Aller au contenu principal

Exportations céréalières
Nord Céréales : la Chine, un client incontournable

Malgré la pandémie de Covid-19, le trafic du terminal céréalier de Dunkerque Port a progressé de 43 % entre les campagnes 2018/2019 et 2019/2020, avec la Chine comme principal client. Une destination, encore plus présente sur la première moitié de l’exercice commercial 2020/2021.

Vue aérienne des installations de Nord Céréales sur le port de Dunkerque.
© Nord Céréales

« Nous sommes très contents de nos résultats sur la première partie de la campagne commerciale 2020/2021. Nous avons de fait exporté 1 480 000 t de céréales du 1er juillet au 31 décembre, dont 1 280 000 t à destination de la Chine », s’est réjoui Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales, le principal terminal agri-agro du port de Dunkerque. Dans le détail, le silo portuaire a expédié, sur la période, 1 230 000 t de blé tendre, 204 000 t d’orge fourragère et 43 000 t d’orge de brasserie. « Sur janvier-juin, les chargements seront moins conséquents que sur la première moitié de la campagne, en raison d’un disponible exportable limité car fortement sollicité jusqu’ici. Et ce, alors que la Chine est toujours présente à l’achat », estime Joël Ratel.

L’Empire du Milieu, vedette de la campagne 2019/2020

La Chine a été une aubaine pour le port dunkerquois. « Nous avons enregistré une bonne campagne 2019/2020, grâce à la Chine », a commenté Joël Ratel. Les exportations de grains de Nord Céréales sur la campagne 2019/2020 se sont élevées à 2 845 194 t (contre 1 619 329 t en 2018/2019), la Chine représentant à elle seule plus de 1 200 000 t chargées (blé tendre et orge). Dans le détail, le silo portuaire dunkerquois a expédié, la campagne dernière, 2 461 154 t de blé tendre (contre 1 304 136 t en 2018/2019), 294 666 t d’orge fourragère (contre 274 135 t), 48 165 t d’orge de brasserie (contre 0 t) et 41 209 t de pulpes de betterave déshydratée (contre 41 058 t).

« La pandémie de Covid-19 a plutôt été bénéfique à nos exportations sur pays tiers, les chargements sur l’Union européenne à partir de notre hinterland ayant été moins élevées qu’à l’ordinaire », explique Joël Ratel.

Des investissements tous azimuts

« En 2020, nous avons installé un dispositif de dépressurisation sur le silo principal, qui permet de capter les poussières et ainsi abaisser le risque d’explosion. Opérationnel en décembre 2020, il représente un investissement de 1,3 M€ », souligne le directeur général de Nord Céréales.

« Cette année, d’importants travaux sont en cours, notamment, avec le recamping [renovation] de la tour PAD, datant de 1966, pour un montant de 4,3 M€ », ajoute Joël Ratel. Il s’agit de l’outil de manutention qui permet de transférer les grains du silo principal vers les silos d’extension. Les travaux viennent juste de débuter et seront normalement terminés en juillet prochain. « Nous allons pouvoir correctement travailler jusqu’à la fin mars, puis l’activité ralentira », précise le dirigeant de Nord Céréales. Un autre investissement correspond à l’électrification du silo principal qui date de 1985. « Les travaux vont s’étaler sur 2021 et 2022, sans gêne sur l’activité. »

Par ailleurs, Nord céréales vient d’acheter un nouveau portique de chargement maritime. D’une cadence de 1 200 t/h, il sera opérationnel en juin 2022, en lieu et place du portique existant, qui présente la même cadence mais qui date de 1985. « Au total, les installations de Nord Céréales présentent une capacité de chargement de 2 200 t/h », souligne Joël Ratel.

