Bretagne
Les fabricants d’aliments pour animaux inquiets
Avec une stabilité des tonnages en 2018 (+0,14 %), la Bretagne reste largement leader de la production française des aliments pour animaux.
Avec une stabilité des tonnages en 2018 (+0,14 %), la Bretagne reste largement leader de la production française des aliments pour animaux.
Première région française consommatrice de céréales (5,59 Mt) et tourteaux (2,27 Mt), la Bretagne a bien résisté l’an dernier en matière d’aliments pour animaux (7,79 Mt, +0,14 %). « La grande zone Ouest reste leader avec 59 % des volumes nationaux à 12,25 Mt », rappelle Hervé Vasseur, président de Nutrinoë, l’association des fabricants bretons, qui tenait son assemblée générale le 3 juillet à Brest.
En Bretagne, le porc a perdu 2 % (3,44 Mt), le poulet a repris des couleurs (+0,6 % à 1,03 Mt), quand la poule pondeuse paye les conséquences du passage accéléré à l’œuf alternatif (-0,5 % à 1,08 Mt). Le bovin est en pleine croissance (+7,4 % à 1,14 Mt). Les tendances sont plus dures sur les cinq premiers mois de 2019 : la Bretagne perd 2,1 % de ses volumes en raison du retrait très fort de la volaille (-5,4 %), de la suite de l’érosion en porcs (-0,2 %) et d’un marché ruminant en moindre croissance (+2 %).
Hugues Monge (directeur général à Sanders Ouest) montre qu’en volailles la zone des adhérents de Nutrinoë a perdu 3,7 % de juin 2018 à mai 2019, sachant qu’au niveau national la sonnette d’alarme est aussi actionnée (-1,44 %). La différence tient pour partie aux canards : les canards gras ont ainsi repris des couleurs dans le Sud-Ouest mais les canards bretons (maigres) laissent des plumes dans ce retour. Autre sujet d’inquiétude, la vitesse à laquelle l’orientation vers l’œuf alternatif se développe : « les premières GMS passent en production de poules au sol massivement fin 2019 alors que la production n’est pas prête », explique-t-il, craignant l’importation.
Plus de bio et moins d’OGM
« La nutrition animale s’adapte à la demande des consommateurs », insiste le président. Ainsi, le bio a progressé de 23 % en France l’an dernier et quasiment dans les mêmes proportions en Bretagne (+21 %). Il y représente désormais 1,8 % des productions (2,4 % au niveau national). La part des fabrications non OGM correspond par ailleurs à 26 % des volumes bretons, porcs en tête. « Les ruminants ne représentent encore qu’une toute petite part des aliments non OGM en Bretagne avec 5 %, mais cette part pourrait s’accroître fortement pour répondre aux demandes des laiteries », estime Hervé Vasseur.
Amélioration logistique
La logistique est l’un des grands chantiers de l’association. Elle négocie pour les dérogations de circulation durant les week-ends d’été à l’échelle zonale non seulement en Bretagne et ses régions limitrophes mais aussi, en soutien, avec les associations du Sud-Ouest et du Sud. En Bretagne, le ferroviaire a été un gros chantier également l’an dernier avec la grève et le groupe de travail mis en place pour réduire son impact, même si les volumes d’approvisionnement par train ont chuté de 22 % (-182 000 t). Par ailleurs, Millet Rail a repris le fonds de commerce de Colas Rail sur la partie céréales au 1er janvier et sécurise ainsi, actuellement, quatorze trains par semaine (70 % des besoins exprimés), l’entreprise misant sur vingt trains par semaine en septembre (100 %) et espère atteindre vingt-cinq trains par semaines dans deux ans.
Pour réduire les durées d’enlèvement à Montoire, Nutrinoë s’est associée au groupe de travail multimétiers, aboutissant à des investissements à Sea Invest et des améliorations notées par les adhérents.