Bunge peut racheter Viterra sous conditions
Le négociant de céréales et d'oléagineux Viterra a promis de céder ses activités en Hongrie et en Pologne dans le cadre du rachat par Bunge, autre grand acteur de négoce des grains.
Le négociant de céréales et d'oléagineux Viterra a promis de céder ses activités en Hongrie et en Pologne dans le cadre du rachat par Bunge, autre grand acteur de négoce des grains.
La Commission européenne a annoncé le 1er août 2024 avoir donné son accord, sous conditions, au rachat de Viterra par Bunge, deux des plus grands négociants internationaux de grains, via un communiqué du 1er août.
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Craintes sur le secteur des oléagineux en Europe centrale
L'opération créera un véritable mastodonte international du commerce et de la transformation de grains, rivalisant avec Cargill ou ADM (Archer Daniels Midland). Afin qu'elle puisse aboutir, Viterra a toutefois été contraint de promettre aux institutions européennes de vendre l'intégralité de ses activités en Pologne et en Hongrie, « et un certain nombre de moyens logistiques liés à ces activités », précise le communiqué. Le média Reuters révélait le 24 juillet qu'il s'agit d'usines de trituration de graines oléagineuses et de raffinage dans ces pays.
« Il est essentiel d’empêcher la concentration du marché dans les chaînes d’approvisionnement agricoles, tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs. Nous craignions que l’opération n’affecte les chaînes d’approvisionnement en graines de colza et de tournesol en Europe centrale, avec des répercussions potentielles dans les secteurs des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des biocarburants. La cession de l’ensemble des activités de Viterra dans le secteur des oléagineux en Hongrie et en Pologne permettra de préserver la concurrence sur ces marchés », s'exprime dans le communiqué Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence au sein de la Commission européenne.
Un mandataire indépendant sera chargé de superviser l'accomplissement des promesses des négociants, ajoute l'UE.
« Nous craignions que l’opération n’affecte les chaînes d’approvisionnement en graines de colza et de tournesol en Europe centrale, avec des répercussions potentielles dans les secteurs des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des biocarburants », indique Margrethe Vestager de la Commission européenne.
Le Canada pas encore convaincu par le rachat de Viterra
Les deux entités sont implantées dans le monde entier, et ont besoin de l'autorisation de divers pays pour conclure l'affaire. Rappelons que les autorités brésiliennes ont par exemple également validé l'acquisition. Ce n'est toutefois pas encore le cas du Canada, qui craint des effets potentiellement anticoncurrentiels sur les marchés des oléagineux (graine et huile de canola). Le gouvernement local devra se prononcer à ce sujet.