Enfin, « Dunkerque Port va reboucher, à partir de 2021, une partie de la darse [entre le quai de Grande-Synthe Est et l’appontement QP2, cf. encadré] et ainsi nous mettre à disposition une plateforme de 9 000 m2. Cette dernière va nous permettre d’installer un nouveau silo de stockage de 49 000 t, opérationnel à partir de 2022 », explique Joël Ratel. Cette opération permettra à Nord Céréales de disposer à terme d’une capacité totale de stockage de 380 000 t.

Des risques d’inondation sur l’hinterland dunkerquois

L’humidité ambiante pourrait pénaliser certaines parcelles dans les « bas champs » (qui se trouvent en dessous du niveau de la mer) de l’hinterland du port de Dunkerque, en raison d’un risque élevé d’inondation. « Cependant, il n’y a rien d’alarmant, le pourcentage de cultures dans cette situation étant peu significatif », tempère Joël Ratel.

Le dirigeant de Nord Céréales rappelle que « cela fait trois ans que le blé tendre cultivé dans la région est de bonne qualité ». Et d’ajouter : « Il faut continuer ainsi pour rester maître de notre destin à l’exportation. »

Dunkerque Port : « un trafic 2020 fortement impacté par la pandémie mondiale »

Le trafic annuel de Dunkerque Port s’est établi à 45,2 Mt en 2020, en net repli de 14 % par rapport à l’année précédente (52,6 Mt). « L’impact de la pandémie de la COVID-19 aura été profond pour la quasi-totalité des secteurs por­tuaires : seuls les trafics de céréales (3,3 Mt, +63 %), de fret Transmanche (607 000 unités, +4 %) et de conteneurs (463 000 EVP, +2 %) restent orientés à la hausse », indique Dunkerque Port dans un communiqué en date du 14 janvier.
Côté investissements, « compte tenu de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19 et de l’anticipation de ses consé­quences sur certains trafics (passagers notamment), Dunkerque-Port a revu à la baisse son budget d’investissements 2020 à hauteur de 21,6 M€, initialement prévu pour 37,7 M€ », souligne la place portuaire. On peut citer, entre autres investissements, le maintien en état du patrimoine pour les ouvrages (quais, écluses, ouvrages fluviaux et mise aux normes du bâti) pour 3 M€, les travaux d’amélioration et de gros entretiens du réseau ferré portuaire pour 1,5 M€, et l’amélioration du système d’information pour 0,5 M€. Pour 2021, le conseil de surveillance a approuvé un budget d’investissements de 51 M€, dont 10 M€ sont destinés au prolongement du Dry-Port, dans le but de favoriser la liaison entre les terminaux et le dévelop­pement de l’intermodalité, et 4 M€ permettront le comblement partiel de la darse entre le quai de Grande-Synthe Est et l’appontement QP2, afin de développer l’activité du port central, dont celle de Nord Céréales.
S’agissant de l’intermodalité, Dunkerque-Port a confirmé, le 13 mars, sa place de premier port multimodal français, « avec l’essor du trafic par canalisations [trafic par pipe] ». Le trafic fluvial (11 % de port modale, contre 12 % en 2018) est en augmentation de 200 000 t sous l’impulsion notamment « de la reprise des exportations de céréales au deuxième semestre ». Le trafic ferroviaire (20 % de part modale, contre 29 % en 2018), « handicapé par une fin d’année difficile », recule de 100 000 t.

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

<em class="placeholder">Epandage de solution azotée dans une parcelle de blé tendre au stade début montaison.</em>
Pourquoi les prix des engrais risquent de flamber à l’horizon 2026

La mise en place d’une taxe sur les émissions de carbone des engrais importés dans l’Union européenne devrait renchérir le…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

Tournesol 2024 : une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Françoise Labalette, directrice adjointe de Terres Univia, tempère le catastrophisme ambiant, rappelant que, si l’année 2024…

<em class="placeholder">champ de blé au Minas Gerais, au Brésil</em>
Le blé sud-américain relève le défi du changement climatique

La disponibilité en eau, le renouvellement variétal et le non-labour sont les atouts dont disposent le Brésil et l’Argentine,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne