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COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Les prix du colza gagnent 5 €/t devant la baisse de la récolte européenne 

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 28 août et le 4 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Les prix du colza gagnent 5 €/t devant la baisse de la récolte européenne 
© Généré par l'IA

Les cours du colza européen ont progressé de 5 €/t entre le 28 août et le 4 septembre sur Euronext, pour s’établir à 466,5 €/t. Les diverses évaluations de la récolte européenne en nette baisse d’un an sur l’autre ont pesé sur les prix. Après la Commission européenne qui l’estimait à 18 Mt, Stratégie Grains a avancé le chiffre de 16,9 Mt, les deux chiffres ayant été revus en baisse d’un mois sur l’autre. Sur les marchés physiques français, les cours du colza étaient également en hausse cette semaine. Les primes ont peu évolué, pour un marché modérément actif sur les différentes places hexagonales. Le lancement de la campagne de semis sera à suivre les prochaines semaines.

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La semaine a été marquée par l’annonce le 3 septembre du lancement par la Chine d’une enquête anti-dumping à l’égard du canola canadien, en représailles de la mise en place de taxes sur les importations canadiennes de véhicules électriques et d’acier chinois. Le marché continue d’évaluer les possibilités de report des flux. Si la baisse de la récolte australienne ouvre des perspectives au canola canadien vers le Mexique et le Japon, les disponibilités moindres dans l’Union européenne devraient aussi permettre au canola de trouver des débouchés. Certains analystes s’attendent en outre à une hausse de la trituration intérieure. Les marchés canadiens ont en tout cas réagi à cette annonce, cédant 16 CAD/t sur la semaine, des pertes qui restent cependant moindres que celles essuyées durant le mois d’août sous la pression récolte. Celle-ci a bien débuté dans le Saskatchewan et le Manitoba.

La Chine pourrait substituer une partie de ses importations de canola par du soja états-unien. Le pays a d’ailleurs poursuivi ses achats avec trois ventes exceptionnelles rapportées par l’USDA, dans le rythme initié la semaine précédente. La bonne demande à l’exportation a ainsi soutenu les cours à Chicago. De plus, la dégradation de la notation des conditions de culture du soja états-unien par l’USDA sous l’effet de la sécheresse n’a pas manqué d’inquiéter les différents acteurs et d’orienter les fonds à l’achat. Les pluies en fin de semaine passée n’ont pas dissipé les craintes face à la sécheresse en cours sur le Midwest. Les bons chiffres de trituration apportent également du soutien.

La plupart des analystes s’accordent désormais sur une possible hausse des surfaces de soja au Brésil en 2024-2025. La production 2025 devrait s’établir aux alentours des 167-168 Mt selon les cabinets Datagro et AgRural.

Les cours de l’huile de palme ont cédé du terrain en Malaisie. La commodité a perdu en compétitivité par rapport aux autres huiles végétales et est désormais à parité tarifaire avec l’huile de soja à destination de l’Inde. Les importations du géant sud-asiatique sont également moins dynamiques. La dégradation des marges de raffinage de l’huile de palme plaide en faveur de la hausse des utilisations d’huile de soja et de colza. De plus, le pays étudie la mise en place d’une taxe à l’importation sur les huiles végétales. Par ailleurs, le marché continue d’évaluer les possibles réductions apportées aux exportations de l’Indonésie après la hausse des mandats d’incorporation dans le biodiesel.

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Les exportations de tournesol de la part de l’Ukraine ont été au plus bas depuis deux ans sur le mois d’août, rapporte APK-Inform. Les volumes disponibles ont été considérablement réduit par l’épisode de sécheresse qui a touché les pays de la mer Noire. Stratégie Grains a d’ailleurs réduit sa prévision de récolte pour l’Union européenne à 9,3 Mt. Les faibles disponibilités à l’échelle européenne et mondiale ont tiré vers le haut les prix physiques sur les places françaises. Ceux-ci ont gagné entre 7,5 €/t et 12,5 €/t. Les récoltes ont débuté dans le Sud-Ouest. 

Adèle d’Humières

Protéagineux 

Le pois fourrager de nouveau coté

Le marché du pois fourrager sur le marché physique français est de nouveau coté en cette semaine du 28 août au 4 septembre. On enregistre très peu d'offres, ce qui explique la fermeté des cotations.

