Aller au contenu principal

Moisson 2024 – Les mauvaises récoltes coûteraient 0,2 point de croissance annuelle en 2024

Dans sa dernière note de conjoncture de l’année, l’Insee a quantifié les effets de la mauvaise récolte 2024 sur la croissance économique de la France. 

Economistes de l'Insee
Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture de l'Insee, et Clément Bortoli, chef du département de la conjoncture de l'Insee lors de la présentation de la dernière note de conjoncture économique de 2024.
© Thierry Michel

Dans un focus réalisé lors de sa dernière note de conjoncture économique de l’année, intitulée « L’activité suspendue à un regain de confiance » et publiée le 17 décembre, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) attire l’attention sur le rôle de l’agriculture dans la croissance économique nationale de la France (PIB), au regard des aléas météorologiques survenus pendant toute la campagne 2023-2024. 

Lire aussi : Pain et céréales – L’inflation progresse en mars 2024, sur un rythme plus lent

« En 2024, la production de la branche agricole en France reculerait de 3,6 % en moyenne sur l’année, après trois années consécutives de hausse. Cette forte baisse provient principalement de la production végétale (dont les grandes cultures et la vigne, [représentant] chacune un quart de la production végétale), qui représente environ 60 % de la production agricole, et qui se replierait de 6,2 % en moyenne sur l’année (après +5,9 % en 2023) », ont indiqué Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture, et Clément Bortoli, chef de la division Synthèse conjoncturelle. 

Chutes des productions céréalières en 2024

« Les cultures céréalières chuteraient de près de 16 % en 2024, après le rebond enregistré l’année précédente (+7,2 %) ». Notamment, « la production de blé tendre, -27 % en 2024, serait la plus faible enregistrée depuis quarante ans, sous l’effet, d’une part, du net repli des surfaces cultivées (-12 %) dû aux fortes précipitations enregistrées au quatrième trimestre 2023, et d’autre part de la chute des rendements (-17 %) causée par un déficit d’ensoleillement et un excès d’humidité durant le printemps. De même, la production d’orge diminuerait de près de 20 % en 2024, pénalisée par l’important repli des rendements et des surfaces cultivées en orge d’hiver », peut-on lire dans le focus de l’Insee.

Lire aussi : Moisson 2024 : en blé tendre, la plus faible récolte en 40 ans

On notera cependant une production de plantes fourragères en très forte hausse (+16 %), tirée essentiellement par la production des prairies, « la pousse d’herbe ayant été favorisée par les nombreux épisodes pluvieux ». 

Un recul des récoltes moindre qu’en 2016

L’Insee a également cherché à comparer l’accident de 2024 avec d’autres survenus par le passé. « Les années comparables seraient celles de 2016 et de 2003 », a précisé Dorian Roucher. De fait, la baisse de la production agricole annoncée pour 2024, de -3,6 % donc, serait quand même « d’une moindre ampleur que celle observée en 2016 (-5,5 %). La baisse de la production végétale serait un peu moins forte que celle observée en 2016 (-6,2 % contre -7,9 %) : les récoltes de blé tendre (-27 % contre -32,4 %) et d’orge (-20 % contre -20,2 %) se contracteraient à des rythmes proches de ceux enregistrés en 2016 », détaille la note.

En 2025, la branche agricole contribuerait à la hausse annuelle du PIB pour 0,1 point.

En 2025, la branche agricole contribuerait à la hausse annuelle du PIB pour 0,1 point.

Commerce extérieur impacté et rebond potentiel en 2025

Ce repli de la production agricole se reflète dans le commerce extérieur de la France. « Ainsi, les exportations de produits agricoles ont chuté depuis l’été, de -12,4 % au troisième trimestre 2024 par rapport au troisième trimestre 2023), à cause de la forte baisse des exportations de blé tendre et de maïs (de l’ordre de 80 % au troisième trimestre par rapport au début d’année) ».

Baisse de l'ordre de 80 % des exportations de blé tendre et de maïs au 3e trimestre 2024.

Selon Sylvain Heck et Andrea Mencarelli, de l’Insee, la production de la branche agricole « a un potentiel, en 2025, de rebond limité : en supposant un retour à la normale des rendements des cultures végétales, la production de la branche agricole dans son ensemble augmenterait de 2,5 % ». À titre de comparaison, elle avait rebondi en 2017 de +3,4 % après avoir reculé de 5,5 % en 2016, du fait du fort redressement de la production végétale (+6,2 %) ».

En termes de participation à la croissance nationale en 2025, la branche agricole contribuerait à la hausse annuelle du PIB pour 0,1 point de PIB, selon l’Insee.

Les plus lus

Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, lors de l'assemblée générale du 12 décembre 2024 à Orléans.
Axéréal opère des transformations structurantes

Le groupe coopératif Axéréal a tenu sa réunion d’information annuelle le 12 décembre 2024 à Orléans. Bilan et perspectives.

navire à quai devant des silos de grains de Sénalia sur le port de Rouen.
FranceAgriMer corrige en baisse de 400 000 t les exportations de blé tendre vers les pays tiers

Le rythme des exportations françaises de blé tendre et d’orge pour la campagne commerciale 2024-2025 reste insuffisant. La…

Le soja présente des prix plancher en raison d'une offre sud-américaine pléthorique

Le retour en force des tourteaux de soja argentins en Europe acté en 2024 devrait en effet se reproduire en 2025 en mode XXL.…

Graphique de l'évolution du prix du blé bio sur la période 2021-2024
Moisson 2024 - La météo et les déconversions font plonger la collecte française de blé tendre bio

FranceAgriMer a présenté le bilan prévisionnel des céréales issues de l’agriculture biologique pour la campagne 2024-2025,…

Graines de soja 2024-2025
L’USDA surprend avec une baisse des rendements de soja aux États-Unis

Le département états-unien à l'Agriculture (USDA) a rendu son verdict le 10 janvier dans son premier rapport de 2025, avec un…

Martín Biscaisaque, céréalier et président de la filière argentine du blé (Argentrigo), à Buenos Aires.
Des exportations d'orge brassicole argentine en retrait sur le marché brésilien

La qualité médiocre des lots d’orge récoltés ces jours-ci en Argentine retarde et limite les embarquements de grains destinés…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne