Les betteraviers ont anticipé la baisse des quotas
La réforme de l’OCM a concentré la filière qui développe désormais de nouveaux débouchés
HAUSSE. Le 5 décembre, la CGB a fait le bilan de la filière sucre en France dans un contexte international. Une dérégulation grandissante des marchés agricoles sur fond de crise économique pourrait déprimer plus d’un betteravier. Et pourtant… La crise pourrait avoir un impact positif sur les cours du sucre, si la baisse du pétrole ne relativise pas trop l’intérêt de ses substituts. En effet, la contraction de l’offre en crédit au Brésil pourrait réduire les surfaces cultivées en 2009. Les exportations vont être freinées, les stocks réduits et la demande croissante. Les prix devraient donc remonter sur le premier semestre 2009.
L’adaptation de la filière à la nouvelle OCM se poursuit
La France, avec 25 % des droits à produire, est un pays compétitif en Europe. Avant réforme de l’organisation commune de marché (OCM), les quotas permettaient de produire 3,3 Mt de sucre. En 2009, la baisse totale devrait atteindre 10 %. En 2008, cinq usines ont fermé et 5 000 planteurs ont abandonné cette production. Pour pallier au repli de marché, 300 000 t supplémentaires de sucre hors quotas seront produites en 2009, pour conserver les volumes d’avant-réforme. Elles seront consacrées à la production d’alcool et d’éthanol, production encouragée par la France et l’Europe.
En effet, depuis 2008, la contractualisation des betteraves hors quotas avant les décisions d’assolement se développe. La CGB se fixe d’ailleurs comme objectif d’offrir un prix entre 20 et 23 €/t à ces productions. Le syndicat estime ainsi qu’en 2009, les surfaces cultivées en betteraves pour alimenter le débouché énergétique seront en hausse de 3 à 4 %. En UE, la production d’éthanol devrait passer de 36 Mhl en 2010 à 200 Mhl en 2020.
Bilan de santé de la Pac décevant
Si les perspectives s’éclaircissent, le maintien, suite au bilan de santé de la Pac, des 12 €/t de taxes sur la production de sucre réduit toujours la compétitivité européenne sur le marché mondial, alors que 25 % de sa consommation vont être importés. Par ailleurs, les accords du cycle de Doha, avec la suppression de la clause de sauvegarde sur les droits de douanes au bout de sept ans, inquiètent la filière.
Le secteur cherche encore des solutions pour se consolider. La rentabilité en est une. L’Institut technique de la betterave (ITB) vise un rendement de 100 t/ha en moyenne contre 85 t/ha en 2008. La CGB a aussi évoqué le recours aux OGM qui permettrait l’allongement des périodes de culture avec les betteraves d’hiver.