COT'Hebdo Céréales
Marché des céréales du 29 janvier au 5 février 2025 - Les conditions de culture en Russie et en Amérique du Sud soutiennent les prix
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 29 janvier et le 5 février 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 29 janvier et le 5 février 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Les prix du blé tendre sur le marché physique français ont reculé entre le 29 janvier et le 5 février.
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À Chicago, les cours du blé ont progressé sur la semaine avec le soutien du report des taxes douanières par Donald Trump. Par ailleurs, les expéditions de blé marquent le pas en Russie en janvier. Les prix FOB du blé russe ont augmenté et l’origine française devient plus attractive. Pour autant, le blé français fait face à d’autres concurrents agressifs avec la Roumanie, le Bulgarie et l’Argentine.
Globalement, le marché céréalier est calme en raison du renchérissement des contrats sur Euronext en début de période, qui a fait fuir les acheteurs. Sur la fin de période, la tendance s’est inversée avec des prix qui ont eu tendance à reculer. Cependant des affaires se traitent tout de même, notamment pour des compléments et des besoins spécifiques de la part des utilisateurs. La demande est donc présente, dans certaines régions, même si les vendeurs ne sont pas forcément au marché. Côté primes, elles sont plutôt en légère baisse sur le portuaire mais stables sur l’intérieur. Dans certains bassins, on commence à voir aussi des prises de position pour la récolte 2025, en particulier sur le blé fourrager, mais pas partout. Sur cette nouvelle récolte, les prix sont plutôt à la hausse. La semaine a été active en blé tendre en zone Grand Est, avec des consommateurs en alimentations animale et humaine aux achats, à la fois sur la récolte 2024 mais aussi 2025. Concernant les prix, les bases blé restent tenues.
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La navigation sur la Moselle est revenue à la normale
Les coûts du fret fluvial sur le bassin de la Seine n'ont pas évolué entre le 29 janvier et le 5 février. Concernant l’exportation sur l’intracommunautaire, des chargeurs effectuent du dégagement de blé et de maïs vers la Belgique, sur des volumes d'affaires limités. L’activité à destination du port de Rouen est en revanche toujours atone. Les perspectives à l’exportation sur la fin de la campagne manquent de visibilité quant à la demande mondiale, notamment de la part de la Chine et de l’Algérie.
Les coûts de fret sur le Rhin n'ont quant à eux pas évolué sur la semaine. Rien est à signaler en termes de navigation.
« La navigation sur la Moselle internationale a officiellement pu reprendre le samedi 1er février 2025 suite à la remise en service de l’écluse de Müden, endommagée le 8 décembre dernier par un bateau de marchandise qui a heurté la porte de l’ouvrage », a indiqué Voies navigables de France dans un alerte publiée le 4 janvier. Des éclusages tests ont eu lieu à partir du jeudi 30 janvier. « Les premiers bateaux naviguent déjà vers le sud de l’itinéraire jusqu’à Neuves-Maisons et devraient pouvoir repartir chargés en fin de semaine », précise l’établissement public.
