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Conjoncture
Nutrition animale et marché du lait infantile se disputent le lactosérum

La soif de la Chine pour la poudre de lait écrémé et le lactosérum ont dopé les échanges mondiaux et tiré les prix à la hausse.

En 2011, l’UE à 27 conforte sa position de premier ou deuxième exportateur mondial sur le beurre, les poudres maigres et grasses, et le lactosérum. Néanmoins, la demande des pays émergents change. Ne pouvant rivaliser sur tous les produits l’UE adapte son offre pour conquérir ces nouveaux marchés. Elle est ainsi particulièrement bien positionnée sur le marché de la poudre maigre et du lactosérum.

Le lactosérum, produit prisé de toute part
La demande en lactosérum pour la nutrition humaine s’est développée avec la mondialisation. Le mouvement s’est renforcé il y a une dizaine d’années, et en particulier à partir de 2007. Et cette tendance n’est pas sans effet pour le débouché alimentation animale. Avec cet essor des besoins des pays émergents, les cours du lactosérum se sont envolés. Rien que sur 2011, le cours français s’est apprécié de 20 % ! Le 12 avril 2001, la tonne de lactosérum valait 325€.« Aujourd’hui, les prix pour l’alimentation animale tournent autour de 770-780 €/t, voir 800 €/t, alors que dans l’alimentation humaine, ils peuvent aller jusqu’à 950 €/t. Les producteurs de fromages ont donc tendance à préférer ce débouché » rappelle Didier Bordes, courtier pour la société Copagral. Ce nouveau secteur engendre donc parfois des difficultés pour les fabricants d’aliments du bétail qui peinent à trouver de l’offre. Les éleveurs ont recours à d’autres produits pour arriver à des formulations plus ou moins similaires, comme les protéines de céréales.
C’est notamment la croissance de la demande chinoise qui explique cette tension du marché international du lactosérum. Avec 1,65 Mt, l’UE assure deux tiers de la production mondiale, a rappelé Gérard You, agroéconomiste à l’Institut de l’Elevage, lors d’une conférence le 12 avril. Mais, les droits de douane chinois sur le lactosérum ont été diminués de 6 à 2 % au 1er janvier 2012, ce qui devrait d’autant plus favoriser son importation.
La Chine tire aussi les échanges mondiaux de poudre maigre, avec des importations en hausse de 40 % sur 2011. Le pays privilégie en effet la poudre maigre et le lactosérum importés à ceux fabriqués localement pour alimenter son marché du lait infantile, qui connaît un essor important. Ses achats de poudres ont quadruplé entre 2008 et 2010, passant de 100.000 à 414.000 t.
L’année dernière, la demande internationale de poudre maigre, notamment en Asie, a pu être satisfaite sans problème. L’UE en est devenue le 1er producteur et exportateur mondial, devant les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, grâce à une augmentation de ses ventes de plus de 30 %. L’UE et les Etats-Unis ont quasiment assuré 60 % des échanges internationaux à eux deux avec, respectivement, 520.000 t et 440.000 t. L’Asie de l’Est et du Sud-Est constituent le débouché principal de la poudre de lait écrémé. Elle est d’ailleurs devenue la 2e destination pour les origines européennes, derrière l’Afrique du Nord et devant le Proche et Moyen-Orient et l’Afrique Centrale. La France suit la même tendance. Depuis 2007, ses exportations de poudre maigre ont plus que doublé (+113.000 t), d’après FranceAgriMer.
En parallèle, les exportations européennes de poudre grasse ont diminué de 12 % entre 2010 et 2011, et celles de la France ont reculé de 32.000 t, au profit de la poudre maigre. C’est la Nouvelle-Zélande qui a su se positionner face à la demande chinoise. Elle possède à elle seule 50 % de part du marché mondial.

Un frein potentiel aux exportations

La croissance économique chinoise annoncée à 8,1 % pour le premier trimestre 2012, contre 10 % en 2011 a déçu les opérateurs. Cela pourrait limiter la hausse de la demande en produits laitiers. Et « la situation pourrait évoluer d’ici dix ans lorsque les pays tiers développeront, voire mettront en place leurs propres structures de transformation pour être autosuffisants », anticipe Didier Bordes.

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