Si les rendements de pois d’hiver sont très faibles cette année, en raison d’une pluviométrie hors norme et continue du semis à la récolte, les experts de Terres Inovia ont su mettre à profit cette campagne culturale atypique pour identifier quatre enseignements techniques (https://www.terresinovia.fr/-/les-enseignements-techniques-de-2024-pour…) permettant la réussite de cette culture : le choix d’une parcelle adaptée, non sensible aux maladies ; le choix d’une variété de semence certifiée, résiliente, tolérante au froid et vigoureuse en sortie d’hiver ; la maîtrise de l’implantation en termes de préparation du sol, de date et de densité de semis ; l’efficacité de la protection phytosanitaire, préventive en début d’hiver en cas de besoin et systématique au début de la floraison. Rappelons qu’afin de relancer la culture du pois d’hiver, de conséquents engagements financiers interprofessionnels soutiennent sur la durée des programmes de recherche et de structuration de la filière, indique Terres Univia dans le communiqué commun aux deux organisations agricoles. « Le pois, types hiver et printemps confondus, connaît en effet une forte demande et constitue une culture essentielle pour répondre aux objectifs de souveraineté protéique que ce soit en France ou en Europe », précise-t-il.

Tourteaux 

Marché calme en tourteaux

Les prix des tourteaux de soja et de colza ont progressé toutes échéances et places de cotation entre le 28 août et le 4 septembre. Ceux des tourteaux de tournesol ont en revanche cédé entre 1 et 4 €/t. La prime pour les tourteaux non-OGM n'a pas évolué et se monte toujours à 195 €/t jusqu'à la fin de l'année. Le marché est plutôt calme et les différents acteurs devraient revenir de vacances. Notons que des cotations de tourteau de soja sont disponibles sur Huningue sur l'année 2025 malgré le flou qui subsiste sur les marchés avec l'entrée prochaine en vigueur de la réglementation européenne sur la déforestation importée. Selon un opérateur, certains gros triturateurs ont des filières d'approvisionnement engagées en Ukraine ou hors Europe, mais la plupart des collecteurs ne sont pas à l'aise pour vendre sur l'année 2025 et le marché est presque inexistant sur cette période, faute de visibilité.

Issues de meunerie

Reformulation au détriment des coproduits

Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France ont suivi une tendance stable (sons fin et pellet) à baissière (-5 €/t en remoulage demi-blanc et -15 €/t en farine basse) entre le 27 août et le 3 septembre. Les fabricants d'aliments pour animaux, qui ont maintenant une vision claire du marché des céréales fourragères, reformulent leurs recettes en privilégiant le blé et l'orge au détriment des coproduits des grains. La baisse tarifaire est accentuée par la reprise d'activité des moulins, en cette rentrée de congés estivaux.

En Bretagne, les prix du son fin farine n'ont pas évolué entre le 28 août et le 4 septembre, dans le sillage du marché francilien. L'activité est calme. En départ Isère, les prix du son sont nominalement reconduits d'une semaine sur l'autre. Dans le secteur de Marseille, les valeurs sont en hausse, conséquence d'un intérêt acheteur qui refait surface.

Coproduits de l’amidonnerie

Marchés calmes

Le prix des drêches de blé se situe à 200 €/t sur Lestrem au 4 septembre. Ceux des drêches de maïs ont peu évolué entre le 28 août et le 4 septembre. L'activité est calme pour ces deux produits.

Les cours du corn gluten feed sur Lestrem ont grimpé à 222 €/t le 4 septembre, gagnant 7 €/t d’une semaine sur l’autre. Les affaires se font rares.

Coproduits laitiers

Renchérissement en poudre de lait

Les prix de la poudre de lait à destination de l'alimentation animale a progressé entre le 29 août et le 5 septembre, à la faveur d'un contrat conclu sur le rapproché. On notera une poursuite de la tendance haussière sur le mois d'octobre. En poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale, le cours est nominalement reconduit, faute de nouvelle affaire traitée en disponible. 

