse de 19 % par rapport à 2010), dont 1,3 Mt pour la production hexagonale, « la plus mauvaise année en quantité », en recul de 19 % par rapport à 2010, déplore Philippe Tillous-Borde. La faute au double comptage qui a permis aux pays tiers d’importer des additifs pour carburants, dérivés des suifs (EMHA) et des huiles usagées (EMHU), dont l’incorporation était plus avantageuse. Selon le directeur de Sofiprotéol, près de 600.000 t d’esters végétaux ont été perdues à cause « du zèle du gouvernement français qui a transformé la directive ENR ». Le législateur est depuis revenu sur cette disposition. Enfin, les grèves sur les sites de Grand-Couronne et Montoir, pour «des raisons difficiles à comprendre», ont aussi impacté l’activité de Diester en France.
De leur côté, les huiles alimentaires, au travers de la marque Lesieur, ont «bien résisté», présentant une « activité stable » sur 2011, malgré des relations difficiles avec les GMS. « Les hausses de prix ne sont passées qu’en juin 2011 alors que les prix des matières premières ont progressé dès 2010 », explique Philippe Tillous-Borde. Pour l’année 2011, le leader des huiles alimentaire en France a généré 756 M€ de CA.
La filière œuf en voie de restructuration
L’activité Nutrition animale du groupe est également en retrait par rapport à l’an passé avec un CA d’1,7 Md€ pour Glon Sanders. Philippe Tillous-Borde insiste sur « la difficulté de répercuter les hausses de prix à l’aval, notamment vers la grande distribution ». C’est d’autant plus vrai pour le secteur des œufs qui, en plus, a pâti des remises aux normes des élevages. En conséquence, la filière devra se restructurer, a estimé le directeur de Sofiprotéol.
J.-P. Puig devrait succéder à P. Tillous-Borde
« Jean-Philippe Puig devrait être amené à prendre des responsabilités bientôt », a annoncé Xavier Beulin, président de Sofiprotéol. Diplômé de l’Ecole nationale supérieure de chimie, Jean-Philippe Puig a présidé la branche métal primaire de Rio Tinto Alcan.