Meunerie
Les farines bio Borsa fêtent leurs 50 ans
La minoterie Dupuy Couturier réalise 60 % de son chiffre d’affaires grâce à ses gammes bio.
La minoterie Dupuy Couturier (MDC), écrase cette année sa 50e récolte de blé bio, mise en valeur notamment à travers sa marque Borsa. Pour cette gamme, les farines sont produites à partir de blés uniquement cultivés sur l’Hexagone. Elle propose également des farines de seigle, de petit et grand épeautre, et de manière plus anecdotique, de kamut, qui n’est pas cultivé en France. Pour ses approvisionnements en céréales bio, la minoterie Dupuy Couturier travaille avec 4 coopératives : Centre Bio au sein du groupe Axéréal, Cocebi en Bourgogne, la Coopérative Dromoise de Céréales et Agribio Union dans le Sud-Ouest. « Nous n’avons pas de problème pour trouver la matière première, car nous avons des volumes réservés chaque année », précise Jean-Louis Dupuy, président de la minoterie éponyme. Les farines bio Borsa ont les certifications AB, Kosher et Nop (National Organic Program), la dernière étant destinée aux clients qui exportent des produits bio vers les États-Unis. « Il est important de noter que la minoterie possède deux circuits de transformation séparés (moulins, chaînes de conditionnement etc.) pour ses filières conventionnelle et bio », insiste François-Tony Dupuy, directeur commercial.
La meunerie bio, un secteur rentable
En 2011, la minoterie a transformé 36.000 t pour un chiffre d’affaires de 20 M €, dont 60 % grâce à son activité en agriculture biologique. En plus de la marque Borsa, la minoterie possède deux autres gammes bio : Épis Bio et MDC Bio. Sur les tonnes de blés bio écrasées, les trois quarts sont cultivées en France. Située à quelques kilomètres de Saint-Étienne, les importations de MDC proviennent « essentiellement de la plaine de Turin, au nord de l’Italie. Cela coûte moins cher que de le faire venir du Centre de la France », note Jean-Louis Dupuy. Du côté des débouchés, les affaires marchent bien, mais « si dans le passé, la progression en tonnes écrasées de céréales bio était à deux chiffres, ces dernières années, elle est plutôt à un chiffre », ajoute-t-il. La quasi-totalité de la marque borsa est distribuée en France, mais quelques ventes se font sur l’Espagne.
Vers l’affranchissement des importations
Selon une enquête réalisée par Coop de France, la collecte de blé bio 2012/2013 devrait être de 80.000 t, soit + 26,8 % par rapport à la campagne précédente. Pour rappel, la meunerie française avait utilisé 80.000 t de blé tendre bio en 2011/2012 et 86.500 t en 2011/2012. « Si les industries de première transformation utilisent toute la matière première disponible française, et qu’il n’y a pas de rétention en amont, la meunerie française bio pourrait être autonome d’ici deux ans », anticipe Jean-Louis Dupuy.
MDC a pris les devants en montant la structure de collecte Bio Agri début 2011, en partenariat avec le fabricant d’aliments du bétail Cizeron et le fournisseur de lentilles vertes du Puy, l’AS Lentilles. Il s’agit de promouvoir un approvisionnement local. « Sachant que la conversion à l’agriculture biologique prend quatre ans, nous espèrons une première récolte en 2014 », confie François-Tony Dupuy.