Approvisionnement
Réduire ou valoriser la variabilité des matières premières ?
Agroécologie, demande consommateurs, goûts nouveaux... Cela nécessite de revoir, potentiellement, l’ensemble de la chaîne de valeur, du champ au produit fini.
Agroécologie, demande consommateurs, goûts nouveaux... Cela nécessite de revoir, potentiellement, l’ensemble de la chaîne de valeur, du champ au produit fini.
Pour la 70e édition des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Lille, une conférence a traité, le 16 octobre, du vaste sujet de la satisfaction des marchés avec, en toile de fond, la variabilité des matières premières.
Les associations variétales de différents blés, tout comme les associations céréale/légumineuse, présentent un certain nombre d’avantages à l’aune de la transition agroécologique, ont expliqué Marie Hélène-Jeuffroy, directrice adjointe de la division Environnement et Agronomie à l’Inra, et Marianne Le Bail, professeur au département Sciences et Ingenierie agronomiques à AgroParisTech.
La diversité des systèmes de culture et la variabilité des matières premières permettent dans certains cas une baisse ou une meilleure maîtrise des maladies et adventices, ou l’augmentation du rendement à l’hectare… L’émergence de cette diversification des systèmes interroge aussi la politique de contractualisation entre amont et aval de la filière. Reste qu’en blé, « la demande de variétés pures de la majorité des meuniers entrave le développement des associations de variétés, qui permettrait de réduire les fongicides », selon les chercheuses.
S’adapter à un taux de protéines limité
Une autre approche apparaît : innover dans le process de transformation pour s’adapter aux contraintes de production. Mais, dans le cas du blé et de son taux de protéines, « le changement des normes de qualité marchande supposerait soit une évolution du procédé de panification à l’échelle mondiale, soit un repli de la production sur un marché local », confirment-elles. La diversification des modes de culture et des produits à transformer suggère que les acteurs de la filière travaillent ensemble et partagent leurs informations.
Camille Michon, présidente du centre Inra Ile-de-France-Versailles-Grignon, a présenté les changements de process induits dans le cas d’une association céréale/légumineuse avec l’exemple d’un cake mixant farine de blé et de pois.