Sica Atlantique : des exportations de céréales dans la norme en 2021/2022
Durant l’exercice commercial 2021/2022, ce sont 2,4 Mt qui ont été expédiées depuis les installations rochelaises de Sica Atlantique. La campagne 2022/2023 s’annonce dans la même veine.
Durant l’exercice commercial 2021/2022, ce sont 2,4 Mt qui ont été expédiées depuis les installations rochelaises de Sica Atlantique. La campagne 2022/2023 s’annonce dans la même veine.
Globalement, Sica Atlantique a exporté 2,4 Mt de grains en 2021/2022, contre 1,5 Mt en 2020/2021. « La campagne de commercialisation qui vient de s’achever peut être qualifiée de moyenne, par rapport à la précédente qui a été catastrophique », commente Vincent Poudevigne, directeur général de Sica Atlantique.
Dans le détail, le silo portuaire rochelais a expédié 1,4 Mt de blé tendre (soit 60 % du volume total), 480 000 t d’orge (20 %), 215 000 t de blé dur et 95 000 t d’oléoprotéagineux. Sans oublier 230 000 t de maïs (10 %), un volume qui a créé la surprise de la campagne. « Cela fait des années que l’on n’avait pas atteint ce niveau d’exportation en maïs. Il a pratiquement doublé d’une campagne sur l’autre, en lien avec le conflit russo-ukrainien. A défaut de marchandise ukrainienne disponible, les pays du nord-UE se sont fournis en maïs d’origine France-Aquitaine », explique le dirigeant.
La Chine et l’Afrique comme principales destinations
En termes de destinations, 75 % de nos volumes de grains sont partis sur les pays tiers, contre 25 % sur l’UE. Des pourcentages sans grande variation d’une semaine sur l’autre. On notera seulement que la part du maïs exporté augmenté au détriment de l’orge, celle du blé tendre n’ayant que peu évolué.
La campagne s’est déroulée en deux temps. « Sur le premier semestre d’activité, la Chine a représenté le gros des volumes exportés. Sur le second (à partir de février précisément), l’Afrique a pris le relais en termes de destination, avec le retour en force de l’Egypte. Sur l’ensemble de l’exercice, on peut rapporter la belle croissance des expéditions de blé dur sur l’Italie, en l’absence du Canada sur scène internationale. Et le renforcement des volumes à destination du Yémen et de l’Iran », détaille Vincent Poudevigne.
Au total, 340 000 t ont été livrées à la Chine, 250 000 t à la Côte d’Ivoire, 206 000 t à l’Algérie, 203 000 t à l’Egypte et 124 000 t au Sénégal, en ce qui concerne les principaux clients.
Impact du retard des moissons et du conflit russo-ukrainien
S’agissant des faits marquants de la campagne 2021/2022, le premier semestre a été impacté par deux phénomènes : le retard de trois semaines des moissons, à cause des précipitations intermittentes de juillet et début août 2021, et la faiblesse des récoltes d’été (céréales à paille) comparativement à celles de l’automne (maïs et tournesol). Par ailleurs, les travaux ferroviaires sur les voies d’accès au port en novembre ont perturbé nos acheminements par le train. « Cependant, l’impact a été minime sur notre activité in fine. Les travaux étant programmés depuis deux ans, nous avions pu nous organiser en conséquence », tempère le directeur général.
Le second semestre de la campagne a vu le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, avec un bouleversement de la cartographie des échanges à la clef. « On notera le retour de la demande en céréales à paille français de la part des pays d’Afrique dès le début des hostilités (comme le Maroc et l’Algérie) et la venue du Yémen, la demande par les pays nord-communautaires de maïs français, au détriment à défaut de marchandises ukrainienne, ainsi que l’abandon des origines européennes par la Chine », énumère Vincent Poudevigne.
Vers des tonnages à l’export similaire en 2022/2023 ?
Les travaux de récolte en orge ont été régulièrement interrompu par des pluies intermittentes. Mais le retour d’un temps sec depuis le début juillet va permettre de moissonner tranquillement les céréales à paille encore sur pieds. En termes de quantité, on s’attend à ce que les orages aient détérioré localement les rendements, ce qui va conduire à un important travail de ségrégation et d’assemblage pour répondre au mieux aux cahier des charges des importateurs. « Nous revenons à un déroulement de campagne classique, avec une importante activité de dégagement sur juillet et août », se réjouit le dirigeant.
Cependant, difficile de donner un objectif précis d’exportation pour 2022/2023, ne sachant pas ce que va donner les récoltes automnales (maïs et tournesol, principalement), combien de temps la guerre en Ukraine va durer et quelle en sera l’impact sur les échanges de maïs. « Nous tablons, sur la campagne qui vient de débuter, sur le même tonnage global que celui réalisé en 2021/2022, mais avec une répartition différente en termes d’espèces et de provenance au sein de notre hinterland », estime Vincent Poudevigne. Le retour à la normale des acheminements par le train, après une campagne pénalisée par les travaux sur les voies ferrées d’accès au port, va permettre à Sica Atlantique de s’approvisionner dans des zones de production plus lointaines du port.
En termes de destinations, le marché manque de visibilité. « J’entrevois le maintien de la destination africaine (nord et sud), au vu des contrats déjà engrangés sur la période juillet-août », déclare le directeur général.
Concernant les investissements programmés sur la campagne 2022/2023, il n’y a rien de notable. « Nous avons dernièrement effectué le ravalement de certains silos à grains. Concernant les autres activités de Sica Atlantique, nous avons investi, au sein de notre filiale Aténa, dans un outil d’ensachage en big-bag d’engrais, qui a été mis en service fin mai », ajoute Vincent Poudevigne.