COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Les prix du colza reculent légèrement, malgré le soutien du pétrole
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 5 et le 12 juin 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole) et des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) sur le marché physique français entre le 5 et le 12 juin 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix du colza français ont finalement retrouvé leur niveau du 5 juin, après un pic à 474,50 €/t sur Euronext en fin de semaine dernière. Le marché manquait d’éléments, en attente du niveau de la récolte française et des qualités ; certaines régions rapportant des colza noircis. Agreste s’attend d’ailleurs à une baisse de la production française de 1,2 % d’un an sur l’autre, à 4,2 Mt. Celle-ci devrait surpasser la moyenne quinquennale de 11,5 %. Le Coceral a également révisé en baisse son appréciation de la récolte européenne de colza, estimée à 18,5 Mt, en baisse de 8,2 % d’un an sur l’autre. La récolte roumaine est notamment attendue en forte baisse.
Du côté des Prairies canadiennes, les cours du canola ont progressé, tirés par la hausse des prix du pétrole. Les pluies commencent à s’éterniser et la croissance des plantes nécessite le retour de l’ensoleillement. Les semis sont maintenant quasiment terminés dans les principales provinces productrices.
Les cours des produits du complexe soja états-unien ont peu évolué. Plusieurs ventes de soja à la Chine en nouvelle et ancienne récolte ne sont pas parvenues à soutenir les prix, et ce d’autant plus que la progression du dollar face aux autres monnaies concurrentes pénalise les exportations du pays de l’Oncle Sam. Le rapport de l’USDA n’a pas apporté d’élément nouveau en soja. Les stocks finaux 2024-2025 ont été revus en légère hausse, à des niveaux supérieurs aux attentes du marché. Au Brésil, les opérateurs s’inquiètent du durcissement prévu des règles de crédits d’impôts accordés aux entreprises, qui pourraient pénaliser les exportations. L’association des exportateurs de céréales prévoit d’ailleurs un recul des exportations de soja brésiliennes d’un an sur l’autre. La récolte argentine de soja se termine quant à elle, et la production est déjà engagée à hauteur de 41 %.
La progression des cours du pétrole soutenait ceux de l’huile de palme malaisienne. L’offre devrait être importante en Malaisie, et les exportations devraient progresser compte tenu de la bonne compétitivité de cette huile, même si elles sont pour le moment inférieures aux attentes.
En tournesol, les surfaces ukrainiennes devraient reculer en 2024. Le bilan 2024-2025 s’annonce tendu, et l’on s’attend à ce que les importateurs se tournent plutôt vers les autres huiles végétales.
Sur le marché physique français, les cours du colza ont légèrement reculé, et le marché était peu animé. L’attentisme domine également en tournesol, faute de disponibilités sur l’ancienne récolte et de données sur la nouvelle.
Adèle d’Humières
Protéagineux
Recul des prix du pois fourrager
Les prix des pois et féveroles sur le marché physique français reculent entre le 5 et le 12 juin, en sympathie avec ceux du blé. Les opérateurs sont dans l'attente de la nouvelle campagne. Agreste estime la sole de pois protéagineux à 192 000 ha pour la récolte 2024 (contre 201 000 ha en 2023), en baisse de 8,7 % sur la moyenne quinquennale, celle de féveroles (et fèves) à 78 000 ha (contre 80 000 ha en 2023), en hausse de 6,1 % sur la moyenne quinquennale, et celle de lupin doux à 5 000 ha (idem qu’en 2023), en baisse de 3,1 % sur la moyenne quinquennale.
Tourteaux
Renchérissement en soja
Les prix des tourteaux sur le marché physique français ont progressé en soja entre le 5 et le 12 juin, mais reculé en colza et tournesol. La hausse en soja est à mettre en lien avec le renchérissement du tourteau de soja sur le CBOT. La prime non OGM en tourteau de soja s'élève à 170 €/t, sans évolution par rapport à la semaine dernière.
