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Les prix du blé décrochent, en raison de la forte compétitivité des Russes

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 24 et le 31 juillet 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Les prix du blé décrochent, en raison de la forte compétitivité des Russes
© Généré par l'IA

Les prix du blé tendre ont reculé entre les 24 et 31 juillet sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de la forte compétitivité des origines russes sur la scène internationale. De plus, la moisson s’avère pour le moment meilleure qu’attendu.

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L’analyste russe SovEcon a de nouveau relevé sa prévision de production nationale, se rapprochant désormais des 85 Mt, conséquence de rendements meilleurs qu’attendu dans les oblasts de la Volga et des régions du Sud. Aux États-Unis, la fin des récoltes d’hiver ainsi que le démarrage de celles de printemps apporte un élément de pression. En base FOB, l'origine états-unienne serait actuellement la plus attractive, d’après l’analyste StoneX. Autre élément baissier : la demande internationale ne se montre pas particulièrement dynamique. En France, les récoltes accélèrent, mais d’autres pluies sont attendues. Les rendements et les qualités déçoivent. L’activité est réduite dans l’ensemble. Les affaires en portuaire se résument à des opérations de recouvertures de la part d’organismes stockeurs, qui ne disposent pas toujours de la qualité et des volumes prévus. Les primes sont stables dans l’ensemble par rapport à la semaine antérieure, que ce soit sur Rouen, La Pallice ou Dunkerque. Sur l’intérieur, les affaires se concentrent en nutrition animale, qui se couvrent sur du très rapproché (la semaine voire le mois, mais guère plus loin). Les Belges sont à peu près les seuls à se couvrir sur des longueurs, sur du 3 à 6 mois, pour des PS à 73-74 kg/hl. La meunerie est très discrète, et il s’avère difficile d’estimer la valeur des marchandises, spécialement sur l’échéance août-septembre. De leur côté, les organismes stockeurs découvrent qu’ils ont moins de volume que prévu, avec des qualités dégradées. On rapporte tout de même quelques achats de la meunerie française et italienne dans le sud du pays.

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Navigation limitée sur la Seine pour les JO

Les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 24 et le 31 juillet, en raison d’une activité désespérément calme.

Le fait que les dégagements de céréales sur le port de Rouen soient inexistants en raison d’une récolte peu volumineuse et surtout hétérogène en termes de qualité (protéine, poids spécifique) tombe plutôt bien en cette période de Jeux olympique Paris 2024 à l’origine de restrictions à la navigation sur la Seine. Après six jours d’interruption (du 21 au 26 juillet), la circulation sur le fleuve a repris de façon restreinte. Du 28 juillet au 10 août, elle est interdite entre 2h et 11h, pour permettre aux épreuves nautiques des Jeux olympiques Paris 2024 de se dérouler dans le fleuve. Puis, la circulation est rétablie du 11 au 28 août, avant d’être de nouveau interdite entre 2h et 11h du 29 août au 3 septembre dans le cadre de la tenue des jeux paralympiques. Les opérateurs qui s’attendent en termes de volume à une récolte de blé pire qu’en 2016 (27,62 Mt, selon Agreste), avec des problèmes qualitatifs, vont devoir effectuer un important et long travail de nettoyage, de classement et d’allotement des marchandises réceptionnées pour fournir aux terminaux céréaliers portuaires une qualité meunière qui puisse satisfaire les importateurs mondiaux.

À noter que, sur la Rhin et la Moselle, les navires peuvent naviguer normalement.

Kévin Cler et Karine Floquet

Maïs

Bonnes conditions de cultures aux États-Unis

Les prix du maïs se sont effrités entre les 24 et 31 juillet sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de la baisse observée à Chicago. Ceci en raison des bonnes conditions de cultures au pays de l’Oncle Sam. Elles se sont améliorées selon l’USDA, alors que le marché tablait sur une détérioration. De plus, des pluies sont attendues dans les prochains jours, malgré des annonces de temps chaud et sec. Enfin, les agriculteurs états-uniens sont très vendeurs. La mauvaise situation en Ukraine passe pour le moment au second plan. Les prix au départ de ce pays grimpent selon StoneX, rendant ces origines peu compétitives. En France, le marché s’avère très calme, la graine manquant d’attractivité en formulation. Quelques transactions sont rapportées vers l’Espagne.

Orge fourragère

L’activité au point mort

Les cours de l’orge fourragère ont régressé d’une mercuriale à l’autre, suivant le blé tendre. Le peu d’activité portuaire rapporté la semaine passée, correspondant essentiellement à des rachats de positions de la part d’OS, a disparu ou presque. Seuls les FAB sur l’intérieur animent le marché, sachant qu’il s’agit de faibles volumes. Notons quelques achats espagnols.

Orge de brasserie

Prix en repli

Les prix de l’orge de brasserie ont eux aussi reculé, toutes variétés (hiver et printemps) et récoltes (2024 et 2025) confondues. Le marché est chaotique, suivant les variations du marché à terme du blé tendre. Quelques petites affaires arrivent tout de même à se traiter sur les deux campagnes de commercialisation 2024-2025 et 2025-2026.

Blé dur

Toujours peu de changement

Les cotations du blé dur ont peu évolué d’une semaine sur l’autre, faute d’élément nouveau. La concurrence internationale reste rude, et la Turquie pourrait à nouveau amasser une moisson supérieure à 4 Mt cette année.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Accélération de la récolte française, échos de rendements et de qualité, pour le moment décevants.
  • Intensité des précipitations en Russie : quels effets sur les cultures de printemps ?
  • Avancée de la récolte russe, prix au départ des ports russes, pour l’instant attractifs.
  • Fin des récoltes d’hiver et début de celles de printemps aux États-Unis, qui s’annoncent bonnes.
  • Risque de gel en Argentine ?

Orges

  • Maintien d'une demande portuaire calme.
  • Avancée des récoltes en Russie et en Ukraine.

Maïs

  • Intensité des pluies aux États-Unis.
  • Fin des récoltes au Brésil et en Argentine.
  • Quid des prévisions de récolte en Ukraine ?

Kévin Cler

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