Politique agricole
Quelle place pour la luzerne déshydratée dans la nouvelle PAC ?
A l’occasion de l’assemblée générale de La Coopération agricole Luzerne de France qui regroupe la totalité de la filière luzerne déshydratée française, son président Eric Masset a insisté sur les valeurs environnementales de cette production.
A l’occasion de l’assemblée générale de La Coopération agricole Luzerne de France qui regroupe la totalité de la filière luzerne déshydratée française, son président Eric Masset a insisté sur les valeurs environnementales de cette production.
Réunis en assemblée générale pour la première fois depuis la pandémie le 27 avril, les déshydrateurs de luzerne confirment l’avancement de leur projet Luzerne 2026 lancé l’an dernier : ils visent en effet la réduction des deux tiers de leurs émissions de gaz à effet de serre entre 2012 et 2025 avec déjà de bons résultats grâce, d’une part, au préfanage de la luzerne avant son entrée dans les tambours de déshydratation et, d’autre part, à la transition énergétique vers la biomasse réalisée déjà à 90 %.
Autre objectif en bonne voie, la reconnaissance de l’impact positif de la culture, qui nécessite peu voire pas d’intrants, sur la biodiversité (illustrée par le projet Apiluz qui laisse des bandes non fauchées dans les parcelles), l’eau et l’empreinte carbone.
« Nous avons su identifier très tôt les enjeux majeurs qui se présentaient à nous : c’est ce qui fait la force de Luzerne de France, c’est aussi ce qui a permis de positionner la luzerne favorablement dans la nouvelle Politique agricole commune (PAC) qui débutera en 2023 », se félicitait Eric Masset dans son rapport d’orientation.
La reconduction de l’aide couplée à la production de luzerne déshydratée qui intègre la ligne ‘grandes cultures’, le dispositif d’écorégime, le renforcement de la conditionnalité avec une culture qui permet de réduire l’obligation de surfaces non productives… sont autant d’avantage pour cette filière.
Sur ce dernier point, Eric Masset aimerait que l’objectif d’augmentation des surfaces non productives soit reportée en raison des conditions actuelles sur les marchés de matières premières. « D’aucuns diront que c’est le retour de la jachère et l’on peut s’interroger, à la vue de l’actualité récente, sur le bien-fondé de maintenir un tel dispositif alors que le monde traverse une crise sans précédent qui le menace de famines dans nombre de ses régions. Nous aurons ce débat, mais pour avoir rencontrer la Commission européenne pas plus tard que la semaine passée, il n’est pas d’actualité », a t il souligné.