Issues de meunerie
Repli des cours du son
Les cours des issues de meunerie ont globalement évolué à la baisse entre le 4 et le 11 juin en région Île-de-France, perdant 5 €/t en son fin farine, 10 €/t en son fin pellet et 5 €/t en remoulage demi-blanc. La bonne activité de la meunerie française se heurte à la baisse de la demande : retrait des acheteurs étrangers (couverts sur juin-août) et baisse de la consommation des fabricants d'aliments pour animaux français. Seul le prix de la farine basse stagne, ce produit de niche étant très recherché pour des applications spécifiques.
Les prix du son fin farine en Bretagne ont chuté de 16 €/t entre le 5 et le 12 juin, suivant la tendance du marché francilien mais dans des proportions plus importantes. Les fabricants d'aliments pour animaux ont reformulé leurs recettes d'aliments composés au détriment du son et l'offre meunière est abondante.
Coproduits de l'amidonnerie
Dépréciation des drêches et corn gluten feed
Les prix des drêches sur le marché physique français reculent entre le 5 et le 12 juin. Le marché est très calme. Les acheteurs se focalisent sur le colza et le tournesol.
Les prix du corn gluten feed sur le marché physique français perdent 22 €/t entre le 5 et le 12 juin. Le marché est inactif.
Coproduits laitiers
Cotations sans changement
Sur le marché physique français, une affaire en poudre de lait à destination de l'alimentation animale a été traitée à 2 350 €/t sur le disponible, entre le 6 et le 13 juin. La tendance serait haussière sur les mois d'été.
La cotation de la poudre de lactosérum sur les places hexagonales est de nouveau nominalement reconduite d'une semaine sur l'autre, en l'absence de nouveau contrat. Le marché n'est guère actif en France.
Produits déshydratés
Début de la deuxième coupe en luzerne
Le prix de la luzerne déshydratée en départ Marne n'a pas évolué entre le 5 et le 12 juin. Si les premières coupes de luzerne s'achèvent, les deuxièmes coupes ne font que débuter localement. Il est de fait trop tôt pour se faire une idée de la récolte en termes de quantité et de qualité.
En pulpe de betterave déshydratée, le prix recule légèrement entre le 5 et le 12 juin, autour des 247 €/t. Le marché se détend avec la baisse des prix du blé, mais les acheteurs anticipent un recul plus prononcé des cours et peu d'affaires se concluent. Agreste estime la sole de betterave industrielle à 398 000 ha pour la récolte 2024 (contre 380 000 ha en 2023), en baisse de 2,9 % sur la moyenne quinquennale.
Pailles et fourrages
Des foins à la qualité altérée
Les prix de la paille et des fourrages sur le marché physique français n'ont pas évolué entre le 5 et le 12 juin. Les fourchettes de prix en paille s'expliquent par des différences géographiques et qualitatives. Le marché est calme sur l'actuelle comme la prochaine campagne commerciale. Concernant la récolte 2024, les opérateurs attendent de connaître la qualité de la paille qui sera récoltée avant de s'engager, au vu des averses incessantes qui traversent le pays. Ces dernières ont déjà mis à mal la qualité des foins, qui devront être complémentés pour nourrir correctement le bétail.
Karine Floquet et Adèle d'Humières
À surveiller
Soja
- Conditions de cultures aux États-Unis, pour le moment bonnes.
- Conditions de cultures au Brésil et en Argentine.
- Quid des effets de la nouvelle politique fiscale brésilienne sur la compétitivité de la filière ?
Colza
- Bonnes conditions de cultures au Canada.
- Dynamique de la trituration canadienne.
- Les vendeurs français vont-ils se positionner davantage à la vente ?
- Quelles conséquences les pluies auront sur les cultures en France durant les prochains jours ?
Tournesol
- Les prix semblent se raffermir au départ de l’Ukraine, cela va-t-il durer ?
- Confirmation de la baisse annuelle des surfaces en Ukraine.
Kévin Cler