Céréales - Forte révision à la baisse des stocks d'orge française de fin de campagne 2022/2023 par FranceAgriMer
Les exportations des orges hexagonales ont été significativement revues à la hausse par FranceAgriMer (FAM).
Les exportations des orges hexagonales ont été significativement revues à la hausse par FranceAgriMer (FAM).
Les stocks français de fin de campagne 2022/2023 d’orge ont été drastiquement revus à la baisse par FranceAgriMer (FAM) entre janvier et février 2023. Selon l’organisme public, qui tenait son conseil spécialisé mensuel le 15 février, ils passent de 1,968 Mt à 1,562 Mt d’un mois sur l’autre, soit une baisse de 400 000 t environ ! Toutefois, il s’agit plus d’un rééquilibrage du marché des orges que d’une réelle tension, l’offre hexagonale restant abondante. Le chiffre de 1,562 Mt est plus conforme à la situation habituelle. Rappelons qu'en 2021/2022, il tombait à 1,082 Mt, à 786 000 t en 2020/2021 (très mauvaise année de récolte) et entre 1,3 Mt et 1,5 Mt entre 2017/2018 et 2019/2020.
Cette prévision baissière des stocks nationaux 2022/2023 s'explique par la forte progression des exportations sur pays tiers entre janvier et février 2023, de 350 000 t, à 2,8 Mt. Celles vers les pays membres de l'Union européenne grimpent également, mais de 73 000 t seulement, à 3,113 Mt.
Et ce sont spécialement les récents achats chinois en début d’année 2023 qui ont surpris les opérateurs et les experts de FAM. « Le début de campagne sur la Chine était assez atone. Les Chinois avaient importé 63 000 t en septembre, 44 000 t en août. Puis, tout s’est accéléré en janvier 2023, mois durant lequel 221 000 t ont été chargées (plus haut depuis juillet 2022), et 100 000 t en février. D’autres chargements sont en cours. Nous avons dû prendre en considération ces derniers achats chinois », a détaillé Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FAM. Il précise que le chiffre d’exportation vers pays tiers est conservateur, et pourrait donc être revu à la hausse lors des prochains mois, les opérateurs étant optimistes quant à l'intérêt de l'Empire du milieu.
En blé tendre, les exportations vers les pays tiers ont été révisées à la baisse, passant de 10,6 Mt à 10,45 Mt entre janvier et février 2023, compte tenu de la forte compétitivité des origines mer Noire, spécialement de Russie. Cette dernière se positionne massivement sur la zone Maghreb, notamment l’Algérie et le Maroc, laissant moins de place aux volumes hexagonaux jusqu’à la fin de la présente campagne commerciale. Les stocks de fin de campagne 2022/2023 remontent, passant de 2,329 Mt à 2,464 Mt, essentiellement du fait de la baisse de l'export, sachant que celles vers l’UE reculent également, de 50 000 t, à 6,590 Mt.
Hausse de la demande de la filière bioéthanol
La consommation de la nutrition animale française augmente de 50 000 t entre janvier et février 2023, à 4,4 Mt. Paul Le Bideau, adjoint au chef de l’unité Grains et sucre de FAM, note « un regain de la demande en bioéthanol. Les marges de la filière s’améliorent, justifiant la progression de l'intérêt pour le blé tendre du secteur », qui passe de 1,550 Mt à 1,570 Mt sur la période. Aucun changement n’est à rapporter du côté de la demande de la meunerie.
En maïs, la consommation de la filière bioéthanol gagne 20 000 t, à 500 000 t entre janvier et février de cette année. Mais celle des fabricants d’aliments pour animaux régresse de 50 000 t, à 2,35 Mt. Les exportations sur l’UE grimpent de 100 000 t de leur côté, à 3,069 Mt. Les stocks de campagne commerciale 2022/2023 s'effritent ainsi, passant de 2,302 Mt à 2,233 Mt d’un mois à l’autre.
De bonnes conditions de cultures en céréales d’hiver en France mais…
Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer (FAM), a fait le point sur les conditions de cultures des céréales d’hiver en France le 15 février 2023 : « Pour l’instant, les cultures (blés, orges) sont en très bon état dans l’ensemble. La douceur du mois de février fait que les semis d’orge de printemps sont bien engagés. Attention néanmoins, l’hiver est sec, et il faudra surveiller le niveau des nappes phréatiques lorsqu’il y aura des besoins en irrigation. Il y a également une inquiétude quant à la douceur des températures, qui peuvent engendrer des réservoirs de parasites ».