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Affichage environnemental
L’harmonisation des critères est nécessaire

« Nos industries sont peu génératrices de carbone », assure François-Christian Cholat, dirigeant de GAIC, entreprise de nutrition animale. Une affirmation basée sur les résultats des travaux menés par la mission développement durable créée en 2009 par la profession. Cette dernière a déjà établi l’indice carbone de 95 % des matières premières incorporées, indiquait le fabricant lors de la table ronde de l’AG du Snia consacrée au développement durable, le 4 juin au Mans. En ligne de mire : l’obligation, à terme, d’un affichage environnemental des produits de grande consommation.

Le prix, un frein au développement durable
    L’indice carbone des matières premières peut être utilisé en formulation. Mais « plus on intègre de critères environnementaux, plus le prix du produit augmente et cela de manière exponentielle », indique François-Christian Cholat. Or, comme le souligne François Sénétac, représentant de l’AFOC (association nationale de consommateurs de Force ouvrière), en ces temps de crise, « après avoir payé leur loyer et s’être aquittés de leur facture énergétique, le soucis numéro un des consommateurs est de se nourrir... et au moindre coût. » Une donnée confirmée par Magali Bocquet de la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), qui indique que si 86 % de la population se dit très intéressée par le développement durable, elle conditionne ses actes d’achat à un surcoût modéré. Magali Bocquet souligne néanmoins que l’intérêt des consommateurs dépasserait l’effet de mode : ils auraient une bonne appréhension de l’affichage écologique. « La façon dont l’information sera délivrée » dans la multitude de logos et labels sera aussi primordiale, indique Magali Bocquet, qui invite à ne pas avancer trop vite pour que le consommateur puisse s’approprier cet étiquetage. Autres freins : le manque de données publiques et la nécessité d’affiner des critères. Les adhérents du Snia aspirent à ce sujet à « l’adoption d’une méthodologie cohérente et acceptée par tous. » Ils souhaitent aussi une « harmonisation des méthodes de mesure de l’impact des matières premières », en évoquant notamment la problématique des coproduits. Selon la FCD, on s’orienterait vers un affichage multicritères par famille de produits. Les premières expérimentations en GMS devraient intervenir en juillet 2011.

Modérer le déficit protéique

    En amont de la filière, les producteurs aspirent de leur côté à « soufffler un peu », comme l’image Michel Dauton, exploitant et président de la FDESA de la Sarthe. Celui-ci demande à l’Etat et à la société d’accorder au monde agricole « le temps de voir les effets des efforts déjà déployés » au champ. Et de souligner : « Pour un vrai développement durable, il faut aussi s’approvisionner localement. » Pour lui, « le marché peut inciter les agriculteurs à mettre en place des protéines végétales. » Le Snia s’est d’ailleurs engagé à encourager la réduction du déficit protéique français auquel il concourre déjà, notamment en incorporant davantage de coproduits de biocarburants. Il travaille également, en partenariat avec l’Unip, à donner davantage de visibilité au pois (cf.“Le développement durable se conçoit en filière”).
    Autre élément essentiel dans l’approche de durabilité dans la filière, en terme écologique comme économique, puisqu’elle génère des distorsions de concurrence : l’usage des 44 tonnes, toujours non-autorisé. En terme d’émission de carbone, « un aliment coûte moins cher à produire qu’à transporter », regrette François-Christian Cholat. « Espérons que les promesses maintes fois formulées seront enfin suivies d’effets », a commenté Adolphe Thomas, président du Snia.

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