"Depuis le printemps 2021, environ 40 000 ha à 50 000 ha de parcelles de colza ont été retournées, pour diverses raisons: attaques d'insectes, dégâts de gel etc. Or nous partions d'une sole de 950 000 ha. Ainsi, nous pourrions cette année tomber sur une surface proche des 900 000 ha.(...) Pour l'instant, nous tablons toujours sur une production de colza 2021 supérieure à 3 Mt" a expliqué Arnaud Rousseau, président de la Fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (dont le mandat de président a été renouvelé pour 3 ans) lors d'un webinaire le 14 avril. Ce dernier avait déjà donné l'information lors de la présentation des résultats financiers du groupe Avril le 13 avril, dont il est également le président.
La conférence de presse de la Fop a permis d'obtenir quelques détails quant à l'état des cultures françaises de colza. Gilles Robillard, président de Terres Inovia et membre du bureau de la Fop, explique que "les situations les plus à risques se trouvent dans le Sud-Ouest, le Nord-Est et la Normandie". Le président de Terres Inovia rappelle que le colza dispose de bonnes capacités de compensation, notamment en cas d'épisode de gel. Néanmoins, "le colza peut compenser suite à un épisode de gel à la condition qu'il pleuve ensuite. Or, cela n'a pas été le cas dans le Sud-Ouest", explique-t-il.
Dans le Nord-Est, "les piqûres d'insectes ont créé des galeries dans les plantes, permettant au gel de s'incruster", rappelle Gilles Robillard. Les températures ont également été très froides en Normandie, alors que des attaques massives d'insectes y ont été rapportées. Toutefois, "pour évaluer les dégâts de gel, il faudra attendre la semaine prochaine", complète l'expert.
750 000 ha-800 000 ha de tournesol hexagonal en 2021
Concernant le tournesol, Gilles Robillard estime qu'il n'y a pas de souci particulier concernant les travaux d'emblavement. Arnaud Rousseau a déclaré le 13 avril s'attendre à ce que la sole hexagonale 2021 se stabilise par rapport à 2020, "à 750 000 ha-800 000 ha".
Les dégâts de gel ont fait des ravages dans les vignes et l'arboriculture française, à tel point que le gouvernement a annoncé des mesures exceptionnelles pour aider les agriculteurs. Et les producteurs de protéagineux et d'oléagineux? "Le gouvernement nous a contacté et nous discutons. Nous leur avons indiqué que les dégâts de gel pourraient engendrer des pertes de 10% de la production nationale, soit 300 000 t environ, soit entre 120 M€ et 200 M€, pour un prix du colza nouvelle récolte qui oscille autour des 450 €/t actuellement", indique Arnaud Rousseau.