Par ailleurs, le port de Strasbourg a enregistré en 2024 un trafic global en légère progression, porté par l’activité ferroviaire avec le maintien du trafic fluvial. Le transport massifié de marchandises par le fer et le fleuve s’est élevé à 7,30 Mt l’an dernier, soit en hausse de 1,1 % par rapport à l’année précédente, selon les chiffres diffusés le 28 janvier. Dans le détail, le transport fluvial est passé de 6,21 Mt à 6,25 Mt d’un an sur l’autre (+0,7 %) et le transport ferroviaire sur les rails du port de Strasbourg de 0,97 Mt à 1,00 Mt, soit une croissance de 3,4 % « s’expliquant notamment par une politique volontariste de report modal [du camion] au profit des modes massifiés que sont le fluvial et le ferroviaire », précise les autorités portuaires. Le tonnage de produits agroalimentaires et sylvicoles acheminés par la voir d’eau a augmenté de 2,9 %, à 1,36 Mt, quand celui des engrais et autres produits chimiques a grimpé de 9,4 %, à 0,28 Mt. L’année 2024 a été marquée par l’approbation du Projet stratégique 2024-2028, « une feuille de route ambitieuse » dont l’objectif est de positionner le port de Strasbourg comme « le grand port français du Rhin, le plus européen des ports français ». Parmi les quatre axes majeurs se trouve le développement de la multimodalité, qui comprend notamment la restructuration et la modernisation du réseau ferré portuaire et l’amélioration de ses connexions avec le réseau ferré allemand. Déjà en 2024, « de gros travaux auront permis de pérenniser et de renforcer une infrastructure ferroviaire vieillissante, à Strasbourg et à Marckolsheim pour un montant de 5 M€, dont le cofinancement par la région Grand Est est en cours d’instruction », précise les autorités portuaires.
La rédaction
Maïs
La météo en hémisphère sud soutient les prix
Les prix du maïs sur le marché physique français se sont repliés entre le 29 janvier et le 5 février.
À Chicago, les prix ont enregistré de légères pertes. Le marché a profité du report des taxes douanières pour progresser après des baisses en fin de semaine dernière. La météo dans l’hémisphère sud continue de soutenir les cours du maïs, avant le rapport USDA du 11 février.
Beaucoup de vendeurs sont présents sur le marché. En région Grand Est, on a cassé les résistances du 220 €/t, qui est devenu le support fort, précise un courtier. Nous sommes maintenant à 225 €/t en récolte 2024, avec des volumes marqués. Le FOB Rhin profite aussi des faibles volumes des pays de l’est et du retard des semis au Brésil.
Orge fourragère
Activité réduite en qualité fourragère
L’orge fourragère sur le marché physique français s’est dépréciée entre le 29 janvier et le 5 février. Le marché est très calme avec un peu de demande mais peu d’offres. La semaine a été particulièrement active en zone Grand-Est, avec une consommation feed-food aux achats, sur les deux récoltes. Concernant les prix, les bases orge restent tenues.
Orge de brasserie
Tendance haussière
Les prix des orges de brasserie ont globalement suivi une tendance haussière sur le marché physique français entre le 29 janvier et le 5 février. L’activité est très réduite. Côté cultures, dans le Grand-Est, cela fait 3-4 jours qu’il ne pleut pas ; il faudrait encore une huitaine de jours sans averse pour que les sols ressuient et permettent des semis dans de bonnes conditions. Mais il n’y a pas d’urgence dans l’absolu, les ensemencements pouvant attendre le mois de mars.
Blé dur
Pas d’évolution
Les prix du blé dur sur le marché physique français ont progressé entre le 29 janvier et le 5 février. L’activité est restée calme avant le colloque Arvalis sur le blé dur de ce jour.
Autres céréales
Évolution contrastée
Les cours de l'avoine blanche ont reculé entre le 29 janvier et le 5 février, à l'image du triticale. Pour l'avoine noire, la tendance est plutôt haussière. Les seigles meunier et fourrager demeurent incotés.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Mauvaises conditions de culture en Russie.
- Évolution de l’euro face au dollar, attendue comme volatile.
- Concurrence à l’export avec la Roumanie, la Bulgarie et l’Argentine.
- Dégâts causés par le gel aux États-Unis.
Orges
- Recul de la demande en portuaire.
- Exportation au Moyen-Orient.
- Demande chinoise, anormalement absente à cette époque.
- Conditions de culture humides en France.
Maïs
- Conditions de culture en Argentine et au Brésil.
- Dynamique des exportations états-uniennes.
- Qualité des maïs français avec les mycotoxines.
- Rapport USDA sur l’offre et la demande agricoles mondiales, à paraître le 11 février.
Mikaël Juchet