Nord céréales : des exportations de céréales en léger retrait en raison de la concurrence de la Russie et de l’Ukraine sur la campagne 2023-2024
Les chiffres de 2023-2024 de Nord Céréales, bien que solides compte-tenu de la concurrence internationale exacerbée (particulièrement en provenance de mer Noire), sont en retrait par rapport aux campagnes précédentes. Et ce, malgré le maintien d’un niveau d’activité soutenu grâce à sa capacité d’exportation.
Les chiffres de 2023-2024 de Nord Céréales, bien que solides compte-tenu de la concurrence internationale exacerbée (particulièrement en provenance de mer Noire), sont en retrait par rapport aux campagnes précédentes. Et ce, malgré le maintien d’un niveau d’activité soutenu grâce à sa capacité d’exportation.
« Malgré des conditions météorologiques difficiles ayant impacté certaines récoltes, Nord Céréales a su maintenir des performances solides, tant en termes de quantité et de qualité », indique Nord Céréales dans un communiqué du 8 novembre. Le chiffre d’affaires du silo portuaire dunkerquois s’élève à près de 15,2 millions d’euros (M€) pour la campagne 2023-2024, en légère hausse sur l’exercice 2022-2023 (14,9 M€), lui-même en croissance de 35 % par rapport à la campagne 2021-2022 (10,9 M€).
Des résultats financiers sous tension
En revanche, le résultat net est quant à lui en forte baisse, atteignant 1,4 M€ en 2023-2024, contre 2,1 M€ en 2022-2023, à comparer aux 0,5 M€ en 2021-2022. La dernière campagne commerciale est présentée comme « une année de résilience et de performance dans un environnement marqué par de nombreux défis économiques et climatiques » par Nord Céréales, grâce à « une gestion rigoureuse des coûts malgré les difficultés rencontrées », indique le terminal céréalier dans un communiqué en date du 8 novembre.
Des exportations dynamiques malgré un environnement compétitif
Le silo portuaire dunkerquois explique que « la moisson 2023 a enregistré des rendements corrects, permettant à l’entreprise de stabiliser ses exportations vers plusieurs marchés stratégiques, notamment la Chine, l’Egypte et le Maroc », et ce, « grâce à une qualité stable et une logistique performante ». Un paramètre primordial à l’heure à l’heure où « les grandes puissances exportatrices, comme la Russie et l’Ukraine, continuent de dominer le marché mondial avec des prix souvent plus compétitifs, impactant les positions historiques des exportateurs européens, dont la France », commente Nord Céréales dans son rapport d’activité 2023-2024.
Le tonnage des exportations de Nord Céréales s’établit à 2,1 Mt en 2023-2024 (1,6 Mt de blé et 0,4 Mt d’orge), contre 2,2 Mt en 2022-2023 (1,8 Mt de blé et 0,4 Mt d’orge), à comparer aux 1,5 Mt en 2021-2022 (1,1 Mt de blé et 0,4 Mt d’orge).
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Consolidation sur les marchés asiatiques et africains
« Nord Céréales a poursuivi son expansion à l’international, consolidant ses positions sur les marchés asiatiques et africain », indique le terminal céréalier. Concernant l’Afrique, ce sont près de 256 500 t qui ont été chargées vers l’Egypte, 146 200 t vers le Maroc et 30 300 t vers l’Algérie. S’agissant de l’Asie, 1,6 Mt ont été expédiées à la Chine et 17 200 t à la Thaïlande. Le solde des exportations céréalières de l’opérateur portuaire, soit 21 000 t ont été dirigées vers l’Europe. En 2023-2024, la Chine était déjà la première destination avec environ 700 000 t, suivie par l’Egypte (environ 510 500 t) et le Maroc (environ 442 100 t). Idem en 2022-2023, avec 1,2 Mt pour l’Empire du milieu, avec le Maroc (99 700 t) et l’Algérie (52 000 t) comme suiveurs.
La Chine comme première destination
Les marchés asiatiques, en particulier la Chine, demeurent des destinations prioritaires en raison de leur demande croissante en céréales de qualité meunière. « La Chine a été un marché clé de la campagne dernière, absorbant une grande partie de notre blé, et pas seulement du blé fourrager comme l’année précédente, mais du blé de qualité meunière, ce qui est très encourageant », se réjouit le directeur général de Nord Céréales, Joël Ratel, dans le rapport d’activité 2023-2024.
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Le Maghreb relégué en seconde position
L’Afrique du Nord, bien qu’ayant réajusté ses cahiers des charges pour s’ouvrir davantage aux blés de la mer Noire, reste un débouché essentiel pour les céréaliers européens, selon Nord Céréales. Et Laurent Bué, président du silo portuaire dunkerquois de préciser : « Nous avons continué à travailler sur d’autres marchés que la Chine, comme l’Algérie et le Maroc, même si le marché algérien est devenu plus difficile à pénétrer en raison de leur nouveau cahier des charges, qui favorise les blés de la mer Noire ». La compétition est de fait de plus en plus féroce pour répondre aux exigences des pays importateurs, comme l’Égypte, l’Algérie et la Chine, qui sont parmi les plus grands acheteurs de blé au monde, rappelle Nord Céréales.