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Nutrition animale : quel impact de la mauvaise récolte céréalière française sur les fabrications d’aliments ?

La baisse de la collecte de céréales à paille inquiète la Coordination rurale mais les fabricants d’aliments pour animaux restent confiants en termes de volume que de prix.

Si les récoltes de céréales à paille en 2024 qui s'achèvent s’avèrent assez mauvaises en volume, l’alimentation animale devrait être peu impactée.
© Yanne Boloh

La Coordination rurale alerte, dans un communiqué daté du 29 juillet, sur l’impact que la baisse de récolte de céréales à paille pourrait avoir sur les éleveurs, en indiquant que « lorsqu’on travaille avec du vivant, peu importe les mauvais rendements, les éleveurs doivent continuer à pailler et à nourrir leurs bêtes ». L’inquiétude est moins vive au niveau des entreprises de nutrition animale

Le blé français ne devrait pas voir son prix s'envoler

Même si les récoltes en cours (comme dans les Hauts-de-France) ou déjà terminées (plus au Sud) s’avèrent effectivement assez mauvaises en volume, l’alimentation animale devrait être peu impactée. 

Lire aussi : "Moisson 2024 : le point sur la qualité et les rendements en blé tendre et orge par région"

« Il n’y aura pas d’impact sur les cotations car elles se jouent ailleurs », explique François Ryckebusch, président de NutriArche (association des fabricants d’aliments pour animaux du Nord et du Grand Est) et directeur opérationnel d’Uneal Productions animales (Pas-de-Calais). « Si la mauvaise récolte de l'Union européenne vient télescoper d’autres mauvaises récoltes, cela pourrait jouer mais cela n’en prend pas le chemin pour le moment ». 

Le blé français ne devrait donc pas voir son prix s’envoler car les volumes internationaux sont finalement présents avec des récoltes précoces aux Etats-Unis et une production en Russie moins pire qu’anticipé, même si l’Ukraine reste toujours en retrait par rapport à la période d’avant la guerre. 

L'approvisionnement en blé français serait assuré

Même écho pour François Cholat, président du Snia et directeur général de Maison Cholat (Isère). « Même si au final la récolte sera inférieure de 20 à 30 % [à celle de l'an dernier], la France a moins exporté l’an dernier et le report de stocks nous laisse du disponible. Au niveau national, même si la nutrition animale est repartie à la hausse, je ne crois pas à une rupture de matières. Surtout que nous sommes capables d’adapter nos matrices de formulation à la qualité nutritionnelle des céréales comme leur taux protéique, si la qualité sanitaire est au rendez-vous. Nous restons très vigilants. Mais pour l’instant, dans notre collecte qui est presque terminée, nous n’avons pas de problème de mycotoxines. »

Lire aussi : "Alimentation animale : la consommation de la filière volailles retrouve son niveau d'avant grippe aviaire"

Les fabricants d'aliments restent très vigilants sur la qualité du blé fourrager.

La production mondiale de maïs, dont les indicateurs sont bons, devrait aussi contenir les cours du blé, les fabricants d’aliments pour animaux arbitrant entre les deux céréales. Et l’orge ne manquera probablement pas dans l’Hexagone, là encore en raison d’exportations atones. 

Lire aussi : "François Cholat : « Le flou autour du soja non déforestant bloque les marchés de l’alimentation animale »"

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