Afflux de produits ukrainiens dans l'est de l'UE : que propose la Commission européenne ?
La Commission européenne a mis sur la table deux mesures importantes pour sortir la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie de la crise que traversent leurs agriculteurs, confrontés à d'importantes importations de produits ukrainiens à bas prix depuis de nombreuses semaines.
La Commission européenne a mis sur la table deux mesures importantes pour sortir la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la Bulgarie de la crise que traversent leurs agriculteurs, confrontés à d'importantes importations de produits ukrainiens à bas prix depuis de nombreuses semaines.
Suite aux récentes décisions politiques unilatérales de certains pays de l'est de l'UE limitrophes de l'Ukraine, la présidente de la Commission européenne a indiqué le 19 avril dans une lettre adressée aux dirigeants de la Pologne, de la Hongrie, de la Slovaquie et de la Bulgarie qu’un second paquet de soutien financier (100 M€) à leur destination était en préparation à Bruxelles. Une aide supplémentaire qui vient s'ajouter aux quelques 56,3 millions d'euros alloués aux agriculteurs affectés par cet afflux de grains d'origine ukrainienne, suite à une réunion des ministres de l'Agriculture de l'UE le 20 mars. La Pologne, la Hongrie, la Bulgarie et la Slovaquie, du fait de leur proximité avec l'Ukraine, pourront ajouter à ces aides des fonds nationaux à hauteur de 200% de l'aide reçue de Bruxelles.
En plus de cette aide d'ordre financière, la Commission européenne a également prévu, la mise en place dans les jours prochains des mesures de sauvegarde d’urgence conformément au règlement sur les mesures commerciales autonomes. Celles-ci auront vocation à n'autoriser dans ces pays, que le seul transit de certaines importations de produits agricoles ukrainiens - blé, maïs, tournesol et colza - destinées aux autres États membres de l’UE et aux pays tiers (Afrique du Nord, Moyen Orient, Asie).
« Étant donné son caractère exceptionnel, cette mesure ne sera pas soumise à l’approbation des États membres et sera appliquée jusqu’au 30 juin, le temps de réduire les stocks de céréales bloqués dans les silos », a expliqué un haut fonctionnaire de l’UE, selon Agra Presse. « Cette réponse européenne impose à la Pologne, à la Hongrie, à la Slovaquie et à la Bulgarie de retirer immédiatement leur interdiction prise unilatéralement, d’importer des produits agricoles ukrainiens », a prévenu ce même fonctionnaire.
« Cette réponse européenne impose à la Pologne, à la Hongrie, à la Slovaquie et à la Bulgarie de retirer immédiatement leur interdiction prise unilatéralement, d’importer des produits agricoles ukrainiens »
Ces derniers jours, ces pays avaient chacun leur tour annoncé l'interdiction d'importer des grains ukrainiens sur leur territoire, voire d'autres produits pour certains, après plusieurs mois de transit de produits ukrainien sur leur territoire, entraînant in fine, un alourdissement des marchés locaux et une concurrence particulièrement agressive vis à vis des productions locales. Pour la Commission européenne, il s'agit surtout d'éviter la multiplication de décisions unilatérales, en contradiction avec le droit européen, et de revenir « dans le cadre d'une approche commune européenne », a précisé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.