COTidienne

Marché des céréales du 6 février 2025 - Les prises de bénéfice font baisser les prix des céréales sur les marchés mondiaux

Les prix des principaux contrats à terme ont reculé ce mercredi 5 février 2025 sur le blé et le maïs, tant sur le CBOT que sur Euronext. Avec quelques nuances dans le temps : autant le blé US a cédé du terrain sur toutes les échéances, autant le blé européen a reculé sur le rapproché tout en se redressant sur les échéances de nouvelle campagne. A l’inverse, le maïs outre-Atlantique baisse sur mars mais se redresse ensuite alors que la graine jaune cotée en Europe baisse sur toutes les échéances. Les prix sur les marchés physiques hexagonaux ont également reculé en blé tendre, en orge fourragère et en maïs.

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Globalement, les opérateurs ont jonglé entre prises de profits après les hausses des séances précédentes, inquiétudes sur le commerce mondial même si certaines interrogations ont trouvé leur réponse au bras de fer lancé par le président états-unien sur les tarifs douaniers et toujours la météorologie en Amérique du Sud.

Aux États-Unis, les prix hauts actuellement et l’entrée en vigueur prochaine de la limite à l’exportation des origines russes ont pesé sur le marché. Tout ceci combiné avec une tendance à la baisse du dollar qui pourrait favoriser les exportations étas-uniennes même si la demande n’est pas au rendez-vous depuis le début de campagne. L’idée générale est que même si le flux exportateur ukrainien ralentit, les producteurs étas-uniens en profiteront peu car les volumes manquants seront plutôt fournis parles origines Argentine et Australie selon certains observateurs spécialisés. Les opérateurs gardent toujours un œil sur les conditions météorologiques en Europe, en Inde, en Russie et en Ukraine. Par ailleurs, la Chine a annulé pour 600 000 t de blé de commandes, majoritairement australien, en raison d’une production domestique plus importante réduisant ses besoins à l’international, selon deux sources qualifiées et rapportées par Reuters. Selon le dernier bilan du bureau étranger de l’agriculture (FAS) des États-Unis, daté du 4 février, la production de blé, d’orge et de maïs pour la campagne 2024/2025 devrait se contracter en Turquie, en raison de conditions climatiques plus sèches d’une année sur l’autre. Ceci devrait faire reculer les stocks de fin de campagne en blé et en orge mais pas en maïs. Le gouvernement turc a aussi mis en place un programme pour inciter les agriculteurs à semer des variétés moins consommatrices d’eau. En Europe, ce sont les achats techniques et les conditions climatiques qui ont attiré l’attention des opérateurs. Le manque de dynamisme à l’exportation pénalise l’origine France. A noter que mardi, les fonds étaient acheteurs sur le CBOT en blé comme la veille. Dans son rapport hebdomadaire de positions des traders d'Euronext, au vendredi 31 janvier 2025, les opérateurs financiers ont diminué leur position nette courte sur le blé (d'environ 42 100 lots) pour atteindre environ - 103 300 lots.

En blé dur, les cours ont progressé de 20 €/t en quatre semaines sur la Bourse de Foggia (classe Fino). En outre, le spécialiste Spiga Dorata estime que les importations « massives » de l’origine Canada par l’Italie vont se poursuivre pendant la première quinzaine de février.

Les acteurs du marché du maïs, effectuant quelques prises de bénéfices, scrutaient également la météorologie, notamment sud-américaine avec enfin des pluies, qui sont jugées positives du côté argentin mais plutôt négatives au Brésil. En Argentine, en l’absence de pluies. Certains observateurs rapportent que certaines feuilles de maïs commencent à virer au jaune alors qu’elles devraient être encore verte à cette date. Un analyste de la Bourse de Buenos Aires estime que si les pluies attendues sont suffisantes, la récolte de maïs pourrait néanmoins n’atteindre que 45 Mt et que l’absence ou l’insuffisance de pluie pourrait couter 5 Mt supplémentaires de perte, soit une récolte qui pourrait friser les 40 Mt. Au Brésil, les semis pour la seconde récolte ont enfin pu progresser, notamment au Parana (28 % réalisés contre 9 % la semaine passée, bien au-dessus de la moyenne 5 ans mais juste derrière le niveau – 29 % - de l’an passé).