Farine de poisson

Renchérissement de l’origine scandinave

En farine de poisson, les prix en origine Amérique du Sud se sont stabilisés entre le 28 août et le 4 septembre ; la cotation de la marchandise scandinave a quant à elle augmenté, gagnant 30 €/t sur la semaine, faute de disponibilité.

Produits déshydratés

Marché morose

La pulpe de betterave déshydratée demeure non cotée en récolte 2023 comme en récolte 2024. Le marché des produits déshydratés est en effet atone.

Pailles et fourrages

La paille manque, les prix montent

Les pailles d’orge et de blé sur le marché physique français ont renchéri en départ Nord-Est entre le 28 août et le 4 septembre. La récolte 2024 a été très compliquée dans pas mal de départements. L’offre est beaucoup moins importante, avec des pertes de 30 % à 50 % en volume d’une année sur l’autre dans la région Champagne par exemple. Dans le Nord, les tonnages ne sont également pas au rendez-vous. Les replis de production sont moins importants en dessous de la région parisienne mais les volumes restent inférieurs à la normale. La situation est meilleure dans la région Centre. Conséquence d’une offre plus limitée et d’une forte demande, les prix montent, dans une fourchette allant de 75 € à 110€ la tonne. Beaucoup de fournisseurs ne sont pas vendeurs dans l’immédiat : ils attendent des prix fermes à 100 € la tonne minimum ! Les Néerlandais commencent à s’intéresser à la marchandise disponible dans le Centre. La semaine est sans grande activité par ailleurs, notamment pour les départs Sud-Est en foin de Crau. La troisième coupe en foin de Crau AOC est désormais sur le marché.

Concernant la pousse d’herbe, la production cumulée des prairies permanentes au 20 août 2024 est excédentaire de 29 % par rapport à la normale observée sur la période 1989-2018, indique la note de conjoncture mensuelle d’Agreste dédiée au système Isop (Informations et suivi objectif des prairies). En cumul depuis le début de l’année, la pousse d’herbe est ainsi déjà supérieure de 2 % à celle atteinte normalement sur une année entière, alors que normalement seulement 80 % de la production annuelle est réalisée à cette date. La pousse est largement excédentaire sur la quasi-totalité du territoire grâce à des conditions climatiques favorables. L’excédent est toutefois légèrement moins important dans les régions proches des Pyrénées ainsi que le long de la Manche. Malgré une humidité des sols qui a pénalisé la valorisation de l’herbe au printemps du fait des difficultés d'accès aux prairies, ce qui a localement affecté le bilan fourrager, ce dernier reste cependant globalement très satisfaisant depuis le début de l'année, précise l’agence gouvernementale.

Légumes secs 

Récolte de pois chiche hors norme en Australie

En Australie, Abares a relevé de 200 000 t sa prévision de production de pois chiche, à 1,3 Mt pour 2024-2025 (+18 % par rapport à la précédente estimation de juin, +171 % par rapport à la récolte 2023-2024, 70 % au-dessus de la moyenne décennale).

Par ailleurs, Terres Inovia présente sa première enquête (https://www.terresinovia.fr/-/enquete-pois-chiche-2022) réalisée à l'échelle nationale sur la récolte 2022. Mise en place grâce aux financements de Cap Protéines, elle met en lumière les pratiques dans les principaux bassins de production, à savoir les régions Centre-Val de Loire, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur. La prochaine enquête, qui concernera la récolte 2026, permettra de quantifier l’évolution des pratiques.

La rédaction

À surveiller

Soja

  • Dynamique des expéditions États-uniennes.
  • État des cultures aux États-Unis.
  • Prévisions de semis en Argentine et au Brésil.

Colza

  • Déroulement des semis en France, perturbé par les précipitations.
  • Avancée de la récolte de canola au Canada, qui débute tout juste.
  • Prix au départ de l’Ukraine et de la zone mer Noire, et en huile et en graine.
  • Conditions de cultures en Australie.

Tournesol

  • État des cultures en France et en Ukraine.
  • Niveau des prix de la graine et des huiles au départ de la France et de l’Ukraine.
  • Niveau de l’huile de palme à Kuala Lumpur, effet de la hausse des taux d’incorporation en Indonésie.

Kévin Cler

Rédaction Réussir

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