COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Les prix du colza poursuivent leur ascension, portés par des fondamentaux haussiers
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 18 et le 25 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 18 et le 25 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix du colza ont nettement progressé entre le 18 et le 25 septembre sur Euronext et le marché physique français, dans le sillage du soja états-unien, de l’huile de palme malaisienne, du canola canadien et du pétrole. Les cotations du tournesol hexagonal ont également gagné du terrain.
Sur le marché mondial, le renchérissement du soja sur le CBOT s’explique en partie par la confirmation du CIC d’une production et d’une consommation à des niveaux record. La Chine pourrait importer des quantités finalement équivalentes à celles de l’an dernier alors que les exportations des États-Unis et du Brésil sont prévues en hausse. En huile de palme, l’Inde devrait opérer d’importants achats pour préparer le festival de Diwali, alors que la tendance est globalement haussière sur le segment des huiles végétales, en raison d’une forte demande mondiale, notamment chinoise. En canola, les moissons au Canada sont ralenties par la pluie. Quant aux prix du pétrole, ils ont augmenté à la suite de l’annonce d’une relance monétaire en Chine et des craintes d’un conflit croissant au Moyen-Orient.
En France, certains colzas récemment semés ont du mal à pousser, notamment en nord Bourgogne. En tournesol, les moissons vont être très étalées, et certaines parcelles, en fleurs à la mi-septembre, pourraient ne pas être récoltées, selon Terres Inovia. De plus, la présence du sclérotinia risque localement d’impacter négativement les récoltes. Le soja dans le Sud-Est est difficilement récoltable en raison des pluies.
Sur le marché physique français, si la demande en colza et tournesol est présente, l’offre est absente, en raison d’une rétention en culture. Les agriculteurs attendent, par exemple, que le contrat à terme Euronext atteignent 500 €/t pour se positionner à la vente. Le marché du soja dans le Sud-Est est inactif, faute de combattants.
Karine Floquet
Protéagineux
Cours en retrait
Les prix du pois fourrager sur le marché physique français ont décroché entre le 18 et le 25 septembre. Ceci en raison de la dégringolade des valeurs du pois jaune. La demande est très réduite, tout comme l’offre. Ainsi, donner des prix précis reste complexe, sachant que des valeurs différentes à celles affichées ont été rapportées.
Tourteaux
Repli tarifaire
Les cours des tourteaux sont en recul entre le 18 et le 25 septembre, de façon plus marquée en soja. La hausse de l’euro face au dollar permet d’abaisser le coût des importations libellées en dollars. Un courant d’affaires est rapporté, et des vendeurs ressortent sur des périodes de livraison prévues en 2025. Le marché reste dans l’attente de l’application de la réglementation européenne sur le soja non déforestant (RDUE). En tourteau de colza, les cours ont également reculé. Notons la petite hausse des valeurs en tourteaux de tournesol. La prime en tourteau de soja non OGM a reculé, d’une semaine sur l’autre, pour atteindre 202 €/t sur septembre-décembre et 205 €/t sur janvier.
Issues de meunerie
Statu quo en son
Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France n'ont pas évolué entre le 17 et le 24 septembre. L'activité meunière s'est stabilisée. En pleine phase de reformulation de leurs recettes d'aliments, nombre de fabricants d'aliments pour animaux étaient néanmoins absents du marché pour participer au Space à Rennes.
En Bretagne, les prix du son fin farine n'ont pas évolué entre le 18 et le 25 septembre, le marché maintenant son équilibre entre offre et demande. Les transactions ne sont pas pléthoriques. En départ Isère, les prix du son ont gagné 5 €/t d'une semaine sur l'autre, un intérêt acheteur apparaissant sur un marché sans vendeur.
Coproduits de l’amidonnerie
Faible baisse en drêche de blé
Les cotations de la drêche de blé ont décru très succinctement entre le 18 et le 25 septembre, en sympathie avec le blé tendre. Celles de la drêche de maïs ont évolué en ordre dispersé: en hausse en France, et en baisse au départ de la Belgique. La raison est simple : le produit hexagonal a suivi la tendance imprimée par le marché à terme européen de la graine jaune, alors que le produit importé depuis la Belgique a suivi la tendance imprimée par le repli observé du maïs à Chicago. Ajoutons à cela le renforcement de l'euro face au dollar, qui abaisse le coût des importations.
Les cotations du corn gluten feed à Lestrem a décroché d'une édition à l'autre, de 4 €/t.
Coproduits laitiers
Tendance haussière
Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale sur le marché physique français ont progressé en disponible entre le 19 et le 26 septembre, avec une tendance haussière davantage marquée pour le second coproduit laitier. Ces cotations correspondent aux réservations du mois d'octobre.
Produits déshydratés
Renchérissement en pulpe de betterave
Le prix de la pulpe de betterave déshydratée en départ Marne a progressé entre le 18 et le 25 septembre, compte tenu d'un léger regain de l'intérêt acheteur. La récolte de betterave serait actuellement bonne, laissant espérer des volumes disponibles plutôt abondants en pulpe.
En luzerne déshydratée, le prix, ajusté le 18 septembre dans un contexte très concurrentiel sur les marchés fourragers, n'a pas évolué en date du 25 septembre.
Pailles et fourrages
Statu quo
Les pailles (orge, blé) et du foin de Crau sur le marché physique français n'ont pas évolué entre le 18 et le 25 septembre. Les écarts demeurent très importants sur le départ Nord-Est, en fonction des régions. On enregistre beaucoup de demandes et moins d’offres cette semaine. En départ Sud-Est, l'activité commerciale en foin de Crau est calme avec un marché sans évolution.
Selon la note agroclimatique et prairie de l’Idele publiée en septembre, « la pousse de l’herbe s’est maintenue aux alentours de 10 kg de matière sèche par hectare et par jour sur la plupart des régions cet été, les animaux ont continué à pâturer sans avoir besoin d’être affouragés au champ ». Mais si les granges sont pleines, le fourrage est de faible qualité. De plus, « la baisse des températures et le retour de la pluie font craindre une croissance de l’herbe automnale dans la tranche basse des dernières années ». Concernant les ensilages de maïs, les travaux de récolte n’ont pas débuté et pourraient s’éterniser jusqu’à mi-novembre localement. « Leur qualité reste à ce jour incertaine et dépendra de la capacité des épis à mûrir malgré les conditions météo », indiquent les experts de l’institut de l’élevage.
La rédaction
À surveiller
Soja
- Avancée de la coupe aux États-Unis, qui se déroule bien, malgré des pluies attendues.
- Niveau des emblavements au Brésil, précipitations bienfaitrices attendues.
- Superficies attendues en Argentine.
- Effets sur la demande chinoise du plan de relance économique national.
Colza
- Niveau des surfaces semées dans l’Hexagone.
- Effets de la tempête Boris sur les cultures en Europe centrale (République tchèque notamment).
- Niveau de la récolte de canola au Canada.
- Surfaces en Ukraine.
Tournesol
- Récolte en France, échos de rendements.
- Récolte en Ukraine.
- Niveau de l’huile de palme à Kuala Lumpur, niveau de la demande asiatique.
Kévin Cler