Le marché intégrait aussi des appels d’offre internationaux et une vente états-unienne. Mardi, les fonds sur le CBOT étaient acheteurs en maïs (plus de 10 000 lots) comme la veille. Dans son rapport hebdomadaire de positions des traders d'Euronext, au vendredi 31 janvier 2025, il apparaît que les opérateurs financiers ont augmenté leur position nette longue sur le maïs (d'environ 1 600 lots) pour atteindre environ 2 700 lots. Par ailleurs, au 31 janvier 2025, la production hebdomadaire d’éthanol US a progressé à 1,112 millions de barils par jour (+ 97 000 versus la semaine précédente) et les stocks cumulés ont augmenté à 26,412 millions de barils (+ 690 000 comparé à la semaine précédente).

Les cours du pétrole ont baissé mercredi, « les opérateurs restant attentistes aux moindres développements de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine » selon l’AFP. Par ailleurs, les stocks de pétrole ont enregistré une progression surprise pendant la semaine terminée le 31 janvier, selon des informations publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie :  les réserves commerciales de brut ont augmenté de 8,7 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une hausse d'environ 1,9 million. La parité €/$ s’est établi à 1,041 contre 1,0379 la veille.

La Banque d’Angleterre doit statuer sur sa politique monétaire. En France, le budget 2025 a été adopté par l'Assemblée nationale et doit repasser, pour adoption définitive, au Sénat jeudi.

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Fondamentaux :

• Turquie, blé, production : vue à 19 Mt pour 2024/2025 versus 21 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, orge, production : vue à 7 Mt pour 2024/2025 versus 8 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, maïs, production : vue à 7,1 Mt pour 2024/2025 versus 8,4 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, blé, exportations : vues à 7 Mt pour 2024/2025 versus 9,99 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, orge, exportations : vues à 450 kt pour 2024/2025 versus 77 kt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, maïs, exportations : vues à 600 à kt pour 2024/2025 versus 2,504 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, blé, stocks fin de campagne : vus à 2,8 Mt pour 2024/2025 versus 5,3 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, orge, stocks fin de campagne : vus à 367 kt pour 2024/2025 versus 1,687 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Turquie, maïs, stocks fin de campagne : vus à 769 Mt pour 2024/2025 versus 769 kt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, blé, production : vue à 22,9 Mt pour 2024/2025 versus 22,97 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, orge, production : vue à 5,9 Mt pour 2024/2025 versus 6,109 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, maïs, production : vue à 24,6 Mt pour 2024/2025 versus 32,5 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, blé, exportations : vues à 15 Mt pour 2024/2025 versus 16 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, orge, exportations : vues à 2,6 Mt pour 2024/2025 versus 2,481 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, maïs, exportations : vues à  19,6Mt pour 2024/2025 versus 29,48 Mt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, blé, stocks fin de campagne : 591 kt pour 2024/2025 versus 301 kt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, orge, stocks fin de campagne : 6,444 Mt pour 2024/2025 versus 6,831 kt en 2023/2024 (source : FAS)
• Ukraine, maïs, stocks fin de campagne : 722 kt pour 2024/2025 versus 714 kt en 2023/2024 (source : FAS)

Commerce international :

• États-Unis, maïs, vente à l’exportation : 330 000 t vers le Mexique sur la campagne 2025/26 (source : USDA)
• Algérie, maïs, appel d’offres : 240 000 t (source : Office algérien des céréales)
• Algérie, orge fourragère, appel d’offres : 35 000 t (source : Office algérien des céréales)
• Corée du Sud, maïs, appel d’offres :  140 000 t (source privée)

Bulletin Céré’Obs de FranceAgriMer :
(semaine 48, du 26 novembre au 2 décembre 2024)