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Agriculture biologique
L’origine bio française a le vent en poupe

L’Hexagone va-t-il produire suffisamment de grandes cultures bio en 2018 pour répondre à une demande en plein boom de l’origine France ? Malgré l’élan de conversions, les achats hors frontières risquent de perdurer.

© Isabelle Marandel - La Dépêche Le Petit Meunier

Émise par les filières meunerie, huilerie et nutrition animale bio, cette exigence du 100 % français répond à l’appel des distributeurs, qu’ils soient spécialisés comme Biocoop ou généralistes comme Carrefour. Leur souci est d’attirer une frange de consommateurs soucieux de traçabilité et de relocaliser leurs achats alimentaires. « L’objectif est aussi de sécuriser au maximum les approvisionnements, pour garantir une filière bio la plus crédible possible », rappelle Gérard Michaut, président de l’Agence bio et producteur de céréales et oléoprotéagineux sur 130 ha depuis 2001 dans l’Yonne. Selon les derniers chiffres de l’Agence bio, parus en février, le rythme soutenu des conversions est en train de réduire l’écart entre la croissance de la demande et la disponibilité en grains bio français. « Mais il faut continuer à maintenir cet élan, sinon les achats extérieurs devront perdurer », et avec eux, les risques d’introduire de la marchandise douteuse, susceptible de dégrader la confiance des consommateurs. Actuellement, les importations sont évaluées à 62 000 t en blé meunier (origine Allemagne, Roumanie, Ukraine…), en baisse d’environ 15 % par rapport à l’an dernier.

Bond des conversions

Selon les experts, les conversions devraient se tasser. En 2017, le nombre de conversions à dominante Grandes cultures a encore bondi de 20 % pour concerner 5 182 fermes, implantées surtout en Occitanie – le Gers notamment – mais aussi en Nouvelle-Aquitaine, Pays-de-la-Loire et Bourgogne-Franche Comté. En 2018, les surfaces en rotation d’espèces grainières – céréales et oléoprotéagineux – certifiées bio vont titiller les 358 000 ha, dont 80 000 ha environ en blé tendre. « Nous sommes plutôt sereins pour nos approvisionnements, pour lesquels nous privilégions la contractualisation avec nos fournisseurs-partenaires », explique Jean-Louis Dupuy, dirigeant de la minoterie Dupuy Couturier, dont les 30 000 t de blé bio écrasées sont entièrement françaises. « Notre pari est tenu, et nous sécurisons nos filières », souligne-t-il. Selon FranceAgrimer, les utilisations en meunerie pour cette campagne ont progressé de 14 % comparées à la précédente. Et même si, en février 2018, on note un léger ralentissement, cela n’affole personne. De nouvelles gammes bio déferlent sur le marché, comme celles lancées par le groupe Soufflet. Reste à savoir si elles seront d’origine tricolore…

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